Derrière nous, nous avons des siècles de sciences, de mathématiques, d’histoire, de lettres et de philosophie. Nous avons écumé les plus grands progrès de la Terre, les plus belles inventions, les connaissances des mondes les plus précises, et pourtant, pour le meilleur et surtout pour le pire, nous ne croyons que ce que nous lisons.
Nos vérités ne sont que nos perceptions.
Écrire, c’est ne plus penser. Partir ailleurs. Dévaler une pente qui n’existe qu’en soi.
Dans mon canapé, je prends déjà conscience que l’émission n’est qu’une version déguisée de mon aventure. Je suis double, dénaturée, presque schizophrénique. Et parfois, devant les images à la télé, je ne sais plus qui je suis.
- Batool, c’est joli comme prénom. Vraiment mignon. Ça vient d’où, ça veut dire quoi ?
Pourquoi dès que quelqu’un à un prénom à consonance étrangère, on lui pose cette question ? Pourquoi ce besoin d’histoires, de folklore et d’images exotiques façon carte postale ? Est-ce qu’on demanderait la même chose à Jean-Pierre ou Patricia ?
« Oh Nolwenn, que c’est joli ! Ça veut dire quoi, cidre ou farine de sarrasin ? »
[ jeu de télé-réalité de 'survie' ]
Jour 19.
Il pleut à tout rompre depuis trois jours. (...)
Les conversations sur le camp se raréfient. Les tensions montent. Ça va mal finir et, planquée dans les fourrés, la production l'espère, oh oui.
Les gens inventent tout et n'importe quoi. Le pire, c'est que plus c'est n'importe quoi, plus les gens y croient.
Nous ne voyons jamais les choses telles qu'elles sont. Nous les voyons telles que nous, nous sommes, tout au fond.
p67
Sur Internet, on peut trouver n'importe quoi pour se donner raison. Il suffit de taper les mots que l'on souhaite lire. Les raisons que l'on veut entendre. C'est toute la douceur dangereuse du virtuel. Ce gentil opium qui anesthésie nos consciences.
Michael Jackson + innocent
Michael Jackson + coupable
Selon nos choix, on trouvera toujours le bon scénario, la meilleure explication. Essayez chez vous, vous verrez.
Depuis mon "bad buzz", les monteurs de l'émission ne m'épargnent plus aucun détail. Plus aucune expression de visage. Si j'avais été un garçon, je n'aurais été ni insensible ni hystérique. j'aurais été solide et valeureux. (p.74)
L’ignorance est plus supportable que l’acharnement.