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Critique de Marti94


Un texte d'une grande force.
"Le Vice-Consul" de Marguerite Duras, c'est l'histoire d'un homme, Jean-Marc de H., rapatrié de Lahore d'où il a commis un acte de folie : tirer au pistolet sur des lépreux et les chiens des jardins de Shalimar. Mais pas seulement, c'est aussi l'histoire de personnages qui se croisent, des silhouettes familières dans l'oeuvre de Duras qui interrogent sur l'identité, la misère, le bonheur, la folie…
Le décor est l'ambassade de France à Calcutta où nous retrouvons Anne-Marie Stretter, la femme de l'ambassadeur qui hypnotise tous les Européens en poste à Calcutta et, à l'opposé sur l'échelle sociale, la petite mendiante chassée par sa mère de Savannakhet, au Laos, silhouette squelettique malgré son gros ventre et sa honte, qui marche jusqu'à Calcutta et sème un peu de sa raison à chacun de ses pas. La silhouette de la mendiante décharnée par la faim, dépouillée de son identité, de sa mémoire et même de son langage, hante l'oeuvre de Marguerite Duras.
Ce roman fait partie de ce que l'on désigne souvent comme le « cycle indien » de Marguerite Duras, ensemble de trois romans (Le ravissement de Lol V. Stein 1964, le Vice-Consul 1966, l'amour 1971) et trois films (La femme du Gange 1974, India song 1975, Son nom de Venise dans Calcutta désert 1976).
Dans "Le Vice-Consul", les personnages sont en perdition. Et Marguerite Duras excelle dans ce roman bouleversant qu'elle a écrit à un moment de sa vie où elle-même était en souffrance. Sa prose est fracturée et le rythme lancinant mène l'émotion à son comble.
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