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Citations sur Eugenia (146)

On ne peut plus se permettre de nourrir des milliers de juifs - pratiquement cinquante mille à Jassy sur cent mille habitants, tu imagines un peu ? - quand des milliers de Roumains n'ont pas de quoi se loger et ne mangent pas à leur faim. Nous allons mettre en place ce que Sima appelle
« la préférence nationale ». Les Roumains d'abord, les étrangers et les juifs ensuite - si un jour nous avons les moyens d'en accueillir quelques-uns.
P 192
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Si l'on m'avait dit à cette époque que je tomberais amoureuse d'un « youpin » - car c'était toujours ainsi que nous désignions les rares juifs qui fréquentaient l'université au risque de se prendre des coups de bâton -, je me serais sentie insultée. C'est pourquoi j'essaie de me remémorer le regard que nous portions sur les juifs en cette année 1935. Nous avions intégré qu'ils étaient profondément différents de nous : soit immensément riches, [...] ; soit misérables comme ceux qui survivaient dans les quartiers périphériques [...]
P 20.
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puisque la chose avait eu lieu, qu’elle avait horrifié le monde entier, elle ne se reproduirait plus. Ainsi pensons nous, nous figurant que l’expérience d’une atrocité nous prémunit contre sa répétition.
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Qu'étions-nous en train de vivre ? Etait-ce cela qu'on appelait un pogrom ? J'avais beaucoup lu sur celui de Chişinău, en 1903, sans imaginer qu'un tel déchaînement puisse se renouveler un jour. Puisque la chose avait eu lieu, qu'elle avait horrifié le monde entier, elle ne se reproduirait plus. Ainsi pensons-nous, nous figurant que l'expérience d'une atrocité nous prémunit contre sa répétition.
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Eugénia, nous ne pouvons rien contre l'emballement collectif, contre le fanatisme, contre la bêtise. C'est un torrent qui emporte tout sur son passage et dont nous commençons seulement à éprouver les premiers dommages. Je ne sais pas quand viendra la décrue, et après combien de milliers de morts, voire de millions. Je ne sais même pas si il y aura une décrue.
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Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre, confie-t-il [W. Churchill] au Times. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre.
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La famille avait été emmenée, la foule avait suivi et je m'étais laissé volontairement distancer. Qu'est-ce qu'ils supposaient donc ? Que le père et le fils attendaient les avions et les avaient guidés avec des flambeaux pour que le pétrole, si nécessaire à nos armées, soit détruit?
Mais comment auraient-ils pu les guidés sans être vus, en plein couvre feu, alors que la police était partout présente et qu'elle avait reçu l'ordre de tirer sur les fenêtres qui laissaient filtrer la moindre lumières ? C'était idiot. Ce n'était encore qu'un nouveau prétexte pour jeter la suspicion sur le juifs.
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Certes, nous savions que depuis 1919 tous ces juifs étaient officiellement roumains, comme notre père l'avait rappelé, mais nous savions aussi que la Roumanie avait dû prendre la décision de les naturaliser sous la pression de la France, sa grande amie, son alliée dans la victoire de 1918 contre l'Allemagne, et qu'en vérité ce n'était le souhait ni de nos dirigeants ni de la majorité du peuple roumain.
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Je le revois ce 23 août, s’emparant de l’objet oublié (un briquet ? un coupe-cigare ? ), impassible derrière son monocle noir. Pressent-il qu’il ne lui reste alors qu’un peu plus de trois semaines à vivre ? Qu’en dépit des compliments de sa femme et des honneurs multiples qui l’accompagnent il peut être frappé au dépourvu ? Dans les derniers temps de notre vie, la mort nous souffle-t-elle au visage une haleine qu’on ne saurait confondre avec aucune autre ? Ou bien nous murmure-t-elle à l’oreille des mots qui nous glacent le coeur ? Je me le demande.
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Quelle coïncidence, il lisait Sparkenbroke, comme mon petit frère Andrei qui m’en avait fait l’éloge la veille de mon départ pour Bucarest. Le mythe de Tristan et Iseult débarrassé du désir physique... Andrei était enthousiasmé, on pouvait donc s’aimer passionnément sans coucher ensemble, la splendeur des mots transcendant la trivialité de l’acte sexuel.
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