Un lion découvre dans son jardin un oiseau blessé. Il le soigne sans plus attendre et commence alors une belle amitié, improbable. La crinière du lion se fait nid pour l'oiseau, et une petite boîte lui suffit pour veiller au coin du feu avec lui, avant de s'endormir dans son chausson, près du lit… Un trou découpé dans le bonnet, pour garder l'oiseau bien au chaud, en hiver. le silence particulier d'un paysage enneigé, jusqu'à la première fleur. L'oiseau rêve de s'envoler, de retrouver les siens. le lion ne peut pas le retenir ; même si l'envol de l'oiseau laissera derrière lui un Vide. Heureusement, le temps passe, toujours. C'est l'été, c'est l'automne, et bientôt l'hiver revient. L'oiseau aussi.
Marianne Dubuc nous offre un album presque muet, mais peu silencieux. Aux teintes douces de l'aquarelle et du crayon se mêlent les doux sons de la nature qui s'éveille, prend vie puis s'éteint en prenant son temps… D'abord un bruit, celui de l'oiseau qui tombe, et dans un bruissement de feuilles, le vent et un ciel trop vide. Souffle qui entraîne l'oiseau dans la crinière du lion, et là, perché sur sa tête, il aimera passer l'hiver. Et l'on entend le feu qui crépite, et l'on entend les feuilles tomber, et l'on entend les pas dans la neige fraîche, et le Silence Absolu le temps d'une ellipse blanche. Et il suffit d'une simple note pour entendre le bonheur du lion.
le lion et l'oiseau, on ne les oubliera pas de si tôt : leur amitié est intemporelle, et on ne dira jamais assez les vertus de la patience, tant au jardin que dans le coeur. Un album à savourer le temps d'une ellipse, d'un souffle hors du temps.
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