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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Solaire, brillant, émouvant, cet hymne à la Mère, avec un M majuscule est une perle rare, respectueuse, qui emporte le lecteur dans les flots insoupçonnés d'une grandeur incommensurable.
le lecteur marche dans les pas d'Anna Dubosc, ne veut rien perdre de cette beauté du don de soi que l'écrivain, fille de Koumiko Muraoka offre à sa maman.
L'écriture fluide, aérienne, réaliste, pose l'ambiance de ce temps qui fuit, de cette mémoire qui se crispe en pans de grâce parentale.
La trame au jour le jour, déroule le tapis de l'irréversible retour en arrière.

Koumiko est attachante, courageuse, troublante et digne. Intellectuellement démunie par la maladie, sa vie devient un puzzle qui se déchire, morceaux après morceaux.
Anna Dubosc retient de toutes ses forces les éclats de lumière qui surviennent parfois. Note, retient, admire, pleure, rit, soulage et aime. Donnante et magnanime, elle devient le respir de sa maman. Sa famille liée à l'extrême dans cette grande difficulté et ce tumulte qui brusquent le quotidien est admirable. Koumiko poétesse japonaise, grande dame dont Chris Marker a fait un film « le Mystère Koumiko » n'est plus. La séparation entre Koumiko et l'artiste qu'elle était est terrible. le lecteur, fil invisible d'Ariane, lui tient la main. Ne la lâche jamais et devient aussi l'ombre D'Anna Dubosc et de sa soeur jumelle Zoé.
« Cet horrible cauchemar se transforme en rêve merveilleux. Cette sensation fait partie de moi. le bonheur confine à l'effroi et l'effroi au bonheur. Il n'y a pas l'un sans l'autre. »
Le lecteur s'apaise lorsque Koumiko trouve refuge à Noisy. Comme s'il pouvait d'un coup lâcher- prise lui aussi en sachant Koumiko sereine dans cette doublure dont on ne peut rien changer irrévocablement. Anna Dubosc devient une plume qui vole au vent , légère, soulagée, digne formidablement mature dans cette quintessence d'amour d'une fille pour sa mère.
C'est un témoignage de force et de courage, de loyauté aussi. le lecteur sait qu'il va offrir « Koumiko » en multitude autour de lui. Les Editions « Rue des Promenades » nous prouvent une nouvelle fois leur haute capacité éditoriale en publiant cet écrin de sentiments vrais. Anna Dubosc est un écrivain majeur. On ne quittera jamais Koumiko des yeux. Merci pour ce grand livre !!!!!
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Elle est toute petite et si fragile, de son regard bridé, elle rit de tout et d'abord d'elle-même. Elle regarde le monde avec une fraîcheur de jeune fille, elle manie les mots comme des étoiles filantes, s'insurge d'un rien puis en rit aux éclats, elle vit dans un invraisemblable fouillis amassé au fil des ans, entre caverne d'Ali Baba et trésors de clocharde : elle a 78 ans, elle s'appelle Koumiko, elle souffre de démence sénile. Elle a 18 ans, s'appelle Mère de toutes les femmes et s'est recréé un monde dans la maladie, un monde pour y être heureuse. En dépit de tout.

Ce livre est quasiment un journal de bord tenu par Anna, l'une des jumelles de Koumiko, tout est dit, les moments de chagrin et d'angoisse, ceux où on n'en peut plus et où on en deviendrait presque méchante, la culpabilité inévitable, l'énorme tendresse qu'on ne sait pas dire pare qu'on n'a jamais appris à le faire.

Koumiko a beau être poétesse, férue de cinéma, Japonaise arrachée à la Mandchourie dans son enfance, Anna a beau être auteure, jeune et pleine de talent : Koumiko-Anna, c'est le couple mère-fille intemporel, c'est l'expérience de toute fille qui a dû accompagner sa mère vers le dernier passage. Entre sourire attendri et larmes au bord des yeux, on lit ce livre avec l'expérience de cette relation si unique, si douloureuse, si tendre et si joyeuse, celle d'une femme qui en a mis au monde une autre avant de céder la place.

Anna Dubosc s'exprime en un style d'autant plus savant qu'il s'attache à restituer le vrai, le dit, l'entendu, sans fioriture ni effets. La nudité de l'expression va droit au coeur, on entend vraiment la drôle de façon de s'exprimer de Koumiko. Et vraiment, vraiment, on aurait voulu la connaître.

Merci à Anna Dubosc pour sa jolie dédicace mais surtout pour avoir partagé avec nous, mères, femmes, filles, son expérience, unique et universelle.
Merci aux éditions Rue des Promenades pour m'avoir fait bénéficier en avant-première de cette lecture.
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Séduit par ce très beau livre, je le recommande .
Une écriture légère intuitive qui vient du coeur
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« Parfois j'aimerais qu'elle meure […] il faudrait qu'elle meure pour de faux, pas pour toujours. »

Anna Dubosc, avec vos mots à vous, abrupts souvent, vous avez su mieux que quiconque écrire sur ce sentiment d'être « merdique », cette absolue détresse d'une fille qui voit sa mère « désintégrer tout ce qu'elle a intégré », perdre la mémoire, se conduire de façon absurde et en même temps poétique, et drôle et touchante.

Dire « c'est tellement beau tout ce qu'elle raconte. J'ai le coeur qui bat, je ne veux pas en perdre une miette » et ailleurs « comment je fais pour supporter tout ça », faire le portrait de Koumiko et en creux celui de toutes les filles qui errent dans les cafétérias d'hôpitaux et voient leur mère s'effacer, mérite une reconnaissance infinie.

Anna Dubosc, j'ai envie de vous serrer dans mes bras, d'agiter comme Koumiko un petit chiffon blanc à mon balcon, pour vous dire que ce livre est juste, pétri d'amour et de désespoir, car il est la vie même.
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« Tout ce qu'elle a intégré, elle peut le désintégrer. »
Elle, c'est la mère d'Anna Dubosc : Koumiko Muraoka. du jour au lendemain, sa mémoire fléchit et ses deux filles doivent faire face à la situation. C'est Anna qui fait le récit de ce quotidien qui se complique, de la difficulté à rester compréhensive, à garder son sang froid face à la dégradation de la santé de sa mère, qui influe forcément sur sa vie personnelle. C'est sans fatalisme et avec beaucoup de réalisme et de sincérité que l'auteure aborde ce sujet qui la touche de près. Impossible de rester impassible, de ne pas ressentir une certaine émotion à la lecture de ce roman.
Merci beaucoup à Charlotte Bayart-Noé, des éditions Rue des promenades, qui m'a gentiment proposé de recevoir ce livre, et merci à Anna Dubosc pour ce texte et sa dédicace.
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Décidément, cette petite maison d'édition (Rue des promenades) nous propose de belles découvertes !
Ici, l'auteure Anna Dubosc nous parle de sa mère, qui n'est autre que la poétesse Koumiko Muraoka.
Elle nous livre un portrait cru, agité, sans demi-mesure ni chuchotis.
Mais aussi un vibrant cri d'amour pour cette mère vieillissante si particulière, toujours sur le fil.
Comme un mal de mère, avec cette pointe aiguisée de rejet et cette culpabilité lancinante.
L'auteure se dévoile, s'agace, se fissure souvent. Ne serait-ce pas pour mieux laisser filtrer la lumière ?
Koumiko erre, à la recherche de ses clefs, de sa mémoire.
Et Anna veille, fuit, revient et se demande comment lui dire qu'elle l'aime.
Un magnifique livre qui mérite que l'on s'attarde dessus. Qui mérite d'être partagé avec le plus grand nombre !
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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