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Citations sur Le Vicomte de Bragelonne (95)

Quant à cette jeune et belle princesse, adossée à un coussin de velours brodé d’or, les mains inertes et pendantes qui trempaient dans l’eau, elle écoutait nonchalamment les musiciens sans les entendre, et elle entendait les deux courtisans sans avoir l’air de les écouter. C’est que lady Henriette, cette créature pleine de charmes, cette femme qui joignait les grâces de la France à celles de l’Angleterre, n’ayant pas encore aimé, était cruelle dans sa coquetterie. Aussi le sourire, cette naïve faveur des jeunes filles, n’éclairait pas même son visage, et si parfois elle levait les yeux, c’était pour les attacher avec tant de fixité sur l’un ou l’autre cavalier, que leur galanterie, si effrontée qu’elle fût d’habitude, s’en alarmait et en devenait timide.
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- J’avoue, monsieur d’Artagnan, que j’ai peur…
- De comprendre ?
- Oui.
- De comprendre que je veux faire remonter sur le trône le roi Charles II, qui n’a plus de trône ? Est-ce cela ?
Planchet fit un bond prodigieux sur sa chaise.
- Ah ! Ah ! dit-il tout effaré ; voilà donc ce que vous appelez une restauration, vous !
- Oui, Planchet, n’est-ce pas ainsi que la chose se nomme ?
- Sans doute, sans doute. Mais avez-vous bien réfléchi ?
- À quoi ?
- À ce qu’il y a là-bas ?
- Où ?
- En Angleterre.
- Et qu’y a-t-il, voyons, Planchet ?
- D’abord, Monsieur, je vous demande pardon si je me mêle de ces choses-là, qui ne sont point de mon commerce ; mais puisque c’est une affaire que vous me proposez… car vous me proposez une affaire, n’est-ce pas ?
- Superbe, Planchet.
- Mais puisque vous me proposez une affaire, j’ai le droit de la discuter.
- Discute, Planchet ; de la discussion naît la lumière.
- Eh bien ! puisque j’ai la permission de Monsieur, je lui dirai qu’il y a là-bas les parlements d’abord.
- Eh bien ! après ?
- Et puis l’armée.
- Bon. Vois-tu encore quelque chose ?
- Et puis la nation.
- Est-ce tout ?
- La nation, qui a consenti la chute et la mort du feu roi, père de celui-là, et qui ne se voudra point démentir.
- Planchet, mon ami, dit d’Artagnan, tu raisonnes comme un fromage. La nation… la nation est lasse de ces messieurs qui s’appellent de noms barbares et qui lui chantent des psaumes. Chanter pour chanter, mon cher Planchet, j’ai remarqué que les nations aimaient mieux chanter la gaudriole que le plain-chant.
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- Sortez, maintenant !
- Pas avant de vous avoir dit : Fils de Louis XIII, vous commencez mal votre règne, car vous le commencez par le rapt et la déloyauté ! Ma race et moi, nous sommes dégagés envers vous de toute cette affection et de tout ce respect que j’avais fait jurer à mon fils dans les caveaux de Saint-Denis, en présence des restes de vos nobles aïeux. Vous êtes devenu notre ennemi, sire, et nous n’avons plus affaire désormais qu’à Dieu, notre seul maître. Prenez-y garde !
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- Vous avez manqué tout à l'heure d'esprit monsieur Fouquet dit elle
- C'est possible madame
- Et maintenant voilà que vous manquez de cœur
Fouquet comprima de sa main crispée sa poitrine haletante
- Accablez moi dit il je n'ai rien à répondre
- Je vous ai offert mon amitié monsieur Fouquet
- Oui madame, mais vous êtes bornée là.
- Ce que je fais est il d'une amie ?
- Sans doute
- Et vous refusez cette preuve de mon amitié
- Je la refuse
- Regardez moi monsieur Fouquet
Les yeux de la marquise étincelaient
- Je vous offre mon amour
- Oh ! madame dit Fouquet
- Je vous aime entendez vous depuis longtemps fausse délicatesse. Depuis longtemps je vous aime mais ne voulais pas vous le dire
- Oh ! Fit Fouquet en joignant les mains
- Eh bien ! Je vous le dis . Vous m'avez demandé cet amour à genoux je vous l'ai refusé ; j'étais aveugle comme vous l'étiez tout à l'heure. Mon amour je vous l'offre
- Oui votre amour, mais votre amour seulement
- Mon amour, ma personne, ma vie ! Tout , tout , tout !
- Oh mon Dieu ! s'écria Fouquet ébloui
- Voulez vous de mon amour ?
- Oh mais vous m'accablez sous le poids de mon bonheur !
- Serez vous heureux dites , dites... si je suis à vous tout entière à vous ?
- C'est la félicité suprême !
- Alors prenez moi . Mais si je vous fais le sacrifice d'un préjugé faites moi celui d'un scrupule
- Madame, madame ne me tentez pas
- Mon ami , mon ami ne me refusez pas
- Oh faites attention à ce que vous proposez !
- Fouquet un mot... Non...et j'ouvre cette porte.
Elle montra celle qui conduisit à la rue
- Et vous ne me verrez plus . Un autre mot... Oui , et je vous suis où vous voudrez les yeux fermés, sans défense, sans refus , sans remords
- Élise... Élise... Mais ce coffret
- C'est ma dot !
- C'est votre ruine ! s'écria Fouquet en bouleversant l'or et les papiers ; il y a là un million !
- Juste... Mes pierreries qui ne me serviront plus si vous m'aimez comme je vous aime !
- Oh c'en est trop ! c'en est trop ! s'écria Fouquet ; je cède : ne fût ce que pour consacrer un pareil dévouement. J'accepte la dot...
- Et voici la femme, dit la marquise en se jetant dans ses bras
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Contrairement à ce qui arrive toujours, soit en politique, soit en morale, chacun tint ses promesses et fit honneur à ses engagements.
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{Hum, hum...}

L’œil d’une femme sait lire tout orgueil ou toute souffrance sur les traits de l’homme qu’elle aime ; on dirait qu’en raison de leur faiblesse, Dieu a voulu accorder aux femmes plus qu’il n’accorde aux autres créatures.
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Mazarin avait trop l'habitude des hommes pour ne pas voir, dans la politesse froide et presque hautaine d'Athos,l un indice d'hostilité qui n'était pas la température ordinaire de cette serre chaude qu'on appelle la cour.
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- Pourquoi donc, ce soir, avez-vous crié là-bas, dans la salle : "Le service du roi, les mousquetaires de Sa Majesté ?"
- Parce que vous m’en avez donné l’ordre, sire.
- Moi ?
- Vous-même.
- En vérité, je n’ai pas dit un seul mot de cela, Monsieur.
- Sire, on donne un ordre par un signe, par un geste, par un clin d’œil, aussi franchement, aussi clairement qu’avec la parole. Un serviteur qui n’aurait que des oreilles ne serait que la moitié d’un bon serviteur.
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Aramis conduisit Porthos dans l’avant-dernier compartiment, et lui montra, dans un enfoncement de la muraille, un baril de poudre pesant soixante à quatre-vingts livres, auquel il venait d’attacher une mèche.
- Ami, dit-il à Porthos, vous allez prendre ce baril, dont je vais, moi, allumer la mèche, et vous le jetterez au milieu de nos ennemis : le pouvez-vous ?
- Parbleu ! répliqua Porthos.
Et il souleva le petit tonneau d’une seule main.
- Allumez.
- Attendez, dit Aramis, qu’ils soient bien tous massés, et puis, mon Jupiter, lancez votre foudre au milieu d’eux.
- Allumez, répéta Porthos.
- Moi, continua Aramis, je vais joindre nos Bretons et les aider à mettre le canot à la mer. Je vous attendrai au rivage ; lancez ferme et accourez à nous.
- Allumez, dit une dernière fois Porthos.
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Ainsi étendu, ainsi abruti dans son observation transfenestrale, d'Artagnan n'est plus un homme de guerre, d'Artagnan n'est plus un officier du palais, c'est un bourgeois croupissant entre le dîner et le souper, entre le souper et le coucher ; un de ces braves cerveaux ossifiés qui n'ont plus de place pour une seule idée, tant la matière guette avec férocité aux portes de l'intelligence, et surveille la contrebande qui pourrait se faire en introduisant dans le crâne un symptôme de pensée.
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