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EAN : 9782226257048
350 pages
Albin Michel (01/10/2014)
3.93/5   79 notes
Résumé :
« Loin d'être un traité de morale, un abrégé de féminisme ou un manifeste, voici l'histoire vraie de toutes celles qui, avant moi, ont vécu cette chair désirée autant qu'interdite et ont payé parfois d'un lourd tribut d'être ainsi faite. »

Le sujet du livre : le sexe des femmes dans tous ses états, au travers de l'histoire, et la perception que les hommes en ont. Aimé, cajolé, hygiénisé, moralisé, mutilé, ou détesté, le sexe des femmes n'a cessé de n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Courbet l'appelait l'Origine du monde...
Il porte de nombreux petits noms des plus incongrus aux plus mignons.

Il effraie, attire, fascine, intrigue, et reste dans notre imaginaire collectif un sujet légèrement tabou. Et pourquoi pas! Car il conserve ainsi une part de mystère et de poésie qui stimule l'imagination.

Diane Ducret s'est donc attelée à la tâche méritante: celle de tout nous faire connaitre et comprendre en manière de sexe féminin. Etude sérieuse, historique, philosophique, humoristique, portée par une jaquette plutôt bien faite, qui interpelle sans heurter.
On apprend une foule de choses sur la difficile conquête du droit des femmes depuis l'Antiquité, sur l'image que leur corps véhicule et sur les combats toujours présents dans nos sociétés contemporaines: guerre, viols, avortement, contraception...
C'est donc un essai très documenté, un peu plombant quant au désolant constat de domination qui en ressort, et c'est sans doute cette raison qui m'a peu à peu lassée.
Une lecture étalée par chapitre et thématique s'est imposée.
Il n'en reste pas moins un livre passionnant à mettre entre toutes les mains averties, surtout masculines!
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La chair interdite », écrit par Diane Ducret, auteur du très remarqué essai sur « les femmes de dictateurs » ( dont le tome deux devrait bientôt paraitre) nous propose dans son nouvel essai paru en novembre dernier, un ouvrage sur. le sexe des femmes dans tous ses états, au travers de l'histoire, et également sur la perception que les hommes peuvent avoir de lui.

Aimé, cajolé, hygiénisé, moralisé, mutilé, ou détesté, le sexe des femmes n'a cessé de nourrir leur peur, d'alimenter délires et désirs des hommes des plus célèbres au plus anonymes, des plus faibles aux plus puissants.

On y apprend à quel point au fil des siècles, malgré les évolutions des moeurs et le progrès de la médecine ( découverte de la pilule, loi anti IVG), le sexe féminin fut l'objet de toutes les convoitises, et tous les désirs, mais fut également aussi un sujet attirant la peur, la répulsion et aussi et surement le plus souvent ; comme le titre du livre l'indique clairement, une source d'interdits en tous genres.

On voit bien à la lecture de l'ouvrage qu'en dehors des revues médicales ou scientifiques, personne ne parle aisément de vulve ou de vagin, des mots qui dans leur cruelle nudité, sonnent assez agressifs. Les artistes préféreront le décrire sous forme imagée de bénitier à passant par « abricot », "petit bijou" à "minou, ou bien aussi le fameux « con ».

Plus largement, c'est à une étude de la condition féminine à laquelle se livre Diane Ducret, tant parler du sexe féminin est une façon de synthétiser toutes les épreuves qu'ont pu et que peuvent encore connaitre les femmes : des grossesses non désirées aux règles douloureuses, en passant par les avortements sauvages, les excisions, les viols ou autres horreurs faites à la femme et à son sexe.

Dévoilant tout -ou presque- du sexe féminin sans prendre de gants, pour mieux éclaircir le mystère qui l'entoure, foisonnant d'anecdotes, "La chair interdite" est avant tout un livre d'histoires de femmes.

Et si l'auteur fait montre de pas mal d'humour au gré de certaines anecdotes, l'ouvrage est plus tragique que drôle sur les conceptions parfois terriblement abjectes que les hommes ( et parfois les femmes) ont pu avoir de cette organe génital féminin.

Un sujet traité de façon intelligente et original pour un livre que je vous conseille sans hésiter, mais un livre définitivement plus terrifiant qu'excitant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans la chair interdite, Diane Ducret relate, en remontant presque à la nuit des temps, toutes les inepties, cruautés, et j'en passe, que les êtres masculins ont fait subir au sexe féminin (sens propre ef sens figuré).

C'est documenté, certes, mais également  glauque, beurk.... comme si l'auteur prenait un plaisir certain à surenchérir sur la question.

Ce livre est donc la somme des traces écrites, des récits rapportés sur ce que nombre de malheureuses ont subi, mais aussi des interprétations rocambolesques de ce qu'on ne voyait pas, de ce qu'on ne comprenait pas. ... de leur physiologie, de leur sexualité, de leurs pensées aussi .... la plupart du temps eu égard au poids des religions et de l'ignorance collective, voir de la bêtise, surtout masculine, ne le nions pas.

L'auteure y relève donc des représentations erronées anciennes sur le plaisir, la morphologie féminine, la contraception, l'accouplement, l'infidélité, etc....

Son propos est lourd  ; le but étant de nous en donner un maximum, de nous épater par cet historique lamentable.
Je n'ai pas adhéré, même si je sais que la vie n'est pas rose pour toutes les femmes aujourd'hui, selon le continent sur lequel on se trouve, ou le pays, et qu'il est toujours bon de le rappeler.

Enfin, bref, je préfère largement le style fun mais bien documenté de Sex Story,  la BD beaucoup plus agréable à lire, et tout aussi instructive, sur la question.
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Après m'être penché sur la vulve mythologique et fantasmatique, je me suis tourné vers la vulve historique. Diane Ducret, dans cet essai, offre une étude, diligente dans sa riche documentation, instructive, inattendue dans certains thèmes abordés et très agréable à lire, des pratiques et des représentations collectives du sexe féminin. Dans une répartition en trois parties - « Divin abysse », « Indomptable organe », « Difficile liberté » - qui, de chronologique, devient de plus en plus thématique, nous sommes hélas les témoins, à quelques exceptions près, surtout des sévices qu'il a subis, innombrables et parfois innommables, dans de nombreux endroits et trop souvent dans L Histoire.
L'antiquité ne fait l'objet que du premier chapitre, où l'on découvre la vision monstrueuse de « l'animal affamé » que Platon laissera longtemps en héritage à L'Occident, ainsi que la figure d'Agnodice qui, dans l'Athènes du IVe s., aspire, la première, à accompagner les femmes ses semblables dans l'accouchement.
D'un grand bond de plus de mille ans, avec une incursion par la doctrine de la virginité construite par la scolastique, on passe à Jeanne d'Arc, dont la crédibilité dépend strictement de son état de pucelle ; d'ailleurs une cinquantaine d'années plus tard, en 1486, le dominicain allemand Henri Institoris publie le Marteau des sorcières (Malleus Maleficarum), vade-mecum pour inquisiteur, très porté sur le « vagin insatiable »...
La Renaissance, dans la personne de Realdo Colombo, apporte la découverte du clitoris et la guerre de Catherine de Médicis et de Ronsard contre les « godmicy » ; une grande diffusion aussi, hélas, de la ceinture de chasteté...
La première partie du volume se se termine par une incursion dans les Lumières, où le libertinage « est l'apanage des hommes et la maladie des femmes ».
La deuxième partie comporte principalement le XIXe s., et sa panoplie de brutalités contre le clitoris (dont l'ablation serait presque la plus bénigne, si elle n'entraînait pas autant de décès...) au nom de l'hystérie ; pourtant, dans l'Angleterre victorienne, Richard Francis Burton importe le Kâma-Sûtra, Les Mille et Une Nuits, et le Jardin parfumé de Cheikh Nefzaoui...
« Des poilus aux poilues » se consacre à la représentation de moins en moins scandaleuse des poils pubiens en peinture ainsi qu'à la poésie érotique française de la Belle Époque. Environ à la même époque, se développent en parallèle les revendications du suffrage universel et les tentatives de développement d'une industrie de l'hygiène intime féminine. le chapitre suivant, « Le petit caporal de Marie Bonaparte », est consacré à la frigidité de cette dernière et à ses rapports avec Freud. Suit, sous le titre : « Les aiguilles de Cherbourg », l'histoire de Marie-Louise Giraud, condamnée à la guillotine en juin 1943 (!) pour avoir pratiqué des avortements, et rétrospectivement le long parcours de persécutions des femmes ayant voulu priver le légitime propriétaire masculin (ou social !) du foetus grandissant dans leur matrice... L'après-guerre est le temps des tontes et rasages punitifs, mais un retour est fait sur les méthodes de stérilisation expérimentées par les nazis dans les camps. le dernier ch. de cette partie se penche beaucoup trop rapidement sur la colonisation africaine : j'y ai puisé cependant la cit. infra.
La troisième partie du volume concerne des thèmes spécifiques de l'après-guerre : les péripéties de la contraception, l'acquisition du tableau de Courbet : « L'Origine du monde » par le couple Lacan-Sylvia Bataille, les enjeux idéologiques sur fond de guerre froide de l'accouchement sans douleur, un retour sur le poil pubien exposé par les revues rivales Playboy et Penthouse – un exposé plus complet sur la pornographie et sa violence eût été à mon sens plus utile –, les politiques de répression de la natalité en Chine, et l'usage génocidaire du viol : dans les guerres en ex-Yougoslavie, au Rwanda, mais déjà par les Japonais en Chine, et les Soviétiques en Prusse orientale. Après ce crescendo d'horreurs, barbaries toutes modernes, l'auteure a raison de terminer en antithèse, par un ch. intitulé « Chair et paix », où les femmes, par leurs révoltes sexuelles, sont parvenues a obtenir la paix : au Liberia en 2003 et en Colombie en 2006.
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Selon les époques et les civilisations, certaines caractéristiques du sexe féminin - réelles ou supposées - sont méconnues, ou louées, ou bannies…
Diane Ducret énumère diverses manières dont ce sexe a été regardé, ou caché et traité.

L'ouvrage est principalement construit de manière chronologique et révèle un travail de documentation important.
Le style est agréable, avec des titres de chapitres souvent choisis avec à propos et humour.
Ce livre m'a cependant souvent fait penser à un catalogue sur le thème du sexe féminin, faute d'autre fil conducteur que la chronologie et faute de thèse novatrice ou d'engagement. Les quelques pages de prologue et d'épilogue ne modifient guère cette impression.

Je ne suis pas sûr qu'il me restera beaucoup de souvenirs de cette lecture pourtant agréable et instructive.
Dans le même registre, j'avais préféré 'Le bidule de Dieu' (Tom Hickman), sur le sexe masculin. Même si je ne partageais pas toutes les thèses de l'auteur, j'avais apprécié l'originalité du propos.
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critiques presse (2)
Lexpress
22 décembre 2014
Diane Ducret livre un essai instructif sur l'Histoire du sexe féminin de l'Antiquité au XXIe siècle. D'un ton enlevé, elle n'élude aucun tabou.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeDevoir
01 décembre 2014
On y parle d’enfantement, aussi, et d’avortement, mais pas tant que ça, finalement, dans un livre où on comprend pourtant qu’une grande, très grande part du pouvoir imposé aux femmes à travers le temps est un désir de contrôler le pouvoir, encore et toujours magique, de transmettre la vie.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
En France, dès l'entre-deux-guerres, certaines voix s'élèvent contre la pression mise sur le ventre des femmes pour satisfaire les volontés revanchardes de l'armée. [...]
Nelly Roussel, penseur féministe et anarchiste [1878-1922], refuse que les femmes soient transformées en « femelles pondeuses » travaillant pour engraisser les champs de bataille et se dévouant pour la patrie : « Comprenez-vous bien, messieurs, ce qu'il y a pour nous, femmes, d'ironie dans ces mots ? Eh quoi ? Vraiment la patrie se croit des droits à notre dévouement ? Une patrie qui, depuis des siècles, nous méconnaît, nous néglige, nous opprime, qui n'a jamais payé nos peines que de beaucoup d'ingratitude, qui nous a traitées toujours en bête de somme ou en bibelots de luxe, et qui aujourd'hui encore, sous la IIIe République, dans le pays de la Révolution, nous relègue au rang des fous, des enfants, des malfaiteurs ! Et elle ose nous dire : « Soyez mères ! »
(p. 180-181)
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Dans la tradition du Kâma-Sûtra, hommes et femmes sont divisés en trois catégories, selon la dimension de leurs organes. Ainsi, "suivant la profondeur de son yoni", sa vulve, une femme est soit une gazelle exhalant le doux parfum de fleur de lotus, soit une jument au parfum de sésame, soit une éléphante au musc de pachyderme. L'homme, de son côté, peut-être lièvre, taureau ou cheval. Une union intime réussie dépend dès lors des possibles combinaisons animalières des partenaires, en sachant que pour trouver son bonheur, l'homme doit prendre une taille de yoni au-dessus de la sienne.
Page 103
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« Le 4 juillet [1958], après plusieurs semaines de siège intensif, quelque six mille femmes s'approprient une méthode punitive tribale contre les hommes, l'anlu. Tandis que les politiques palabrent et argumentent, elles retirent leurs vêtements dans la rue, chantent et dansent dans le plus simple appareil. Quant à celui qui a le malheur de croiser leur chemin près du bâtiment du Congrès national du Cameroun, il est poursuivi et insulté. Les femmes lui exposent leurs parties intimes. Honte, ridicule et opprobre sont ainsi jetés sur ces victimes de leur anlu. […]
La rébellion de l'anlu ne compte pas s'arrêter avant de faire trembler l'État colonial. […] Le gouvernement tente d'endiguer le mouvement en arrêtant sa "reine", mais venues de toute la région, des femmes de plus en plus nombreuses encore se massent dans le chef-lieu du nord-ouest, Bamenda. Leurs manifestations sont si redoutables que la police ne peut les contenir.
Le gouvernement n'a plus d'autre choix que de dialoguer avec celles qui ont pris le contrôle des affaires tribales. L'indépendance de la zone française est proclamée le 1er janvier 1960, et le Cameroun devient la première des colonies africaines à y accéder. Au-delà de cette victoire politique inédite, la symbolique utilisée par les femmes kom vaut le meilleur des slogans de tous les propagandistes : en faisant de leur sexe nu une arme de révolte capable de remettre en cause les règles coloniales, elles ont participé à la libération du territoire. » (pp. 204-205)
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Ironie de l'histoire, au pays de l'harmonie entre les deux sexes, l'organe féminin est au XXème siècle le premier à être victime d'une entrave dans sa chair, d'une interdiction de remplir sa fonction première: mettre au monde.
Le sexe de la femme a donné vie aux taoïstes, mais face à la démographie galopante de la superpuissance qu'est devenue la Chine, il se retrouve enchaîné, tel Prométhée le voleur de feu.
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Signe d'esclavage chez les Grecs, de punition d'adultère à Sumer, de soumission en Chine impériale ou de collaboration horizontale à la Libération, le sexe chauve apparaît à présent comme le comble de la modernité et de l'émancipation féminine. Ironie de l'Histoire.
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