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Citations sur Ascanio ou l'orfèvre du roi (8)

Pourtant, je crois, je sais, j'espère que dans certaines âmes tendres, l'amour est aussi un sentiment grand, profond, et qui peut rendre toute une vie heureuse, mais c'est rare. Qu'est-ce que l'amour, d'ordinaire ? Le caprice d'un jour, une joyeuse association, où l'on se trompe réciproquement et souvent de bonne foi. Je le raille volontiers, cet amour, tu le sais, Ascanio : je me moque de ses prétentions et de son langage. Je n'en médis pas. C'est celui-là qui me plaît, à vrai dire ; il a en petit toutes les joies, toutes les douceurs, toutes les jalousies d'une passion sérieuse, mais ses blessures ne sont pas mortelles. Comédie ou tragédie, après un certain temps, on ne se le rappelle plus guère que comme une représentation théâtrale.
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Benvenuto génie, César Borgia prince, se croyaient tous les deux au-dessus des lois par leur droit de puissance. La distinction du juste et de l'injuste pour eux, c'était ce qu'ils pouvaient et ce qu'ils ne pouvaient pas : du devoir et du droit pas la moindre notion. Un homme gênait, on supprimait cet homme. Aujourd'hui, la civilisation lui fait l'honneur de l'acheter.

Mais alors tant de sang bouillonnait dans les veines des jeunes nations qu'on le répandait pour raison de santé. On se battait d'instinct, fort peu pour la patrie, fort peu pour les dames, beaucoup pour se battre, nation contre nation, homme contre homme. Benvenuto faisait la guerre à Pompeo comme François Ier à Charles-Quint. La France et l'Espagne se battaient en duel, tantôt à Marignan, tantôt à Pavie ; le tout très simplement, sans préambules, sans phrases, sans lamentations.
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Aussi, dès qu'ils s'aperçurent, les deux courtisans se saluèrent avec ce sourire sardonique et froid qu'on ne rencontre que dans les antichambres de palais, et qui veut dire : – Ah ! si nous n'étions pas deux lâches, comme il y a déjà longtemps que l'un de nous ne vivrait plus !
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- Mais enfin ces rencontres-là arrivent tous les jours, et je ne vois pas qu'on poursuive bien les coupables.
- Oui, entre gentilshommes, mon jeune ami. Oh ! quand il plaît à deux gentilshommes de se couper la gorge, c'est un droit de leur condition et le roi n'a rien à y voir ; mais s'il allait prendre un jour l'idée aux vilains de se battre avec les gentilshommes, comme les vilains sont vingt fois plus nombreux que les gentilshommes, il n'y aurait bientôt plus de gentilshommes, ce qui serait dommage.
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— Sire, reprit gaîment Benvenuto, je crois, tenez, que je suis né votre serviteur. Une aventure de ma première enfance me l’a toujours fait penser. Vous avez pour armes une salamandre, n’est-ce pas ?

— Oui, avec cette devise : Nutrisco et extinguo.

— Eh bien ! j’avais cinq ans environ, j’étais avec mon père dans une petite salle où l’on avait coulé la lessive et où flambait encore un bon feu de jeune chêne. Il faisait grand froid. En regardant par hasard dans le feu, j’aperçus au milieu des flammes un petit animal semblable à un lézard, qui se récréait dans l’endroit le plus ardent. Je le montrai à mon père, et mon père (pardonnez-moi ce détail familier d’un usage un peu brutal de mon pays), m’appliquant un violent soufflet, me dit avec douceur : « Je ne te frappe pas parce que tu as mal fait, cher enfant, mais afin que tu te rappelles que ce petit lézard que tu as vu dans le feu est une salamandre. Aucune personne connue n’a vu cet animal avant toi. » N’est-ce pas là, sire, un avertissement du sort ? Il y a, je crois, des prédestinations, et j’allais à vingt ans partir pour l’Angleterre quand le ciseleur Pierre Toreggiano, qui voulait m’y emmener avec lui, me raconta comment, enfant, dans une querelle d’atelier, il avait un jour frappé au visage notre Michel-Ange. Oh ! tout a été dit : pour un titre de prince je ne serais pas parti avec un homme qui avait porté la main sur mon grand sculpteur. Je restai en Italie, et de l’Italie, au lieu d’aller en Angleterre, je vins en France.

— La France, fière d’avoir été choisie par vous, Benvenuto, fera en sorte que vous ne regrettiez pas votre patrie.
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L’ombre de toute jolie fille c’est un amoureux.
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[...] cette usurpation me paraît un abus criant. Comment ! cet immense hôtel pour loger une jeune fille seule avec une duègne !
– Et d’où viens-tu donc, ô étranger ! pour ne pas savoir que c’est un abus tout naturel que nous autres pauvres clercs habitions à six un méchant taudis, pendant qu’un grand seigneur abandonne aux orties cette immense propriété avec ses jardins, ses préaux, son jeu de paume !
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Benvenuto avait donc fait tout simplement ce qui se faisait: Pompéo gênait Benvenuto Cellini, Benvenuto Cellini avait éliminé Pompéo.
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