Je pardonne, mais je n’oublie rien.
Et ainsi finit toute bataille, par ceux que l’Histoire oublie, et par ceux que l’Histoire retient.
À nouveau la haine s’était emparée du cœur des hommes. Et le dieu de la Croix et le dieu du Croissant détournèrent leur regard. Ainsi finit toute bataille.
Et tous sont prêts au combat. Chacun suivant son destin, qu’il soit d’orgueil ou d’humilité. Et, quelque part, les aiguilles de l’astrolabe se mirent à dévorer le temps. Et, quelque part, un saint homme se mit à prier afin que le temps rejette les mécanismes de la machine. Et ainsi toutes les forces s’embrasèrent qui voulaient une victoire pour leur camp. Et les aiguilles de l’astrolabe se mirent à pencher en faveur des chrétiens. La victoire leur devenait possible. Quand soudain…
Et il fut donné au sultan du Croissant et des Sables de connaître la vérité.
Ce dernier a succombé lors d’un jugement de Dieu qui l’opposait au maître des Machines. C’est lui, à présent, qui commande vos armées. C’est lui qu’il te convient désormais d’honorer. […] Un homme j’en doute. Un mercenaire certainement, qui se cache derrière votre foi comme il se cacherait derrière n’importe quelle croyance. Tout ce qui lui importe, c’est d’accumuler le plus de richesses possible, de prospérer sur vos discordes et vos affrontements. Pour cela, et pour cela seulement, il veut s’emparer de Hiérus Halem. Il s’ouvrira ainsi l’ancienne route d’El-Kader qui mène aux becs de feu.
Entrer n’est pas un problème. C’est sortir qui peut causer quelques difficultés.
… Car Dieu m’a désigné pour vous conduire à la victoire. Oubliez les défaites récentes, oubliez les vents du Simoun Dja, oubliez ceux qui se croyaient investis d’une force divine et qui n’étaient que des imposteurs ! Moi, je suis l’Élu, je suis la Force, je suis l’Absolution. Et Hiérus Halem sera à nous ! Car à votre vaillance, à votre foi, j’ajouterai mes armes. Le poids de mes machines. Le bruit de mes machines. La puissance de mes machines.
Tu es la source à laquelle tout homme veut boire.
Je ne m’incline devant personne, car l’amour véritable n’a que faire de pareilles humiliations.