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Grand artiste mais aussi grand querelleur devant l'Eternel, le maître-orfèvre Benvenuto Cellini est forcé de fuir Rome après avoir laissé son poignard dans la poitrine d'un collègue et s'être spectaculairement échappé de la prison du château Saint-Ange. L'air de l'Italie commençant à lui être nocif, il débarque avec armes et bagages à la Cour de France pour proposer ses services à François Ier. Cet amateur d'art est ravi de l'accueillir et lui offre même pour atelier une des plus belles demeures de Paris, le palais de Nesle.

Mais l'installation de Cellini ne se fait pas sans difficultés : à peine arrivé à la capitale, le bouillant sculpteur s'est attiré par sa désinvolture hargneuse la haine de Mme d'Etampes, la redoutable maitresse royale, ainsi que celle de son favori, le prévôt de Paris, qu'il a bouté violemment hors du palais de Nesle pour pouvoir s'en emparer. Sans compter que le prévôt est père d'une adorable jeune fille et que l'apprenti préféré de Cellini, Ascanio, est tombé fou amoureux de la belle au premier regard. Hélas, les jeunes amoureux ne sont pas au bout de leurs peines, car tout s'oppose à leur union, de la rage jalouse du père aux machinations politiques de Mme d'Estampes… Heureusement, ils ont la Providence pour eux et, si la Providence venait à manquer comme elle le fait souvent la sournoise, l'énergie farouche et l'imagination inépuisable de Benvenuto Cellini.

J'aime bien Dumas, je l'aime même énormément, mais je dois lui reconnaître deux manies un peu agaçantes : la première, c'est de se sentir obligé de nous fourrer une histoire d'amour romantique par roman (à l'exception notable de « Vingt ans après », ce qui n'est qu'une des nombreuses raisons pour lesquelles j'adore tant ce livre) et le seconde, de titrer ses bouquins n'importe comment. C'est notamment le cas du fort mal nommé « Ascanio ». Franchement, qui se soucie d'Ascanio ? Ou de sa tendre et insipide petite amoureuse, Colombe ? Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont innocents, ils sont bêtes comme des ânes et s'il n'y avait qu'eux, on s'ennuierait ferme… Heureusement, s'il y a quelqu'un qui se fiche encore plus éperdument d'eux que le lecteur, c'est bien Dumas lui-même : à peine prend-il le temps de leur consacrer quelques fades chapitres et puis au trou les tourtereaux ! Place aux caractères enflammés, aux fortes natures, au capricieux et violent Cellini – véritable personnage principal du livre – et à la brillante et machiavélique Mme d'Etampe !

Une fois convenu que la romance du jour est à crever d'ennui, on se laisse volontiers emporter par les sous-intrigues hautes en couleurs et par l'atmosphère joyeusement fantasque du roman. Les nombreux personnages secondaires – artistes survoltés, spadassins philosophes, apprentis roublards, courtisans cupides, servantes à la langue bien pendue… – sont tous délicieusement croqués et contribuent à nous faire passer un très agréable moment de lecture. C'est rythmé, joyeux, exubérant et un peu bordélique, à l'image de cette fougueuse époque que fut la Renaissance où, comme le disait Dumas, on se battait, non pas pour la patrie ou pour les dames, mais pour le simple plaisir de se battre et de sentir son sang bouillonner dans ses veines.
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Un des romans les moins connus de père Dumas mais qui ne dérobe pas à la logique Dumas, autrement dit, on y retrouve de l'aventure, du cape et d'épées, de l'histoire où l'on retrouve les moments forts de la renaissance avec un François 1er, prêt à tout pour doter la France de l'orfèvrerie italienne, de l'a romance, de la course des courtisans à solliciter la faveur du roi, d'une femme intrigante en parlant de la duchesse d'Estampes, la favorite du roi, celle qui impose son pouvoir sur toute la bourgeoisie...enfin, il y a tout dans ce roman pour passer un agréable moment de lecture!
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La première période productive (littérairement parlant) d'Alexandre Dumas est essentiellement théâtrale : ami intime de Victor Hugo et d'Alfred de Vigny, il est avec eux l'un des co-fondateurs du théâtre romantique : « Henri III et sa cour » (1829), « Antony » (1831), « Kean » (1836) lui apportent à la fois la gloire, la notoriété et la reconnaissance littéraire. Il ne dédaigne pas de s'intéresser aux autres genres littéraires, comme la poésie ou les souvenirs de voyages. Sa passion de l'histoire lui fait écrire de passionnantes chroniques, sous forme de longues nouvelles : « Chroniques de France » (1835-1839), « Crimes célèbres » (1839-1841), et un premier roman historique important « acté » (1839). En 1838, il fait la connaissance d'Auguste Maquet, avec qui il travaille pour le théâtre. Et en 1842 les deux hommes posent la première pierre d'une des plus fabuleuses collaborations littéraires : « le Chevalier d'Harmental », que suivront « Les Trois Mousquetaires » (1844), « le Comte de Monte-Cristo » (1845), « la Reine Margot » (1845) etc.
« le Chevalier d'Harmental » avait confirmé, après « acté », à Dumas qu'il était fait pour le roman historique. En 1843, sans Auguste Maquet mais avec Paul Meurice (rien à voir avec Guillaume), il propose « Ascanio ou l'orfèvre du roi » inspiré des mémoires de Benvenuto Cellini.
Le titre est trompeur : l'orfèvre du roi François 1er est bel est bien Benvenuto Cellini, et non pas Ascanio qui n'est que son élève et son assistant. Et le personnage central du roman, qui offre déjà une personnalité à la Monte-Cristo, aussi grand dans l'amour et la générosité qu'impitoyable dans la haine, c'est Cellini, éclatant de bravoure et d'intelligence, impétueux et réfléchi, supérieur aux rois et aux papes. A côté de lui, les autres personnages, bien que dessinés parfaitement, paraissent plus ternes : Ascanio et Colombe, les deux amoureux, forment un joli couple , droits et candides (un peu trop peut-être) dans leur amour frais et pur ; les méchants, la duchesse d'Etampes, qui met sa puissance et son ambition au service de ses passions, le prévôt de Paris, servile et cupide, prêt à vendre sa fille, le comte de Marmagne, qui joue le spadassin de services sans scrupules aucun, et enfin l'élément comique, le sympathique écolier Jacques Aubry, dont le dévouement n'a d'égal que la bonne humeur.
L'histoire est simple : Ascanio aime Colombe la fille du prévôt. Colombe aime Ascanio, (jusque-là, vous suivez). Mais Cellini aime Colombe (aïe, ça se gâte) et la Duchesse d'Etampes aime Ascanio (rien ne va plus). de complots en trahisons, de chaussetrapes en coups fourrés, Dumas et Meurice nous offrent un beau roman historique plein de bruit et de fureur comme on les aime. le vrai Cellini n'était pas aussi chevaleresque ? et alors ! ce n'est pas la première fois que Dumas écorne un peu l'histoire ! (et là, on n‘est notez-le qu'à son troisième grand roman historique !) mais c'est ça qu'on aime chez Dumas, plus que l'Histoire poussiéreuse, il nous restitue la Vie. Et tant pis si ce n'est pas la vraie Vie !
Pas le plus grand Dumas (mais il n'y a pas de petit Dumas), mais on passe un excellent moment de distraction et de détente. A savourer dans votre salon habituel (si vous n'avez pas un salon Renaissance) ou partout où vous voulez, tiens, sur la plage, mais attention au vent (sauf si c'est le vent de l'Histoire, bien sûr)
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Quand on pense aux romans historiques de Dumas, on pense d'abord à ses chef-d'oeuvre sur XVIIème siècle. Sur le XVIème, on pense aux romans des guerres de religion avec la Reine Margot et la Dame de Monsoreau. Mais il a aussi écrit sur le début du siècle, la Renaissance.
Ascanio est donc un de ses romans qu'il faut découvrir - ou redécouvrir - pour son charme singulier. L'intrigue se déroule à la cour du roi chevalier et protecteur des arts, François Ier. Ici, comme souvent, rivalités politiques et amoureuses se mêlent. Si les deux amants semblent trop naïfs/innocents, Cellini est mis en valeur pour ses talents, son sens de l'intrigue, mais aussi sa capacité à dépasser ses souffrances personnelles. Ce roman est un hommage à l'artiste, qui n'est plus un artisan mais qui accède au génie singulier, qui refuse par ailleurs d'être un courtisan intéressé vendant son talent pour rechercher la beauté.
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Alexandre Dumas Ascanio. Ed. Omnia Poche 505 p. 5 étoiles.
Un version plus moderne est proposée par cet éditeur qui n'a rien à voir avec la couverture présentée ici. L'ISBN de la version Omnia Poche : 9 782841 005529.

Un joyau. Une merveille.
De l'aventure ? Dès es premières pages jusqu'à la page 66 : duel, emprisonnement, préparation d'évasion…
Benvenuto n'a d'yeux que pour son Art : la sculpture et l'orfèvrerie.
Il se fait un ami du Roi de France et des ennemis tout aussi puissants dont… la Maîtresse Royale. Et cela en quelques minutes. Très fort Cellini … 😊
Un amour-passion tisse sa toile (p 185 à 235) : d'extraordinaires passage dévoilant progressivement comment l'amour se développe jusqu'à toucher l'âme.
Plutôt celle des femmes d'ailleurs. Et leur capacité à emporter le coeur des hommes, qui passent pour des ignares dans ce domaine.
Et régulièrement la mise en abîme de l'Amour pour la création, pour l'Art. Et l'amour pour …l'Amour.
P 250 Ascanio en prend plein la vue… 😊
Entre la page 336 et 372, le récit subit un petit creux d'intérêt.
Quelques petites incohérences :
- Jacques Aubry donne le code d'entrée à un inconnu
- Benvenuto ne demande pas à Marmagne comment il est arrivé à entrer et qui ne pose aucune question à ses apprentis pour trouver la vérité.
P 356 : Dumas décrit précisément le mobilier du logement mais …ne manquerait-il pas un…pot de chambre ?
P 404 : trop grosse ficelle : Jacques est vraiment un peu demeuré…
P 413 : 15 ans au mitard sans lumière… ?
427 : peu réaliste
Cet ouvrage mériterait de servir de trame pour une pièce de théâtre.
Un récit qui nous emporte dans un tourbillon jusqu'aux dernières lignes de l'ouvrage. Dont on ressort l'âme vibrante…encore longtemps après l'avoir refermé.
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[Roman audio, lu par Gustave pour le site litteratureaudio.com]
Un bon roman dont les rebondissements m'ont beaucoup amusée. Néanmoins, je suspecte le lecteur d'avoir choisi une version un peu abrégée du texte car on ne sentait pas tellement la plume si reconnaissable de l'auteur et les chapitres ne correspondent pas aux versions écrites qu'on trouve en téléchargement libre sur internet.

Mais c'est agréable à écouter, fort instructif du point de vue de l'histoire et de l'époque et très bien réalisé. Bref, je vous le recommande!
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