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Critique de traversay


Le même jour, le 17 août dernier, ont été publiés le corps des ruines de Juan Gabriel Vasquez et Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc Dugain. Deux romans, mais qui sont bien plus que cela, qui s'attardent chacun sur deux assassinats qui ont marqué l'histoire de la Colombie, d'une part, et des Etats-Unis, d'autre part. Les deux premiers ne sont guère connus en dehors de l'Amérique du Sud alors que la mort de JFK puis de son frère Bobby ont secoué le monde et continuent d'alimenter aussi bien les essais historiques que les fantasmes. Si l'on compare les deux ouvrages, force est de constater que celui de Vasquez est de loin le plus fascinant et le plus vertigineux, en partie, mais pas seulement, parce que ces crimes nous étaient inconnus jusqu'alors. Revenons à Marc Dugain. D'un assassinat à l'autre, il nous expose sa thèse basée sur de nombreuses sources et qui argumente autour d'un double complot lié notamment à la mafia et à la CIA. Tout est crédible et pratiquement avéré, le lecteur qui s'est un peu documenté et a vu le JFK d'Oliver Stone ne sera pas stupéfié par les révélations. le roman a beau s'appeler Ils vont tuer Robert Kennedy, Dugain, et c'est légitime, est davantage intéressé par JFK que par son frère, nettement moins charismatique et beaucoup plus indécis et velléitaire. Pourtant, c'est quand il s'attache à la personnalité de ce dernier, très complexe, et aussi à sa relation avec Jackie, qu'il devient passionnant. Mais il y a un autre aspect dans le livre, sans quoi il ne s'agirait que d'un essai. C'est l'histoire familiale contée par le narrateur, un canadien répondant au nom improbable de O'Dugain (hum). Avec les "suicides" successifs de sa mère et de son père, il y avait de quoi être traumatisé, il est vrai, et même d'imaginer de rocambolesques causes à ces drames, reliés, on l'aura compris aux assassinats des Kennedy. le style de Dugain est comme toujours impeccable et s'il parvient à maintenir peu ou prou l'équilibre de son livre entre la fiction pure et la démonstration historique, ce n'est plus vraiment le cas dans des dernières pages où l'on commence sérieusement à douter de la santé mentale du fameux O'Dugain. En résulte nécessairement une belle confusion dans l'esprit du lecteur, évidemment voulue par l'auteur mais très contre-productive quant on s'est escrimé auparavant, sur près de 400 pages, à rétablir la vérité. Moyennant quoi, malgré le vrai talent de Dugain, ce livre-ci est largement en-dessous d'Une exécution ordinaire ou de Avenue des Géants, sans même remonter à La chambre des officiers.
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