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Citations sur 907 fois Camille (25)

Des remarques toutes simples, pourrait-on croire, mais des petites phrases aussi pernicieuses qu'une torgnole dans une chambre à coucher, aussi lourdes qu'un traumatisme, qu'on laisse volontairement entrer en soi, dépourvues et malléables.
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Parce que qu'est-ce qu'une pute, si ce n'est l'insulte unique depuis longtemps dévoyée ?
Parce qu'une femme qui travaille est une pute, une femme qui travaille trop est une pute, une femme qui ne répond pas à des avances est une pute, une femme qui y répond est une pute, une femme qui s'habille en jupe ou en jean est une pute, une femme qui épouse un homme plus vieux qu'elle est une pute, une femme qui a un jeune amant est une pute, une femme qui a un amant est une pute, c'est long mais je veux continuer : une femme qui aime à danser en boîte de nuit est une pute, une femme qui est belle ou non est une pute, une femme qui marche dans la rue est une pute, une femme qui ne veut pas d'enfant est une pute, une femme qui passe à la télé est une pute, une femme qui a une promotion est une pute, une femme qui réussit sa vie est une pute, une femme qui dit ce qu'elle pense est une pute, une femme qui couche pour de l'argent est une pute, une femme qui couche par consentement est une pute, une femme qui refuse de coucher est une pute et c'est précisément le monde monoclinique de Dodo et des hommes autour, car peu importe ce qu'elles sont, ce qu'elles disent, ce qu'elles veulent, ce qu'elles accomplissent ou non, les femmes sont des putes.
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Il y a deux sortes de souvenir qui nous fabriquent. Les souvenirs qu’on se raconte à soi-même, indélogeables, peu importe la vie et les drames, et ceux que les autres racontent à nos intentions tels des contes, des petites fables anciennes que tous décrivent, enjolivent, parfois déforment, pour se visser en nous, implacables tirefonds.
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Je voudrais défendre cette idée que pour être il faut savoir rompre, savoir quitter, se détacher, se libérer de ceux par qui nous sommes en vie, et je crois que vaut aussi pour les familles les plus douées cette nécessité de s'éloigner, quitter les petites phrases, les injonctions, les culpabilités, pour ne pas sombrer, ne jamais se définir.
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Si l'écriture est un couloir, je devine qu'écrire une histoire vraie est pareil à une gare, un hangar, un lieu obscur à mille portes. Au bout , il y a Camille et je ne peux pas me permettre n'importe quoi.
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C’est un livre que je veux écrire comme un mythe, une incursion, un exil kafkaïen où je voudrais dire que pendant deux ans, Camille c'est moi et voilà d'où je viens. Parce qu'il me faut savoir comment peut-on être femme dans l'ombre d'un homme qui en exploite tant.
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il y a là une femme qui pleure sans perdre sa force, une femme qui ne se déteste pas, qui ne devient pas folle, une mère qu'on appellera jamais "hystérique" et qui bravement se raconte et lentement reprend son nom, fière de ses folklores, de ses pénombres, de ses inflexions.
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Ses années se passent dans cette litanie de père cruel qui lui dit : tu es bête, grossière, pas fine, tu manques de curiosité, tu ne sais rien à rien, tu devrais plus m’écouter, parce que tu sais, ma fille, tes capacités intellectuelles sont franchement ras les pâquerettes et puis exprime-toi, apprends à parler plus fort, on a l’impression que lorsque tu parles, tu gémis.
Il n’y a jamais d’insulte, jamais de main levée. Ce sont des mots qui griffent doucement et qui confortent dans la peur, la honte et le sentiment de médiocrité, dans la hantise d’elle-même tout autant que dans la croyance d’être exactement ce que dit d’elle son paternel.
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Parce que mon doute est partout. Même lorsque je sais qu’une scène est vraie, absolument vraie, que Camille m’a raconté sa version mille fois sans jamais en changer, intacte, récitée jusqu’au bout de l’ongle, je crois encore. Je dois dire je crois, pour regarder de loin, les mains dans le dos, en restant au seuil de la pièce. Alors je dis je crois encore. C’est vital. C’est ma pudeur, mon seuil, ce lieu infime depuis lequel — pour Camille — il est important d’y croire.
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Il y a deux sortes de souvenir qui nous fabriquent. Les souvenirs qu'on se raconte à soi-même, indélogeables, peu importe la vie et les drames, et ceux que les autres racontent à nos intentions tels des contes, des petites fables anciennes que tous décrivent, enjolivent, parfois déforment, pour se visser en nous, implacables tirefonds.
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