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EAN : 9782260020660
360 pages
Julliard (23/08/2012)
3.78/5   169 notes
Résumé :
Pourquoi la fille du général Mladic, commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide, s'est-elle tirée une balle dans la tête avec le revolver préféré de son père ?
C'est pour tenter de répondre à cette question que Marc, écrivain, passionné depuis toujours par le destin des enfants de criminels de guerre, s’envole pour Belgrade en novembre 2010 alors que rien ne va plus dans sa propre vie.
À Belgrade, il est amené ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 169 notes
Il y a un peu plus de 20 ans, un pays s'embrasait sous le feu de la haine et du ressentiment, s'enflammait dans le brasier d'un nationalisme aveugle, brûlait des années de fraternité et d'entente dans un conflit d'une insoutenable violence et se consumait dans la fournaise de la barbarie génocidaire.
Nous étions dans les années 1990, des affrontements inconcevables s'amorçaient en Ex-Yougoslavie et les militaires serbes sombraient au fil des jours dans la plus terrible inhumanité. Massacres de Srebrenica et de Markale, siège de Sarajevo, exécutions sommaires, tueries, assassinats de civils, exterminations de masses, crimes contre l'humanité…les territoires bosniaques et croates étaient devenus le théâtre d'une incommensurable tragédie orchestrée par les dirigeants serbes Slobodan Milosevìc et Radovan Karadžić et par le chef des armées Ratko Mladìc, dont le surnom de « boucher des Balkans » laisse peu de doutes quant à la cruauté des exactions commises.

En 2010, vingt ans après un premier voyage dans les territoires serbes, Marc, écrivain, retourne en Serbie avec la volonté d'écrire sur les enfants des criminels de guerre et sur les serbes qui, volontairement ou non, ont pris part au conflit les opposant aux catholiques et aux musulmans.
A l'origine du livre, le suicide, en 1994, d'Ana, la fille du général Mladìc. Malgré tout l'amour qu'elle vouait à son géniteur, ne supportant vraisemblablement plus toutes les horreurs qu'on lui imputait, Anna avait fini par se tirer une balle dans la tête avec l'arme préférée de son père.

S'intéressant depuis des années aux rejetons des dignitaires nazis, qu'ils défendent leurs pères avec une forme de fanatisme ou qu'ils les abominent avec la plus vive virulence, Marc s'interroge sur le geste lourd de signification et de symboles d'Ana et tente de sonder le regard que portent aujourd'hui sur leurs parents ces enfants soumis au poids d'un héritage filial aussi pesant. Comment parvient-on à se construire contre les siens, à grandir, à s'inventer une vie en portant comme une fatalité les conséquences des agissements de ses proches ?
Plus généralement, comment compose-t-on avec l'horreur ? Comment arrive-t-on à vivre avec le poids de l'Histoire dans sa mémoire, dans ses gènes, dans sa conscience ?

Quittant Paris et une situation familiale difficile, Marc gagne alors la république serbe où sont réfugiés les hommes qui ont combattu au côté du général Mladìc.
En plein coeur de l'hiver, accompagné de Boris, un jeune interprète de Belgrade, il sillonne les villes et villages enclavés de la Serbie, recueillant les confessions et les témoignages des anciens militaires, des amis et des proches de Mladìc, de ceux enfin qui, sous les ordres de leur chef et avec le sentiment de défendre une cause juste, sont devenus d'impitoyables bourreaux.

Vingt ans plus tard, le feu de la guerre a déversé le grand souffle glacial de l'amertume et du chagrin. Et il fait bien froid dans cet « Hiver des hommes ».
Il fait froid dans ce pays de neige visité au plus gros des mois hivernaux. Il fait froid dans ces villages figés, désertiques, ou l'aiguille de l'horloge du temps semble s'être arrêtée pour toujours sur l'heure de la guerre et de sa cohorte d'horreurs.
Mais il fait froid surtout dans le coeur des hommes, pétrifiés dans le souvenir d'un conflit qui n'a laissé que honte, déshonneur et tristesse.

Marc, c'est bien sûr Lionel Duroy lui-même ; le récit de son narrateur est l'histoire de son propre voyage en Serbie et il n'a pas son pareil pour recueillir les confessions et les aveux. Sans jugement critique, avec impartialité et mesure, il écoute et entend, rapportant fidèlement les témoignages souvent accablés de ces hommes qui ont perdu leur âme il y a 20 ans et qui, parce qu'ils n'ont plus que cette solution pour continuer à vivre, s'évertuent à légitimer les massacres de leurs anciens amis et voisins, croates ou musulmans, en ressassant inlassablement le même discours paranoïaque, celui d'être le rempart de l'islamisation contre l'Occident et celui de n'avoir fait que défendre leurs familles, leur terre et leur pays contre l'intégrisme.
Mais lorsqu'on tue son voisin, l'on se tue aussi soi-même…Enfermés dans une haine qui les dépasse, ces hommes portent à jamais le poids de l'Histoire comme une fatalité.

Interrogeant le collectif pour mieux questionner sa propre existence, l'auteur fait penser à Emmanuel Carrère; même ton à la fois journalistique et lumineux, même justesse, même sens de la retenue, même façon pudique et réfléchie de créer de l'intime avec de l'universel.
« L'hiver des hommes » révèle le dramatique destin d'un peuple qui a su s'aimer mais a fini par s'entretuer comme une famille qui se déchire après avoir partagée le même toit dans l'amour et la fraternité.
Une enquête triste et admirable, profondément touchante, un docu-fiction superbe de sobriété et d'empathie.

« Avant la guerre, je n'avais pas conscience d'être serbe, ni que les militaires avec lesquels je déjeunais tous les jours pouvaient être croates ou musulmans. Avant la guerre, nous étions tous yougoslaves. »
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Marc est journaliste, pour fuir un quotidien qui l'étouffe, il va à la rencontre de serbes avec son interprète Boris de Banja Luka à Pale, de Kalinovik à Lukavica, pour recueillir des témoignages sur Mladic considéré comme un héros par son peuple alors que pour La Haye et sa cour pénal, cet homme est un monstre sanguinaire, responsable de massacres abominables pendant la guerre des Balkans. Mais il aimerait aussi comprendre le geste d'Ana Mladic la propre fille du général qui se suicida sans laisser le moindre indice sur son geste. D'ailleurs pour beaucoup de serbes, Ana Mladic a été assassinée. Marc c'est bien sur Lionel Duroy, au hasard des rencontres, il écoute sans juger, sans montrer animosité ou empathie, la parole se libère, des mots sur les maux ou les blessures sont béantes malgré une paix revenue. Ce qui est frappant dans ces témoignages c'est le sentiment du devoir accompli pour de nombreux témoins, tuer ou être tuer, être barbare ou subir cette barbarie. Et comme pour le Rwanda ou la Syrie, une communauté internationale sourde au souffrance des peuples. Duroy montre comment des voisins, des amis deviennent du jour au lendemain des ennemis.
On pourra peut-être reprocher à Duroy d'avoir immiscer dans son récit ces soucis familiaux qui paraissent bien dérisoires même si réels devant tant d'atrocités.
N'empêche son livre est aussi poignant que glaçant.
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Bosnie, 2010. La guerre a pris fin il y a quinze ans et pourtant ce n'est pas encore la paix… du moins pour les Serbes qui ont érigé la République Serbe de Bosnie.


C'est ce qui ressort de tous les témoignages recueillis par Marc le narrateur, écrivain français parti sillonner ce territoire enclavé afin d'enquêter sur un épisode de la guerre : le suicide de la fille du Général Mladić. Fil conducteur, ce suicide apporte cependant un éclairage particulier sur les tenants et les aboutissants d'un conflit bien difficile à comprendre vu de France. Au contact de ces gens de Pale, ayant participé à la guerre ou non, témoins directs ou indirects, Marc parvient habilement à mettre en lumière la vérité qu'ils portent en eux et qu'ils ne veulent pas toujours révéler, même à eux-mêmes. Car si avant la guerre, ils étaient yougoslaves, ils se sont découverts un jour serbes. Les voisins et les amis musulmans n'étaient plus de simples voisins mais des ennemis, une menace, tout comme les collègues de travail, ou les camarades de classe. La guerre de Bosnie a cessé en 1995 mais les mots, les convictions et les postulats de la guerre habitent encore les esprits chez les serbes de Bosnie…


La force de ce roman est certainement d'orchestrer sa progression comme un documentaire de telle sorte qu'on a le sentiment de contempler l'éternité figée d'une population indifférente aux drames personnels et qui se soude autour du sentiment patriotique pour vaincre son désarroi. L'auteur parvient à restituer cette vie d'après-guerre fragile dans laquelle certains se sont retrouvés déracinés, les familles sont presque toutes endeuillées, des villes sans âme recueillent des populations retranchées … Mais toujours convaincus de la nécessité de porter la flamme serbe comme un étendard. Quelles qu'en soient les conséquences.
Malgré tout, Lionel Duroy ne transforme pas le récit en réquisitoire. Avec un observateur attentif et avisé qu'est Marc, on pénètre lentement les dessous du conflit, on laisse cheminer en nous avec stupéfaction les réflexions lâchées çà et là au point qu'on sort de cette lecture un peu hébété. On a le sentiment de mieux cerner les contours de cette guerre fratricide, et en même temps d'être si éloigné de ses enjeux ou consterné par l'aveuglement dans lequel ils se réfugient. C'est troublant.
C'est d'autant plus troublant que les confessions recueillies exercent une étrange fascination répulsion sur Marc lui-même en proie à une guerre intime somme toute un peu artificielle. Personnellement j'aurai pu m'en passer, l'enquête suffisait à insuffler une belle dimension tragique au récit.
Beau roman, lecture un peu oppressante.
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J'ai visité la Croatie et la Bosnie en mai dernier et je désirais lire ce livre pour compléter mes connaissances sur ces pays et le vécu des populations sur place par rapport au conflit terrible qui a eu lieu dans les années 1990.
Le livre de Lionel Duroy nous emmène dans un pays peu connu : la République Serbe de Bosnie, à ne pas confondre avec la Serbie tout court !
Lionel Duroy a été journaliste et il a couvert la guerre en Bosnie entre 1992 et 1995.

La cruauté des Serbes à l'égard des Musulmans pendant le siège de Sarajevo a été très forte.
Ces deux peuples sont supposés vivre ensemble maintenant, ce qu'ils ne font toujours pas.
Les responsables de ce pays tiennent le discours : « Nous vivons dans une République pure, nous sommes le dernier rempart contre les musulmans. »
D'après l'auteur ils se sont emprisonnés dans une prison idéologique :
Les Serbes portent le deuil des crimes commis autrefois par les « oustachis » croates, alliés des Allemands pendant la guerre.
Ils se sentent abandonnés par les Occidentaux.
Le livre de Lionel Duroy est passionnant, il rassemble des témoignages captivants et montre avec beaucoup de finesse le ressentiment qui existe encore, presque 20 ans après la fin du conflit.
A la clé du livre, l'enquête du journaliste-écrivain Marc, spécialisé dans la recherche d'informations sur le destin des enfants de criminels de guerre. Il s'envole pour Belgrade pour tenter de trouver une réponse au drame qui vient de se produire.

Pourquoi la fille du général Mladic, commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide, s'est-elle tiré une balle dans la tête ? Ana avait 23 ans et elle était étudiante en médecine. Ceci en 1994, un mois après les massacres du marché de Markale.
Elle se suicide en prenant le revolver de son père, geste d'une grande portée symbolique.
De toute évidence, elle ne pouvait se construire après le drame humain qui venait de se produire.
A Belgrade, notre héros rencontre quelques-uns des plus proches lieutenants du général Mladic , des hommes recherchés pour crimes de guerre.
Ils l'encouragent à partir pour la petite République serbe de Bosnie.
Il arrive ainsi à Pale, la capitale historique des Serbes de Bosnie.
Marc y découvre une population désespérée, qui se sent abandonnée par tous.
Les ex-officiers ne nient pas avoir commis des crimes de guerre contre leurs voisins croates ou musulmans, mais ils estiment avoir agi en légitime défense et avoir été trahis par leurs anciens alliés français. Ils estiment servir de « rempart » face à une invasion musulmane possible.
Marc va les écouter longuement et transmettre leur ressenti sur cette terrible guerre.
Un récit passionnant, qui montre certes essentiellement le point de vue « serbe », toutefois ces témoignages ont valeur historique .
Un livre dur mais nécessaire sur des un des plus grands génocides de la fin du 20ème siècle.
Le livre a obtenu le Prix Renaudot des Lycéens.
« Nous portons notre destin sur notre dos » ; Lionel Duroy avec ces paroles, restitue une période trouble et douloureuse sans jamais prendre parti. Il nous montre le « carcan » idéologique dans lequel se trouvent les habitants de ce pays peu connu qu'est la République Serbe de Bosnie.

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Depuis toujours, Marc — journaliste qui a notamment couvert la guerre de Yougoslavie — est passionné par le destin des enfants de criminels de guerre comme Gudrun, la fille de Himmler, le chef de la Gestapo, qui n'a cessé durant toute sa vie de défendre l'idéologie nazie ; ou encore Niklas Frank qui a toujours dénoncé dans son oeuvre littéraire les agissements de son père. Marc est hanté par le suicide de Anna Mladic, la fille du commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide. Cette jeune femme, étudiante en médecine qui a toujours vénéré son père, s'est donné la mort avec le pistolet préféré de ce dernier. En 2010, alors que sa vie personnelle s'émiette, il décide de s'envoler pour Belgrade afin de comprendre qui était Anna et pourquoi elle a décidé de mettre fin à ses jours. Marc va ainsi rencontrer quelques-uns des plus proches lieutenants du Général Mladic, et comprendre que les Serbes de cette toute petite République Serbe de Bosnie estiment avoir gagné la guerre et qu'ils continuent aujourd'hui à se battre contre les Musulmans. Car ils sont convaincus d'une chose : « ils sont le dernier rempart pour protéger l'Europe de la barbarie musulmane ».

MON AVIS : C'est la première fois que je me plonge dans l'universde Lionel Duroy. Vous vous demandez sûrement comment j'ai pu passer à côté d'un tel auteur, puisque « l'hiver des hommes » est au moins le dixième roman de Lionel Duroy. Et bien figurez-vous que moi aussi, je me pose la question, et que je compte bien rattraper mon retard et lire rapidement plusieurs de ses livres ("Priez pour nous" et "Le chagrin" figurent depuis peu dans ma PAL). Vous l'aurez compris, j'ai vraiment apprécié ce livre. Pourtant, il est vrai que le sujet n'est ni simple, ni drôle. Mais Lionel Duroy possède au bout de sa plume deux qualités rares : l'empathie et l'humanité. Il ne juge jamais les personnes qu'il rencontre. Pourtant, certains d'entre eux ont commis des atrocités, d'autres les ont laissés faire. C'est ce parti-pris de ne pas juger cette empathie qui permet au lecteur de s'immerger dans l'histoire douloureuse de ces peuples, sans aucune arrière-pensée et qui lui permet de tenter, lui aussi, de comprendre. J'ai été particulièrement touchée par le thème central du livre qui approfondit le lien de filiation et la transmission de l'héritage idéologique. Comment un enfant de bourreau peut-il se construire, évoluer, grandir ? Quel choix s'offre à lui : vénérer son parent et adopter ses idées, le renier, ou choisir de ne justement pas choisir, et se donner la mort comme l'a fait Anna la fille du général Mladic. Bien sûr, l'auteur n'apporte pas de réponse, mais il offre au lecteur une magnifique scène, un dialogue imaginaire entre Anna et son père, qui explique en filigrane ce que peut ressentir un enfant de bourreau. Il est vrai que la lecture de ce livre peut parfois être ardue tant il recèle de personnages, de faits et de dates, mais ce récit mérite vraiment que l'on s'y attarde et que l'on prenne le temps de comprendre ces hommes, et leur histoire, car c'est aussi de l'histoire de l'humanité qu'il est question.
Lien : http://www.meellylit.com/
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critiques presse (1)
Lexpress
25 juillet 2012
En journaliste opiniâtre, [Lionel Duroy] reconstitue au plus près la complexité de cette guerre fratricide. Les témoignages des survivants, bourreaux comme victimes, font également écho à ses propres questionnements sur l'inaptitude au bonheur. Un livre dense, presque éprouvant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Nous croyons qu’à rompre avec la source du mal nous allons pouvoir inventer notre propre vie et apporter le bonheur à nos enfants, alors que nous sommes faits de ce mal et qu’ainsi il continue de nous habiter et de nous ronger quoique nous décidions et quel que soit l’endroit du monde où nous allions nous réfugier.
Commenter  J’apprécie          490
Ce que j'aimerais, c'est que les gens ne me voient pas et que, se croyant seuls, ils se mettent à dire tout haut les pensées et les images qui les traversent. Je passerais mes jours à les écouter, et mes nuits à remplir des livres. Je serais le greffier de la vraie vie, celle de nos ténèbres, l'envers du décor que nous nous efforcerons d'offrir chaque jour, je donnerais à voir toute la machinerie de nos âmes en plein travail, cherchant une issue à tâtons, se cognant, se blessant, éructant, pleurant silencieusement parfois, mais continuant malgré tout d'espérer atteindre la lumière.
Commenter  J’apprécie          200
Les premières lumières du bourg me tirent de ma rêverie.
La frontière, dessinée par l'offensive du général Mladic quinze ans plus tôt; coupe en deux la ville: une petite partie nord est croate, tandis que tout le reste appartient désormais aux seuls Serbes de Bosnie.
Autrefois, les trois communautés, croate, musulmane et serbe, vivaient harmonieusement à Gradiska; aujourd'hui, les Croates qui habitent au nord doivent passer deux postes-frontières s'ils veulent aller se promener dans le parc du centre-ville, ou revoir la maison qu'ils habitaient avant la guerre.
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Les gens meurent rarement pour une seule idée.
Derrière la grande raison de leur engagement, il y en a toujours une petite qu’ils préfèrent garder secrète.
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Ce que j'aimerais , c'est que les gens ne me voient pas et que, se croyant seuls ils se mettent à dire tout haut les pensées et les images qui les traversent. Je passerais mes jours à les écouter , et mes nuits à remplir des livres. Je serais le greffier de la vraie vie, celle de nos ténèbres, l'envers du décor que nous nous efforçons d'offrir chaque jour, je donnerais à voir toute la machinerie de nos âmes en plein travail, cherchant une issue à tâtons, se cognant, se blessant, éructant , pleurant silencieusement parfois, mais continuant malgré tout d'espérer atteindre la lumière. Je crois que vus du ciel, s'il y avait quelqu'un là haut pour nous observer,il ne pourrait que nous aimer pour notre ingénuité, notre pugnacité, notre foi en quelque chose que nous ne savons même pas nommer. Je crois qu'il ne doit pas exister dans tout l'univers d'êtres plus émouvants et attachants que nous. A la fois ignorants de notre présence ici, et cependant fermement décidés à y rester et à en découvrir la finalité, quoi qu'il nous en coûte.
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Vidéo de Lionel Duroy
À l'occasion de la 45ème édition du festival "Le livre sur la place" à Nancy, Lionel Duroy vous présente son ouvrage "Mes pas dans leurs ombres" aux éditions Mialet-Barrault. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2885772/lionel-duroy-mes-pas-dans-leurs-ombres
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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