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3,84

sur 481 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La lecture de cette bande dessinée m'avait été conseillée par plusieurs de mes amies. Pucelle est effectivement une lecture marquante, tant par sa forme, son récit, que par la démarche même de son autrice, Florence Dupré La Tour.

Marquante car, au premier abord, j'ai été choquée par le dessin que j'ai trouvé vraiment laid. le récit autobiographique a fait résonner en moi des souvenirs personnels ou de témoignages recueillis auprès d'amies. Florence Dupré La Tour restitue ses ressentis d'enfance dans leur brutalité et leur crudité. On y retrouve un peu des nôtres et on est forcément embarquées dans les siennes. La démarche est cathartique mais vaut aussi comme une invitation à revisiter nos angoisses et interrogations d'enfants.

C'est en ce sens que j'ai compris au fil de ma lecture que la violence du dessin de l'autrice n'est qu'une résonance de ce qu'elle exprime. La ligne du dessin épouse le propos. Quant il n'y a rien de joli dans un vécu, pourquoi faire un joli dessin ?
Pucelle est une oeuvre à recommander à celles et ceux qui se posent des questions sur ce que fait le conditionnement patriarcal, en milieu catholique, aux enfants, et sur l'importance de l'éducation sexuelle.
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Bravo à l'autrice, Florence Dupré la Tour, pour cette BD.

Née dans une famille ultra conservatrice, où tout ce qui touche de près ou de loin au corps et à la sexualité est tabou, Florence Dupré la Tour raconte ici sa métamorphose adolescente, son tourbillon intime, muselé par les non-dits.
Elle nous fait entendre sa voix intérieure, qui se questionne à l'âge où le corps change, cette voix qui commence timidement, pour finir par hurler dans le silence dans lequel elle est entretenue, bien ficelée dans l'ignorance.

Les rapports avec sa famille sont très justes. de la croyance mystique du péché originel, de la vierge immaculée, à la notion ancrée de prostituée, tout est tellement pesant et incrusté dans ce silence familial, qu'écrire cet album a du être pour l'autrice un véritable travail de déconstruction et de compréhension de sa propre histoire.

Quel regard peut porter une petite fille sur les rapports hommes / femmes, lorsque sa mère est totalement soumise à un mari absent, mais violent psychologiquement avec ses enfants lorsqu'il est à la maison?
Que peut comprendre une petite fille des règles, lorsque rien ne lui est expliqué?
Ce tabou va induire un rejet: du corps, de la féminité. Et c'est inévitable, et la manière de le raconter est fulgurante.

Parlons à nos filles, ne les laissons pas dans l'ignorance.
Cet album m'a d'autant parlée que je me revois, vers l'âge de 12 ans, regarder mes copines en me demandant pourquoi diable le fait qu'elles aient des règles dans leur cartable les empêche d'aller au cours de piscine. Je me doutais d'un loup quelque part, mais j'étais moi-même entretenue dans l'ignorance.
C'est fatal pour la jeune femme en devenir.

La citation de Victor Hugo en première page se suffit à elle-même:
"L'ignorance est un crépuscule ; le mal y rôde. Songez à l'éclairage des rues, soit; mais songez aussi, songez surtout, à l'éclairage des esprits".

Victor, toujours le mot juste!
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Il y a quelques jours, une lectrice m'a recommandé de lire la soeur de Bénédicte Dupré La Tour, sa jumelle. J'ai suivi son conseil et j'ai trouvé le lendemain en bibliothèque quatre albums BD de Florence Dupré La Tour. le style est pour le moins enlevé, autobiographique et raconte comment on peut ignorer tout de ce qui touche « à ce qu'il se passe au dessous de la ceinture » dans une famille catholique. Mais c'est avec Cruelle, en 2016, que l'autrice s'est s'attaquée au premier volet de son triptyque autobiographique sur l'enfance. Pucelle est le deuxième volet (j'ai emprunté deux tomes) et Jumelle est le troisième (j'ai également emprunté les deux tomes)… Depuis qu'elle est toute petite, Florence n'a aucune idée de qu'il se passe en matière de sexualité. On lui raconte que le papa met sa petite graine sur la maman pour qu'un bébé naisse. Pourtant, la famille a des animaux et Florence voit bien que ce n'est pas si simple, emprunt même d'une certaine violence qu'elle ne comprend pas. le sujet est tabou dans la famille. C'est la même chose pour les règles. Florence a les siennes alors qu'elle est en vacances. Heureusement, sa tante sait réagir mais de retour chez elle une scène avec sa mère l'humilie à jamais. Et les serviettes hygiéniques manquent toujours, semblent être rationnées. Florence n'a pas envie d'être une femme, une femme désirable. Elle voit bien que les garçons ont la part belle dans l'histoire. Et si elle leur ressemblait ?… Quel talent dans cet album et quel coup de coeur ! Malgré un trait qui peut paraître outrancier, j'ai aimé à la fois le dessin (surtout les expressions exagérées) et le sujet de cette BD. Florence Dupré La Tour est d'une sincérité et d'une crudité étonnantes, mais tout est terriblement juste dans son propos. A quel point la religion, les lectures, la vie familiale, ont pu lui laisser penser que les femmes devaient tenir un rôle de soumission, alors qu'elle sentait un feu intérieur lui montrer l'inverse. Et à quel point il est difficile d'être seule avec ses terreurs de jeune adolescente dans de tels moments, surtout la découverte des règles. Un album puissant !
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Toujours dans l'exploration de sa jeunesse, Florence aborde ici le thème de la sortie de l'enfance. Gardée dans l'ignorance de ce qu'il peut bien se passer là-bas en bas, menstruation, sexualité, et réalisation que la femme semble avoir une place inférieure, Florence est déboussolée et apeurée. L'entourage n'aide pas, un père qui aime humilier, une mère qui s'écrase, une tante qui ne garde pas un secret. Il faudra donc comprendre seule, tâtonner, se tromper et se construire une coquille et un caractère bien à soi, pas toujours très aimable. Des images monochromes tout à fait adaptées, rouge et gris, dans un style que j'adore et qui crient les sentiments de cette petite fille perdue. C'est très touchant et ça fait mal au ventre d'imaginer laisser un enfant dans cette détresse.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Un récit très intimiste et autobiographique de l'auteur, de son rapport au corps.
Elle nous livre avec naïveté et innocence la découverte de la différence homme/femme, de l'évolution de son corps, de l'exploration de sa sexualité, et autres réflexions intime qu'une femme peux avoir à son adolescence. L'auteur souligne ses propose en soulignant le contexte économique, sociale et familiale de son environnement.
Un récit qui semble violent mais qui témoignage des violences ordinaires de la société et de l'impact psychologique que cela peut avoir sur certaines femmes.
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Super roman graphique. J'ai beaucoup aimé. Il me tarde de me procurer le tome 2 qui je l'espère m'enthousiasmera autant. J'en profite pour préciser a Coquinnette1974 que c'est bien le tome 1 de la série et qu'il existe le tome 2, intitulé Confirmée. En fait, d'après ce que j'ai compris, Cruelle, Pucelle et Jumelle sont a voir comme une trilogie, 3 volets indépendants les uns des autres et pouvant chacun se composer de plusieurs tomes ;)
Vif du sujet, la critique. le meilleur commentaire que je puisse faire à cette BD initiatique c'est que j'aurais aimé l'avoir entre mes mains pendant mon adolescence. le parcours de l'autrice, son passage a l'age adulte qui vient avec son lot de péripéties sexuelles et amoureuses, fait écho au mien malgré la différence de génération.
Je fus surprise de certaines revues déçues du côté autobiographique et pas universel, c'est assez clair, je trouve...
Qui plus est, j'ai beaucoup aimé la mise en page et les dessins, ce qui est vachement important pour moi (ex. Je n'accroche pas au style de Liv Stromquist alors que ses propos sont pertinents)
Ce choix de coloris assez pastels fonctionne très bien avec le scénario sans être trop plombant ou alors trop enfantin, tout comme le style de Florence Dupre La Tour qui me rappelle les albums de l'illustratrice Nadja chez L'école des loisirs.
J'ai trouvé intéressant ce décalage entre les dessins assez naïfs et les dégâts que peuvent occasionner l'absence de communication et le puritanisme qui gangrènent, si je puis dire, certaines familles. Même celles sans dessein religieux, juste par gêne ou peur de mal s'y prendre en abordant le sujet. D'ailleurs sujet d'actualité, l'école qui souhaite le retour de l'éducation sexuelle, du consentement, du respect du corps car il s'agit de ça aussi. Comment etre maitre de son corps, formuler ses désirs quand on est dans l'ignorance? Plus largement, Pucelle évoque les schémas sexistes de l'univers familial, le féminisme, les non-dits...
Le ton est parfois drôle, caustique, sérieux.
Cela donne un roman graphique touchant... et touchant juste.
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Florence est une joyeuse petite fille (au début !). Elle nage, fait du toboggan, fait ses prières, fait de la peinture et joue avec Béné sa jumelle.
Elle a une grande soeur Violaine, un père silencieux, toujours fatigué par le travail, pas vraiment présent. Sa mère fait tout à la maison, la lessive, les repas et l'éducation des filles.
Un bébé est attendu, le ventre de la mère grossit. Question : Comment ça marche?
La mère explique que papa met une graine du côté du nombril et hop ! Ça pousse!!!
Florence ne se contente pas de cette réponse. Et il y a trop de questions ! Quels sont les bruits bizarres qu'elle a étendus dans la chambre de ses parents, pourquoi le petit chien s'acharne à monter sur le gros, le cheval a un énorme zizi, à l'école on apprend que le masculin l'emporte toujours sur le féminin et la seule femme reconnue c'est Jeanne d'Arc parce qu'elle est pucelle. Les femmes n'ont pas de valeur. Bon, Florence angoisse, elle a toujours la boule au ventre...
Et arrive ce qui devait arriver, du sang dans la culotte, qui dit sang dit blessure et comme personne ne l'a mise au courant, elle a peur et planque tout....
Vous l'aurez compris Florence devra tout découvrir toute seule. Elle vit dans une bonne famille bourgeoise, catholique et raciste !!!
Il y a une suite sur laquelle je vais me précipiter.
Une BD en rose, rouge et gris. Un graphisme très parlant.
J'ai beaucoup aimé !
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Une véritable plongée dans l'enfance, très différente de celle que j'ai pu vivre. Florence nous raconte anecdotes et choses importantes qu'elle a pu vivre, sans filtre, avec fraicheur, alors que les sujets sont parfois lourds, particulièrement dans sa famille. Je le recommande à des élèves de Lycée qui abordent l'autobiographie.
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Très drôle, des réflexions que l'on a pu se faire dans notre enfance. A lire a tout âge. En tant que maman je le questionne aussi sur la manière que je te doit prendre pour aborder certain sujet et de quelle façon cela va être perçu. Réflexion intéressante sur le positionnement homme femme , fille garçon , sur la fratrie.
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Sublime livre graphique et autobiographique qui intervient à point nommé dans ma vie. Cette découverte de la sexualité par les images est reçu avec finesse par chez moi, et je remercie l'autrice d'avoir décidé de nous en livrer sa vision par les images (et les mots !). Une vraie belle découverte, et je ne manquerai pas de suivre l'autrice à l'avenir.
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