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3,84

sur 476 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Florence est une joyeuse petite fille (au début !). Elle nage, fait du toboggan, fait ses prières, fait de la peinture et joue avec Béné sa jumelle.
Elle a une grande soeur Violaine, un père silencieux, toujours fatigué par le travail, pas vraiment présent. Sa mère fait tout à la maison, la lessive, les repas et l'éducation des filles.
Un bébé est attendu, le ventre de la mère grossit. Question : Comment ça marche?
La mère explique que papa met une graine du côté du nombril et hop ! Ça pousse!!!
Florence ne se contente pas de cette réponse. Et il y a trop de questions ! Quels sont les bruits bizarres qu'elle a étendus dans la chambre de ses parents, pourquoi le petit chien s'acharne à monter sur le gros, le cheval a un énorme zizi, à l'école on apprend que le masculin l'emporte toujours sur le féminin et la seule femme reconnue c'est Jeanne d'Arc parce qu'elle est pucelle. Les femmes n'ont pas de valeur. Bon, Florence angoisse, elle a toujours la boule au ventre...
Et arrive ce qui devait arriver, du sang dans la culotte, qui dit sang dit blessure et comme personne ne l'a mise au courant, elle a peur et planque tout....
Vous l'aurez compris Florence devra tout découvrir toute seule. Elle vit dans une bonne famille bourgeoise, catholique et raciste !!!
Il y a une suite sur laquelle je vais me précipiter.
Une BD en rose, rouge et gris. Un graphisme très parlant.
J'ai beaucoup aimé !
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Bravo à l'autrice, Florence Dupré la Tour, pour cette BD.

Née dans une famille ultra conservatrice, où tout ce qui touche de près ou de loin au corps et à la sexualité est tabou, Florence Dupré la Tour raconte ici sa métamorphose adolescente, son tourbillon intime, muselé par les non-dits.
Elle nous fait entendre sa voix intérieure, qui se questionne à l'âge où le corps change, cette voix qui commence timidement, pour finir par hurler dans le silence dans lequel elle est entretenue, bien ficelée dans l'ignorance.

Les rapports avec sa famille sont très justes. de la croyance mystique du péché originel, de la vierge immaculée, à la notion ancrée de prostituée, tout est tellement pesant et incrusté dans ce silence familial, qu'écrire cet album a du être pour l'autrice un véritable travail de déconstruction et de compréhension de sa propre histoire.

Quel regard peut porter une petite fille sur les rapports hommes / femmes, lorsque sa mère est totalement soumise à un mari absent, mais violent psychologiquement avec ses enfants lorsqu'il est à la maison?
Que peut comprendre une petite fille des règles, lorsque rien ne lui est expliqué?
Ce tabou va induire un rejet: du corps, de la féminité. Et c'est inévitable, et la manière de le raconter est fulgurante.

Parlons à nos filles, ne les laissons pas dans l'ignorance.
Cet album m'a d'autant parlée que je me revois, vers l'âge de 12 ans, regarder mes copines en me demandant pourquoi diable le fait qu'elles aient des règles dans leur cartable les empêche d'aller au cours de piscine. Je me doutais d'un loup quelque part, mais j'étais moi-même entretenue dans l'ignorance.
C'est fatal pour la jeune femme en devenir.

La citation de Victor Hugo en première page se suffit à elle-même:
"L'ignorance est un crépuscule ; le mal y rôde. Songez à l'éclairage des rues, soit; mais songez aussi, songez surtout, à l'éclairage des esprits".

Victor, toujours le mot juste!
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Il y a quelques jours, une lectrice m'a recommandé de lire la soeur de Bénédicte Dupré La Tour, sa jumelle. J'ai suivi son conseil et j'ai trouvé le lendemain en bibliothèque quatre albums BD de Florence Dupré La Tour. le style est pour le moins enlevé, autobiographique et raconte comment on peut ignorer tout de ce qui touche « à ce qu'il se passe au dessous de la ceinture » dans une famille catholique. Mais c'est avec Cruelle, en 2016, que l'autrice s'est s'attaquée au premier volet de son triptyque autobiographique sur l'enfance. Pucelle est le deuxième volet (j'ai emprunté deux tomes) et Jumelle est le troisième (j'ai également emprunté les deux tomes)… Depuis qu'elle est toute petite, Florence n'a aucune idée de qu'il se passe en matière de sexualité. On lui raconte que le papa met sa petite graine sur la maman pour qu'un bébé naisse. Pourtant, la famille a des animaux et Florence voit bien que ce n'est pas si simple, emprunt même d'une certaine violence qu'elle ne comprend pas. le sujet est tabou dans la famille. C'est la même chose pour les règles. Florence a les siennes alors qu'elle est en vacances. Heureusement, sa tante sait réagir mais de retour chez elle une scène avec sa mère l'humilie à jamais. Et les serviettes hygiéniques manquent toujours, semblent être rationnées. Florence n'a pas envie d'être une femme, une femme désirable. Elle voit bien que les garçons ont la part belle dans l'histoire. Et si elle leur ressemblait ?… Quel talent dans cet album et quel coup de coeur ! Malgré un trait qui peut paraître outrancier, j'ai aimé à la fois le dessin (surtout les expressions exagérées) et le sujet de cette BD. Florence Dupré La Tour est d'une sincérité et d'une crudité étonnantes, mais tout est terriblement juste dans son propos. A quel point la religion, les lectures, la vie familiale, ont pu lui laisser penser que les femmes devaient tenir un rôle de soumission, alors qu'elle sentait un feu intérieur lui montrer l'inverse. Et à quel point il est difficile d'être seule avec ses terreurs de jeune adolescente dans de tels moments, surtout la découverte des règles. Un album puissant !
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Toujours dans l'exploration de sa jeunesse, Florence aborde ici le thème de la sortie de l'enfance. Gardée dans l'ignorance de ce qu'il peut bien se passer là-bas en bas, menstruation, sexualité, et réalisation que la femme semble avoir une place inférieure, Florence est déboussolée et apeurée. L'entourage n'aide pas, un père qui aime humilier, une mère qui s'écrase, une tante qui ne garde pas un secret. Il faudra donc comprendre seule, tâtonner, se tromper et se construire une coquille et un caractère bien à soi, pas toujours très aimable. Des images monochromes tout à fait adaptées, rouge et gris, dans un style que j'adore et qui crient les sentiments de cette petite fille perdue. C'est très touchant et ça fait mal au ventre d'imaginer laisser un enfant dans cette détresse.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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C'est parfois d'une violence abominable dans l'éducation inculquée concernant le corps, la sexualité et la place des femmes. C'est l'histoire de l'intégration progressive et insidieuse de l'infériorité des femmes : une mère soumise, une Histoire au masculin marqué par une seule figure féminine, Jeanne d'Arc la Pucelle, l'impact des tabous et de la religion, un père distant et parfois humiliant, une vision de l'avortement totalement biaisée… Son corps et son esprit s'affrontent, l'un tiraillé par des désirs naissants, l'autre façonné par la honte inculquée par l'Église. C'est la naissance d'une haine de soi, des autres parfois, d'un mal-être dévorant et abyssal. C'est révoltant au possible et cheminer aux côtés de Florence se révèle parfois éprouvant.

C'était pourtant mal parti car le dessin n'est pas du tout pour me séduire avec un côté exagéré, caricatural. Je lui reconnais cependant une belle expressivité des émotions ressenties : en quelques traits simples, la dessinatrice fait naître la peur, l'indignation, l'excitation et le mal-être. Cependant, je suis passée outre sans difficulté tant l'histoire était intéressante et ahurissante parfois. La narration est vive et captivante et l'on s'attache sans mal à Florence.

Un récit glaçant, grinçant et d'une tristesse sans égale par moments, mais vraiment passionnant pour l'impact d'une éducation sur la construction de soi. C'est parfois cru, mais c'est aussi juste et franc. Malgré de la dérision, le sujet est très sérieux et véritablement percutant.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Pucelle est une BD autobiographique contant l'enfance et l'adolescence de notre autrice / illustratrice et surtout son rapport à la sexualité. Depuis sa plus tendre enfance Florence sait qu'on lui cache quelque chose et cette chose se passe sous la ceinture, dans la culotte, lieu dont personne ne parle, sauf à mots couverts que tous semblent comprendre, même sa soeur jumelle ! Alors, seule dans sa chambre, le soir, elle imagine des scénarios, tente de relier les pièces du puzzle et commence à se perdre entre ce qu'elle entend des conversations des grands ou dans la cour de l'école et ce qu'elle voit à la TV. Elle n'arrive pas à comprendre comment les multiples images de la femme qu'elle voit, peuvent se concilier avec ce qu'elle va devenir... Malheur, lorsque les règles arrivent ou que ses seins ne poussent pas, comble de l'horreur quand son corps ne semble pas être conforme aux autres...

Un style graphique alliant des traits très droits, tirant presque vers la caricature et une coloration dans des tons de rouge, Florence Dupré La Tour nous offre un univers marqué et bien défini. Les dessins donnent à l'histoire un ton franc et sans détour explorant toute la palette d'émotions, de la peur à la fascination, d'une adolescente face à la sexualité et la puberté naissante.

Pour autant, cette BD n'est pas forcément à conseiller aux plus jeunes. le style de dessin et la façon dont l'autrice traite ses anecdotes sont ciblés pour les adultes, avec des doubles sens que seuls ces derniers pourront comprendre ainsi qu'un humour nostalgique sur les images loufoques que l'on peut se faire étant enfant.

Pucelle est le récit d'un parcours chaotique et violent comme peut l'être l'adolescence...
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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La lecture de cette bande dessinée m'avait été conseillée par plusieurs de mes amies. Pucelle est effectivement une lecture marquante, tant par sa forme, son récit, que par la démarche même de son autrice, Florence Dupré La Tour.

Marquante car, au premier abord, j'ai été choquée par le dessin que j'ai trouvé vraiment laid. le récit autobiographique a fait résonner en moi des souvenirs personnels ou de témoignages recueillis auprès d'amies. Florence Dupré La Tour restitue ses ressentis d'enfance dans leur brutalité et leur crudité. On y retrouve un peu des nôtres et on est forcément embarquées dans les siennes. La démarche est cathartique mais vaut aussi comme une invitation à revisiter nos angoisses et interrogations d'enfants.

C'est en ce sens que j'ai compris au fil de ma lecture que la violence du dessin de l'autrice n'est qu'une résonance de ce qu'elle exprime. La ligne du dessin épouse le propos. Quant il n'y a rien de joli dans un vécu, pourquoi faire un joli dessin ?
Pucelle est une oeuvre à recommander à celles et ceux qui se posent des questions sur ce que fait le conditionnement patriarcal, en milieu catholique, aux enfants, et sur l'importance de l'éducation sexuelle.
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Sublime livre graphique et autobiographique qui intervient à point nommé dans ma vie. Cette découverte de la sexualité par les images est reçu avec finesse par chez moi, et je remercie l'autrice d'avoir décidé de nous en livrer sa vision par les images (et les mots !). Une vraie belle découverte, et je ne manquerai pas de suivre l'autrice à l'avenir.
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Whaou ! J'avais entendu beaucoup de bien de cette BD, mais entre le titre presque racoleur et l'image de couverture pour le coup très enfantine, je ne savais à quoi m'attendre. D'ailleurs, ça commençait déjà de travers, puis que j'ai commencé avec ce tome, le tome 1, donc, alors qu'il fallait en réalité commencer avec le tome 0 « Cruelle ». Mais rassurez-vous, j'ai quand même pu tout comprendre !

C'est une BD définitivement pas enfantine mais destinée à un public adulte ou adolescent averti. On y suit la découverte du corps féminin par l'autrice quand elle était pré-ado, et l'idéologie qui entoure cette féminité : règles, maternité, mais aussi soumission, sexe faible... Ça commence de façon assez dure et ça ne fait qu'empirer, encore un ouvrage à ne pas placer entre toutes les mains – même si, par les problématiques qu'il soulève, c'est aussi un livre d'utilité publique.

Il y est question d'enfance privilégie dans un milieu très bourgeois qui fait en sorte de ne fréquenter que des autres bourgeois, le tout dans une ambiance très froide et presque glauque, où les enfants sont à moitié surprotégés et à moitié livrés à eux-même dans une grande ignorance. Ajoutez une grosse pincée de catholicisme avec des prêtres dignes des années 1800, pour qui « la femme » ne peut s'épanouir sans enfant et encore, à condition de se soumettre à son mari... Ça donne une petite fille complètement perdue, qui a un rapport à son corps très très culpabilisé, qui pense que les femmes ayant une sexualité sont des « putes » et qui est à la limite de l'auto-mutilation quand elle comprend que les femmes ont moins de droits que les hommes.

On vibre avec elle et on reste pantois devant les parents horribles (la mère soumise au possible et le père soit absent, soit violent et humiliant) qui ne la préparent aucunement aux épreuves de la vie, et même, qui ne lui donne aucune connaissance ni du corps humain ni des relations... Affligeant, mais pourtant si répandu !

J'ai hâte de lire le tome précédent ainsi que le tome suivant pour en savoir plus ! Et bravo à l'autrice d'avoir si bien mis en lumière l'importance de l'éducation de matière de corps et de sexualité !
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J'ai reçu cette BD en SP numérique durant ce confinement et je l'ai lue encore une fois sans trop savoir de quoi il retournait. Evidemment vu le titre, je ne m'attendais pas à ce qu'on me parle de boulangerie, mais je ne pensais pas que cette lecture me ferait l'effet d'une gifle.

A travers cette BD, l'autrice met en image son enfance au sein d'une famille chrétienne pratiquante, où le dialogue est clairement absent et ou - pire encore - on stigmatise des comportements pourtant naturels. Et ne parlons même pas de l'influence totale du patriarcat et de tous ses idiomes régressifs et arbitraires.


Pucelle nous montre donc comment Florence grandit et se construit dans sa famille, où toutes les questions sexuelles sont taboues et où on n'explique rien aux jeunes filles sur le fonctionnement de leur corps. La scène des premières règles de Florence est extrêmement triste et violente en même temps.

Parallèlement à ça, on assiste à certaines scènes de pouvoir exercées par ce père mi-absent/mi-autoritaire et certains passages sont juste glaçants, d'autant que la violence est plus psychologique que physique.

A la lecture de cette BD, on ne peut s'empêcher de ressentir énormément d'affection pour la jeune Florence, tout en la plaignant de tout notre coeur.
Je ne peux imaginer les ravages qu'une telle éducation peut faire sur des adolescents, tant filles que garçons. Ayant grandi dans une famille où tous les sujets peuvent être abordés, j'ai énormément de mal à me figurer que ce n'est pas le cas dans toutes.
Cet album me l'a fait réaliser, et la prise de conscience le fut plutôt rude.

Le sujet de la BD est cependant traité avec beaucoup d'humour de naturel de la part de l'autrice, certainement pour essayer de dédramatiser la situation, mais également pour prendre une certaine revanche sur cette (non-)éducation reçue.
Quand on voit tout ce qu'elle a subit dans ce tome, on se demande clairement comment elle a pu avoir une vie épanouie par la suite.
Cela doit demander énormément de force et de résilience et j'en suis très admirative.

En conclusion, Pucelle est une BD qui montre à quel point la communication et l'éducation nous forge et a un impact sur notre vie future. Avec beaucoup de force et d'autodérision Florence Dupré La Tour nous offre un récit autobiographique poignant qui ne laisse pas indifférent. Et même si certains passages sont psychologiquement dur, j'ai hâte de pouvoir lire la suite.
Lien : http://www.cranberriesaddict..
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