Confinement oblige, j'ai fouillé dans les tréfonds de ma bibliothèque pour trouver de quoi m'occuper. Je suis tombée sur
L'embaumeur (rentrée littéraire 2017), dont la couverture me plaisait (je ne sais pas pour toi, mais la couverture est décisive dans mon choix), et dont la mention « roman historique » a attisé ma curiosité. Quitte à lire, autant apprendre quelque chose, et briller par la suite en société avec une petite référence bien placée. (Non ?)
LE PITCH
Dans les faubourgs parisiens d'après Révolution, affreux cloaque puant où tout se marchande, même le coeur, les dents ou les cheveux des guillotinés, un embaumeur de génie voit le jour : Victor Renard, singulier personnage dont la difformité physique lui a valu de nombreuses moqueries. Extirpé de sa condition misérable grâce à l'exercice de son métier et loin de sa mère, l'odieuse Pâqueline, alcoolique aux réparties aussi aiguisées qu'une lame de rasoir, « Victordu » se retrouve au tribunal malgré sa récente réussite. Pourquoi ? Telle est la question qui obsèdera le lecteur.
UN STYLE MOYEN EXCUSÉ PAR UN SENS DE LA NARRATION : ON VEUT CONNAITRE LA FIN !
Piquée par la remarque d'une amie : « Tu verras, la fin est horrible ! », la curiosité macabre a engagé mon acte de lecture. Fort heureusement, car les premières pages ont été pénibles. J'ai eu un mal fou à me plonger dans le récit tant je trouvais le style d'
Isabelle Duquesnoy moyen… Si ce n'est médiocre.
J'ai toujours eu du mal à m'immerger dans un roman contemporain après avoir écumé des classiques pendant plusieurs semaines, à moins que ce susdit roman contemporain soit extrêmement qualitatif (coucou
Annie Ernaux). Cependant, j'ai bien fait de persister car, même si le style ne me plait toujours pas, il y a un réel talent de conteuse chez
Isabelle Duquesnoy. Je me suis laissée prendre au jeu des frasques picaresques, sordides, ou encore pathétiques de Victor Renard. Et, chose encore plus aisée, je me suis laissée prendre au jeu du suspens, car définitivement, on veut savoir pourquoi cet embaumeur difforme doit rendre des comptes à la justice.
DE LONGUES RECHERCHES HISTORIQUES QUI PERMETTENT UNE CERTAINE COHÉRENCE
« Les recettes d'embaumement et les rituels mortuaires m'ont été inspirés par de passionnantes lectures, dont le contenu s'est parfois révélé insoutenable. Je ne souhaite pas en donner la liste, mais je recommande les 725 pages des Textes des sarcophages égyptiens du Moyen Empire, de l'égyptologue
Paul Barguet (éditions du Cerf, 1986). »
Tels sont les propos de l'auteure, rappelant que
L'embaumeur est le fruit de dix années de recherche. (Tu peux vérifier sur le site officiel
De La Martinière ici). On n'hésitera cependant pas à questionner la frontière enter fiction et réalité puisque
L'embaumeur est un roman historique donc les deux se mêlent ;).
Alors oui, tu trouveras dans
L'embaumeur des détails parfois rebutants si ce n'est lugubres… Mais la mort est ainsi faite, et c'est finalement très enrichissant. Au fil des confessions de Victor Renard,
Isabelle Duquesnoy livre avec précision les usages et croyances des parisiens du XVIIIe siècle. Certaines peuvent paraître insolites pour le lecteur contemporain, comme celle où les nouveaux nés décédés et non baptisés reviennent d'entre les morts pour se venger, exclus du Paradis. Il n'empêche que la peinture de cette période de transition, où les Lumières n'ont pas encore fait taire l'obscurantisme religieux mêlé de croyances populaires, est admirablement dépeinte, et riche de détails.
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