AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lamifranz


Avec "Les Quarante-Cinq", Alexandre Dumas clôt (provisoirement peut-être) la "Trilogie des Valois", commencée avec "La Reine Margot" et continuée avec "La Dame de Monsoreau". Des trois romans, celui-ci paraît non pas le plus confus, mais le plus dispersé (ce qui n'enlève rien, je vous rassure, à l'intérêt du récit et encore moins au plaisir qu'on prend à le lire).
Plusieurs explications se présentent : d'abord le foisonnement des intrigues : nous sommes toujours en pleine guerre de religion, avec le roi en titre, Henri III, et ses prétendants, Henri duc de Guise, Henri de Navarre (d'où le nom de Guerre des trois Henri) et le propre frère du roi, François d'Alençon. L'histoire se déplace de Paris en Béarn, en passant par Nérac, pour finir dans les Flandres. Sur ce foisonnement politique se calque un foisonnement amoureux : nous retrouvons ici Diane de Méridor, "veuve" de Bussy et décidée à le venger, avec l'aide de Rémy le Haudouin, Diane qui, malgré elle, a attiré l'attention d'Henri du Bouchage, duc de Joyeuse. Parallèlement, Ernauton de Carmainges, l'un des Quarante-cinq ("ordinaires" du roi), est amoureux de la duchesse de Montpensier, soeur des Guise. Les intrigues se croisent. Dumas, à son habitude joue un peu avec les dates et même avec la vraisemblance (le personnage de Rémy déclaré mort dans le roman précédent, est ici ressuscité), mais la sauce prend quand même, grâce à un style toujours époustouflant de vie et de mouvement et par des portraits particulièrement réussis : Chicot, le bouffon du roi (peut-être le véritable héros du roman), Gorenflot, un moine que n'aurait pas renié Rabelais, ou encore le roi de Navarre (futur Henri IV), qui allie bonhomie et intelligence politique... On notera que par contre les portraits des deux jeunes amoureux (Henri du Bouchage et Ernauton de Carmainges) sont stylisés à l'extrême, assez fades.
Est-ce bien la fin de la trilogie ? On peut se poser la question. Il reste encore un haut fait historique à traiter : l'assassinat d'Henri III par Jacques Clément, et la passation du pouvoir à Henri de Navarre. Pourquoi nous présenter le moinillon Jacques Clément qui a un rôle si important à jouer ? de la même façon l'assassinat du duc de Guise par les Quarante-cinq (si peu présents, à part au début, dans le roman qui porte leur nom) aurait pu faire l'objet d'un traitement particulier. Et que deviennent Diane et Rémy, à la fin du roman ? Alexandre Dumas avait-il en tête une suite ? Nul ne le sait. Peut-être un écrivain talentueux se lancera-t-il dans l'aventure... Ou alors un manuscrit inédit... Nous, on aimerait bien...
En complément de la trilogie, le lecteur pourra avec jubilation se reporter à ces autres romans dumasiens de la Renaissance : "Ascanio, ou l'orfèvre du roi" (1843), "Le Page du duc de Savoie (1854)", "L'Horoscope" (1858) ainsi que "Les Deux Diane" (1846) (à noter que ce roman, signé par Dumas, est l'oeuvre du seul Paul Meurice)
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}