Avec «
La chair interdite », j'ai constaté avec admiration que l'auteure a fait un remarquable et énorme travail de recherches et qu'elle ne s'est pas ménagée dans sa quête d'informations.
Son écriture est fluide et efficace.
Diane nous livre sans tabou, parfois d'une manière crue, une étude très instructive sur le sexe de la femme de l'antiquité jusqu'à nos jours. Elle nous décrit comment fut perçu le sexe féminin par les hommes, aux cours des siècles.
Un sexe qui est resté mystérieux, inquiétant et tabou, pendant plusieurs décennies.
Une caverne, une grotte, enchanteresse et inquiétante. Celle qui avait le pouvoir d'engloutir la virilité des premiers hommes. Celle qui à la fois, donnait tant de plaisir à cet homme et qui donnait naissance à la vie, à des êtres de chair et de sang, destinés à assurer la continuité de l'humanité.
Un sexe féminin qui fut malmené, torturé, déchiré à cause d'une médecine balbutiante et archaïque.
Et j'ai été parfois effrayé par l'ignorance des hommes de sciences et par des atrocités qu'ils ont fait parfois subir à des femmes.
Un sexe parfois dénaturé, mutilé, pour mieux l'effacer, avec pour seule cause la tradition lointaine. Comme celle de pratiquer l'excision sur des jeunes filles, une pratique barbare qui se perpétue encore aujourd'hui.
Pensée à toutes ces femmes admirables et infatigables qui sillonnent des pays entiers, pour prévenir les mères du danger qu'elles exposent à leurs filles.
Diane nous parle de tous ces diverses perceptions du sexe féminin qui ont changés au cours des siècles, de l'hypocrisie et aussi paradoxalement de la pudeur qui circulent sans cesse autour de ce sexe.
Pour exemple, Diane raconte l'anecdote sur le tournage de « Sept ans de réflexion » avec
Marilyn Monroe et de sa célèbre scène de la bouche d'aération de métro. le réalisateur
Billy Wilder avait demandé à Marilyn de changer de sous-vêtements pour qu'ils soient d'un blanc des plus opaques.
Diane s'attarde aussi sur ces effets de mode dévastateurs où jadis le poil était un signe de virilité et de sortie de la puberté.
Aujourd'hui, le poil n'est plus aphrodisiaque et est considéré comme sale et inesthétique.
Aujourd'hui la femme se rase, s'épile, se fait le maillot et va même se faire opérer pour des lèvres de leurs organes génitaux, jugées trop grandes.
Les modes ont instauré leurs « standards » où chacune et chacun, pour être dans l'air du temps, s'y conforme. Un dictat où le sexe des femmes d'aujourd'hui, est semblable à celui d'une petite-fille.