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4,02

sur 457 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je dois avouer que j'ai commencé ce roman un peu sceptique...le seul ennui c'est que je ne l'ai plus lâché !!!
Assister à la survie de notre Victor au cou tordu dans les milieux les plus glauques de Paris, doté en plus d'une mère alcoolique et folle, voilà de quoi plomber un avenir....à force de ténacité il devient apprenti embaumeur, puis succède avec succès à son maître décédé.
On apprend aussi avec délice que les coeurs de nos rois servaient à la peinture et qu'un commerce fructueux d'organes florissait dans ces milieux.
Notre Victor réussit à faire fortune, rate son mariage et traîne son amour inconsidéré pour Angélique....
Traîné devant les tribunaux à la guillotine facile, il narre son histoire à travers ce roman, un pur plaisir dont je ne donnerai évidemment pas le fin mot !!!
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En préambule, j'avoue ne pas beaucoup aimer les romans historiques, mais il y a forcément des exceptions !
Ce livre est un roman historique mais surtout un vrai polar servi par une très très belle écriture.
Je ne peux que vous encourager à découvrir l'histoire de Victor Renard, racontée par lui même devant un juré qui a déjà décidé de son sort, la mort ! Victor, surnommé Victordu, né pendant la révolution française, souffre d'un handicap et surtout d'être mal aimé pendant toute son enfance. Quand sa mère, personne tout à fait épouvantable, exige de lui qu'il travaille, c'est chez un embaumeur qu'elle le fait embaucher. Dur métier certes mais M. Joulia est un excellent professeur, amoureux de son « art », et Victor apprend vite et bien.
Et puis dans la vie de Victor il y aussi une femme ! Pour qui il est prêt à tout.
Merci à Isabelle Duquesnoy pour ce roman foisonnant, drôle souvent. Quel bon moment passé en compagnie de Victor. Attention toutefois, pour les âmes sensibles, l'usage d'une petite feuille de menthe peut être recommandé à la lecture de certains passages. C'est dire le talent de l'auteur.
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Les vacances sont pour certains l'occasion de lire plus. Ces dernières ont été pour moi l'occasion de lire moins. Je ne regrette cependant pas les soirées entre amis qui m'ont volé quelques heures de lecture. Ce que je regrette en revanche c'est d'avoir par trop fragmenté la lecture de L'embaumeur d'Isabelle Duquesnoy. Le découpage en épisodes trop nombreux fait perdre en substance de son contenu à un ouvrage. Et quand on parle de substance, pour ce qui concerne L'embaumeur on ne s'attend à rien de bien ragoutant. Heureusement qu'Isabelle Duquesnoy a su redonner de la truculence et de l'humanité à ce récit qui aurait pu sombrer dans le nauséabond.

Ce n'est en effet pas impunément que l'on participe à l'éviscération de cadavres. Les remugles de décomposition exhalent tout au long des chapitres qui le relatent. Mais avec son verbe fleuri, Isabelle Duquesnoy nous aide à supporter ce qui a fait la fortune de Victor Renard. Il est devenu embaumeur. Cette activité fera toutefois aussi son infortune. Cet ouvrage est en fait sa propre plaidoirie devant des juges qui quant à eux resteront muets. Son crime ? On l'apprendra dans les dernières pages de l'ouvrage selon la subtile construction de son auteure.

Fiction raccrochée à l'histoire, la grande. Isabelle Duquesnoy y fait référence dans des notes de bas de page. On y découvre les pratiques de la profession en apprenant que cette dernière n'avait pas pour seule vocation de rendre les corps présentables au jugement dernier, mais aussi et tout autant de calmer les craintes de ceux qui avaient la hantise d'être déclaré mort un peu trop vite et enterré tout de go. Victor Renard a fait fortune à exploiter cette crainte, pour ceux qui en avaient les moyens en tout cas en cette fin de XVIIIème siècle.

Découverte surprenante à faire à la lecture de cet ouvrage, pour ceux qui comme moi sont vierges non seulement de signe astrologique mais aussi de toute étude de l'histoire de la peinture, cette étonnante technique qui consistait à utiliser les viscères desséchés et mis en poudre pour fabriquer des pigments de peinture. Pigments d'autant plus précieux que leur pourvoyeur tenait un rang élevé dans la société. Quelques bruns soutenus, fixés sur certaines toiles de maîtres, furent ainsi obtenus du broyat de viscères de personnages de famille royale. Il y a plus exaltant en matière d'art.

Mais l'aspect technique du métier ne sert que de toile de fond à la vie de Victor Renard. La vraie substance de l'ouvrage est plus incommodante encore. C'est dans ses déboires en amour que Victor Renard trouve grâce à nos yeux. Au premier rang desquels l'amour maternel dont il n'a pas été gratifié. La détestation que sa mère lui voua valut à cette dernière, en juste retour, le désir de la voir un jour sous son scalpel à lui extraire les tripes du corps. Quelque peu déroutant comme sentiment filial.

Victor Renard n'en est pas moins un humaniste malchanceux. Il sait très bien à qui attribuer les déboires de sa triste destinée. Aussi a-t-il préféré embellir la mort plutôt que de croire en l'impossible amour, y compris avec celle qu'il a épousée. Encore moins en l'amour d'un dieu qu'il ne connaît pas. Philanthrope à l'égard de qui le mérite, il n'a pas craint de s'adjoindre en son commerce les services d'un esclave affranchi dont ses contemporains affirmaient qu'il avait l'âme plus noire que sa peau.

Magnifique roman de par son style, sa subtile construction qui nous laisse mijoter entre les mains de l'embaumeur avant de nous faire entrevoir la raison de la plaidoirie. Roman duquel on peut accessoirement extraire quelques fragments pour consolider sa culture historique. Mais surtout roman du désamour. La froideur cadavérique et ses exhalaisons fétides sont la manière la plus efficace pour imager une vie sans amour maternel.

Roman que je garde sur mes étagères pour me promettre une relecture, plus avertie et assidue celle-là.
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Années révolutionnaires. Dans son box, Victor Renard commence une longue confession devant ses juges pour reculer l'heure de la guillotine. Devant un public hilare et moqueur, il raconte sa vie, les événements qu'il aura traversés, son élévation sociale et sa chute, raison de sa présence au tribunal.

Victor Renard n'a pas de chance : il est né avec un torticolis permanent, lui donnant le surnom ridicule de Victordu. Il a aussi malencontreusement étranglé son frère jumeau avec son cordon ombilical. Sa mère Pâqueline, ivrogne de métier, le déteste, lui reprochant d'avoir mis fin à sa carrière d'actrice. le rejet est violent : à chaque fois que le pauvre Victor prend la parole, sa mère lui jette compulsivement une poignée de fèves à la figure. Son père, joueur de serpent à l'église, le trouve inintéressant et le délaisse sans remords. Pour se faire quelques sous, il récupère auprès de son oncle Élie, boucher de son état, la viande avariée pour en faire des pâtés en croûte et les revendre.

Victor a l'art de mal s'entourer, bêtise ou naïveté ? Nul ne le sait très bien. Mais son seul ami, Franz, est un voleur, un escroc un brin proxénète qui profite de la niaiserie de Victor pour lui faire commettre quelques délits. Mais Victor est maladroit, et il n'est pas très bien taillé pour faire carrière dans le crime. Les quelques aventures dans lesquelles l'entraîne Franz tournent systématiquement au désastre.

Et puis, il y a la belle Angélique dont Victor est désespérément amoureux. Elle est comme une dame tout droit sorti des romans de chevalerie. Angélique est à l'image de son nom, pure et dévouée. Il n'y a que Victor qui ignore qu'Angélique est une prostituée, qui se laisse trousser pour quelques sous. Une petite intrigante qui rêve de s'élever socialement et d'une place réservée au théâtre par la grâce de ses fesses. Elle le mène par le bout du nez et se moque de ses petites attentions qui ne cachent pas le fait que Victor est bien trop pauvre pour elle.

Heureusement, la mort grotesque de son père (éventré par un soc de charrue) va le sortir de sa condition misérable. Sa mère, pour s'en débarrasser, va le placer en apprentissage chez un embaumeur, M. Joulia, qui sera le premier à lui accorder un semblant d'affection. A ses côtés, Victor apprendra à prendre soin des morts et à respecter leur dignité. Et à marchander des morceaux des corps qu'on lui confie.

Au XVIIIe siècle, l'embaumement est un passage obligé pour tout cadavre, sans distinction de classe. Seule la qualité des soins fluctue selon la bourse de la famille. Isabelle Duquesnoy livre un récit très documenté sur les techniques d'embaumement de l'époque, offrant quelques scènes assez peu ragoûtantes mais toujours intéressantes et détaillées. Victor apprend patiemment à collecter dents et cheveux en vue de les revendre, à placer l'étoupe au bon endroit pour empêcher les épanchements intempestifs des morts, à maquiller les visages cireux pour leur donner l'apparence des vivants. Mais Joulia lui apprend surtout à retirer les organes et à les conserver pour se livrer à un trafic juteux : la revente des organes momifiés aux peintres qui les transformeront ensuite en couleur et en vernis pour leurs toiles. C'est le fameux « brun momie » ou « jus de mumie », substance obtenue en faisant macérer des organes momifiés dans un bain d'alcool et d'herbes aromatiques qui permettait d'avoir, une fois mélangée à de l'huile, un glacis réputé exceptionnel.

La fortune de Victor est assurée, surtout que ce ne sont pas les cadavres qui manquent sous la Terreur. La peur et la superstition font le reste. Monsieur Joulia enseigne à Victor qu'un « médecin des morts gagne son pain sur la peur et l'orgueil des vivants. » Les croyances superstitieuses font marcher le commerce : il ne faut jamais oublier de mettre une poupée dans un cercueil d'enfant, pour éviter que son esprit ennuyé ne vienne encombrer le monde des vivants.

L'Embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard est un récit documenté, riche en anecdotes et faits historiques. le lecteur est plongé dans un Paris couvert de fange et de sang, un Paris des faubourgs pauvres et malades, où la vermine grouille et la mort règne. le contexte historique et politique n'est pas oublié, il transparaît en filigrane à travers les dialogues et les comportements, à l'image de Romain, ami musicien de Victor, un élégant qui se refuse à prononcer la lettre « R ». On est alors sous le Directoire, la Terreur vient de s'achever, et les « Incroyables » font tomber les « r » puisque la Révolution leur a fait tant de mal, une manière comme une autre de lui couper la tête et d'en finir avec elle.
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Ce livre est fantastique dans le sens où il nous propose un portrait d'un homme plutôt atypique, quoique à cette époque.... Un enfant qui partait avec tant de handicaps que sa vie fut presque un miracle... Qui plus est, l'auteure nous peint une époque, après 1789, très fouillée, un mélange d'Histoire, d'histoires, de sociologie, j'ai vraiment beaucoup apprécié!
C'est donc l'histoire de Victor Renard, né tordu du cou et ayant étranglé son frère jumeau dès la naissance avec le cordon ombilical, ce qui lui vaudra la haine farouche de sa mère toute sa vie!!!! Mais Victor est un survivant, et de ce fait, il se bat pour toujours essayer de vivre quelque chose... Et c'est comme ça qu'il devient apprenti embaumeur, après la Révolution, dans les temps troubles de la Terreur.... de pauvre, il devient riche et de détester, il devient mari et amant....
Vraiment un livre passionnant, avec moult descriptions de techniques d'embaumements, parfois certes pas très ragoutantes mais tout de même intéressantes, et un pan d'histoire du "petit peuple" à connaitre...
Une découverte au hasard de ma bibliothèque, j'adore!
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Un magnifique roman historique, ambiance fin XVIIIè siècle, où nous suivons Victor Renard, jeune homme tordu et socialement mal barré. Né d'une mère qui lui en veut d'avoir "étranglé son jumeau avec son cordon ombilical" et d'un père aussi aimant qu'un arachnophobe devant Spiderman, Victor est laid et tordu mais d'un tendresse infinie. Il rame avec les filles autant qu'avec sa vie. Devenir embaumeur va être le début de la gloire et la fin des ennuis (ou presque !?!)
L'écriture est belle, soignée, précise et parfois dure, mais souvent drôle. Une immersion totale dans cette période révolutionnaire. Un travail de recherches gigantesque, tant sur l'aspect historique que médical et scientifique. Une plongée au coeur des corps vides de vie et plein de secrets. Des révélations insoupçonnées sur des techniques d'art (peinture notamment). Un très beau livre sur la thanatopraxie d'antan, qui rend ses lettres de noblesse à la Mort ; son goût à la vie !
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Gros coup de coeur !

Paris, quelques années après la Révolution.

Victor Renard comparaît devant un Tribunal pour des faits qui doivent être terribles mais dont on ne nous dit rien jusqu'à la fin.

Pendant 11 jours d'audition, l'accusé nous raconte son histoire. Son enfance malheureuse, rejeté par ses parents car son cordon ombilical était entouré autour du cou de son frère jumeau, provoquant la mort de celui-ci au moment de l'accouchement. Sa disgrâce physique car souffrant d'un torticolis congénital.

Mais Victor supporte tout sans jamais se plaindre. Certes, il n'a pas de réelle ambition ni d'espoir d'améliorer son sort mais quand sa mère le fait embaucher adolescent par un embaumeur, sa vie va changer du tout au tout.

Monsieur Joulia va le prendre sous son aile et lui apprendre les ficelles du métier : comment nettoyer un corps, prélever le coeur pour l'embaumer etc… Victor Renard deviendra un homme riche grâce à son savoir-faire jusqu'au terrible faux pas.

J'ai adoré ce roman car il traite de cette époque de manière érudite mais écrit d'une façon simple. Isabelle Duquesnoy, qui a mis 10 ans pour l'écrire, nous fait découvrir ce monde qui m'était totalement étranger. J'ignorais qu'il était alors de bon ton de faire embaumer ses défunts et qu'il existait un trafic de coeur momifié, notamment ceux des rois de France dont certains peintres se sont servis pour obtenir une teinte particulière sur leurs toiles.

Enfin, j'ai retrouvé dans ce formidable roman, l'ambiance, les odeurs du roman « le parfum » de Patrick Süskind et je verrais bien une adaptation au cinéma.
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Devant ses juges, Victor Renard fait le récit de sa triste et pitoyable vie. Fils non désiré et encore moins aimé, il subit les brimades de son père et plus encore de sa mère. S'il eut la chance d'être débarrassé assez tôt de son père, il n'en fut pas de même de sa mère. Entré en apprentissage auprès d'un maître embaumeur, Renard appris les ficelles du métier et ses secrets. Mais il y aura aussi la réussite, la richesse, l'amour… avant la chute.

Autant le dire tout de suite : s'il est vrai qu'il existe des parallèles entre ce roman et le parfum, les différences sont tout de même notables. Pour commencer, Victor Renard n'a pas l'envergure d'un Jean-Baptiste Grenouille. Il suscite un apitoiement méprisant chez le lecteur qui se demande avant toute chose ce qui a conduit cet homme plutôt pitoyable devant la justice. L'odieux Grenouille, lui, suscite une fascination horrifiée, on le déteste et on l'adore à la fois. Renard ne manque pas d'intérêt pourtant. C'est un personnage complexe et attachant, naïf et sentimental, gentil et généreux, mais en même temps lâche et sournois.

Si le personnage de Victor est intéressant, alors que dire de sa mère ? Ô l'odieuse bonne femme ! Sournoise, cupide et manipulatrice, elle est aussi bête que méchante, et tout aussi laide. Magnifique !

J'ai suivi avec passion l'histoire de Victor Renard, j'ai frémi pour lui face aux cruautés de Pâqueline, je l'ai suivi dans les rues grouillantes de Paris, assisté aux embaumements, attendu avec impatience de savoir ce qui l'a mené devant le tribunal, multiplié les hypothèses au fur et à mesure du déroulement de sa confession.

Isabelle Duquesnoy nous entraîne dans un Paris fangeux et populaire, dans ses rues, à côté du petit peuple qui se débrouille avant tout pour survivre et assiste, un peu éberlué, aux événements qui vont changer le destin de la France. Et elle nous dévoile les dessous peu ragoûtants de certains tableaux !

C'est drôle, intelligent, passionnant, surprenant… une pépite quoi !

Lien : https://tantquilyauradeslivr..
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J adore les romans qui se passent a des siècles précédents....
Celui ci ne déroge pas,j ai bcp aime,je me suis attachée à ce petit victordu qui n a pas demandé à naître ainsi,dans cette famille ....
J ai attendu la confession avec impatience,et j ai été surprise!
L addition de tout ceci donne pour moi un très bon livre
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"Tout siècle est porteur de son génie, d'un personnage hors du commun, fascinant ou répugnant, démon de l'architecture ou farfadet du flûtiau, dont l'oeuvre appartient au monde une fois le titan refroidi. Une vie d'orgueil cachée derrière un masque ; tout n'est que composition, visant à étouffer la crainte de retomber dans l'oubli, puis en poussière. Nul génie n'échappe à l'insolence de la mort, et c'est bien ce qui le rend encore plus inventif : la peur."

Si vous avez aimé le Parfum de Patrick Süskind, alors précipitez-vous sur cette odieuse confession. Vous verrez, Victor Renard n'a rien à envier à Jean-Baptiste Grenouille. Oh bien sûr nous avons là deux histoires très différentes mais les deux ouvrages se rejoignent sur de nombreux points : la reconstitution historique, des personnages hors normes et surtout... l'importance des odeurs. Tout bon ouvrage historique rappelle à bon escient que de nombreux siècles se sont succédé avant que les puanteurs ne soient éradiquées... qu'elles soient corporelles ou environnementales. A la fin du 18ème siècle, moment où se tient l'intrigue qui nous concerne, on fait encore ses besoins dans la rue, et les parfums dont on s'asperge ne cachent pas totalement les effluves de corps mal toilettés. Dans ce roman truculent et passionnant, aucune odeur, aucune puanteur ne nous est épargnée et nous avançons, captivés, sur les traces de pratiques méconnues.

Nous sommes aux alentours de 1795, dans une France post-révolutionnaire et Victor Renard fait face à ses juges du fond du cachot où il est tenu au secret. Comment est-il devenu l'homme le plus détesté de Paris ? C'est ce que nous découvrons au fur et à mesure qu'il déroule son histoire, et que l'on oscille entre fascination, révolte, pitié et écoeurement. Affublé d'un torticolis dû à la position du cordon ombilical lors de sa naissance, cordon qui a étranglé son jumeau en passant, le pauvre Victor est l'objet de moqueries en tous genres à commencer par celles de ses propres parents. Disons qu'on ne souhaite à personne d'avoir pour mère Pâqueline Renard, sorte de mégère hurlante, sale et âpre au gain qui appelle son fils Victordu, le traite d'assassin et d'incapable et ne pense qu'au moyen de lui faire gagner de l'argent afin d'améliorer son ordinaire. Après de nombreuses péripéties, Victor devient l'assistant de l'embaumeur le plus réputé de Paris et découvre, en même temps qu'une certaine forme d'affection, tout un monde de pratiques commerciales autour de la mort... Il apprend vite, trouve une forme de respectabilité, accède même à l'amour, cet amour qui lui a tant manqué qu'il pourrait peut-être causer sa perte.

Franchement, il faut se laisser embarquer dans cette fresque presque inclassable qui ose le langage crû, nous plonge dans les secrets de certaines peintures et interroge notre rapport à la mort. On n'a pas tous les jours l'occasion de lire de tels romans, à la fois précis dans la documentation et la reconstitution et virtuoses dans la narration et l'évocation. Une expérience à la fois troublante, divertissante et fascinante.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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