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Citations sur Le Vicomte de Bragelonne, tome 1/3 (54)

C'est ne ardente conseillère, l'avarice, elle enlève son homme comme Satan fît à Jésus sur la montagne, et lorsqu'une fois elle a montré à un malheureux tous les royaumes de la terre, elle peut se reposer, sachant bien qu'elle a laissé sa compagne, l'envie, pour mordre le cœur.
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Vous n’ignorez pas, messieurs, que les secrets d’État sont comme un poison mortel ; tant que ce poison est dans sa boîte et que la boîte est fermée, il ne nuit pas ; hors de la boîte, il tue.
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(...) les points de vue changent beaucoup dans la vie. C'est une lanterne magique dont l’œil de l'homme modifie chaque année les aspects. Il en résulte que, du premier jour d'une année, où l'on voyait blanc, au premier jour de l'autre où l'on verra noir, il n'y a que l'espace d'une nuit.
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– Quel beau métier que celui de roi ! disait cet homme, entraîné dans sa contemplation et si bien absorbé qu'il s'arrêta au milieu du chemin, laissant défiler le cortège. Voici en vérité un prince cousu d'or et de diamants comme un Salomon, émaillé de fleurs comme une prairie printanière ; il va puiser à pleines mains dans l'immense coffre où ses sujets très fidèles aujourd'hui , naguère très infidèles, lui ont amassé une ou deux charretées de lingots d'or. On lui jette des bouquets à l'enfouir dessous, et, il y a deux mois, s'il se fût présenté, on lui eût envoyé autant de boulets et de balles qu'aujourd'hui on lui envoie de fleurs. Décidément, c'est quelque chose que de naître d'une certaine façon, n'en déplaise aux vilains qui prétendent que peu leur importe de naître vilains.
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D'Artagnan, grâce à son imagination sans cesse errante, avait peur d'une ombre, et, honteux d'avoir eu peur, il marchait à cette ombre, et devenait alors extravagant de bravoure si le danger était réel. Aussi, tout en lui était émotions, et partant jouissance. Il aimait fort la société d'autrui, mais jamais ne s'ennuyait dans la sienne, et plus d'une fois, si on eût pu l'étudier quand il était seul, on l'eût vu rire des quolibets qu'il se racontait à lui-même ou des bouffonnes imaginations qu'il se créait justement cinq minutes avant le moment où devait venir l'ennui.
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Il y a dans certaines âmes, et je viens de m'apercevoir que la mienne est de ce nombre, une satisfaction réelle dans cette assurance que tout est perdu et que l'heure est enfin venue de succomber.
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Il semblait surtout, comme un philosophe, et tous les vieux soldats sont philosophes, il semblait surtout comprendre infiniment mieux les ennuis que les joies ; mais des uns il faisait son parti, sachant bien se passer des autres.
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Raoul aperçut au loin le toit aigu, les deux petites tourelles, le colombier dans les ormes et les volées de pigeons qui tournoyaient incessamment, sans pouvoir le quitter jamais, autour du cône de briques, pareils aux doux souvenirs qui voltigent autour d'une âme sereine.
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— Maintenant, sire, qu’aurai-je à faire des finances ?

— Tout ce que M. Fouquet ne fera pas.

— C’est là ce que je demandais à Votre Majesté. Merci, je pars tranquille.

Il partit en effet sur ces mots. Louis le regarda partir. Colbert n’était pas encore à cent pas du Louvre que le roi reçut un courrier d’Angleterre. Après avoir regardé, sondé l’enveloppe, le roi la décacheta précipitamment, et trouva tout d’abord une lettre du roi Charles II. Voici ce que le prince anglais écrivait à son royal frère :

« Votre Majesté doit être fort inquiète de la maladie de M. le cardinal Mazarin ; mais l’excès du danger ne peut que vous servir. Le cardinal est condamné par son médecin. Je vous remercie de la gracieuse réponse que vous avez faite à ma communication touchant lady Henriette Stuart, ma sœur, et dans huit jours la princesse partira pour Paris avec sa cour.

« Il est doux pour moi de reconnaître la fraternelle amitié que vous m’avez témoignée, et de vous appeler plus justement encore mon frère. Il m’est doux, surtout, de prouver à Votre Majesté combien je m’occupe de ce qui peut lui plaire. Vous faites sourdement fortifier Belle-Isle-en-Mer. C’est un tort. Jamais nous n’aurons la guerre ensemble. Cette mesure ne m’inquiète pas ; elle m’attriste… Vous dépensez là des millions inutiles, dites-le bien à vos ministres, et croyez que ma police est bien informée ; rendez-moi, mon frère, les mêmes services, le cas échéant. »

Le roi sonna violemment, et son valet de chambre parut.

— M. Colbert sort d’ici et ne peut être loin… Qu’on l’appelle, s’écria-t-il.

Le valet de chambre allait exécuter l’ordre, le roi l’arrêta.
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Vers le milieu du mois de mai de l’année 1660, à neuf heures du matin, lorsque le soleil déjà chaud séchait la rosée sur les ravenelles du château de Blois, une petite cavalcade, composée de trois hommes et de deux pages, rentra par le pont de la ville sans produire d’autre effet sur les promeneurs du quai qu’un premier mouvement de la main à la tête pour saluer, et un second mouvement de la langue pour exprimer cette idée dans le plus pur Français qui se parle en France :

— Voici Monsieur qui revient de la chasse.

Et ce fut tout.

Cependant, tandis que les chevaux gravissaient la pente roide qui de la rivière conduit au château, plusieurs courtauds de boutique s’approchèrent du dernier cheval, qui portait, pendus à l’arçon de la selle, divers oiseaux attachés par le bec.

À cette vue, les curieux manifestèrent avec une franchise toute rustique leur dédain pour une aussi maigre capture, et après une dissertation qu’ils firent entre eux sur le désavantage de la chasse au vol, ils revinrent à leurs occupations. Seulement un des curieux, gros garçon joufflu et de joyeuse humeur, ayant demandé pourquoi Monsieur, qui pouvait tant s’amuser, grâce à ses gros revenus, se contentait d’un si piteux divertissement :

— Ne sais-tu pas, lui fut-il répondu, que le principal divertissement de Monsieur est de s’ennuyer ?

Le joyeux garçon haussa les épaules avec un geste qui signifiait clair comme le jour :

— En ce cas, j’aime mieux être Gros-Jean que d’être prince.
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