Critique publiée sur Senscritique (2012)
Il y avait quelque chose d'attirant dans la quatrième de couverture de ce livre de
Benoît Duteurtre, comme la promesse d'une nostalgie parisienne, du roman initiatique d'un jeune provincial parti mener grand train. Les premiers chapitres tiennent la promesse et dressent un tableau dans lequel il est difficile de ne pas s'identifier quand, comme moi, on a quitté la province pour s'installer à Paris. Même avec un récit fiché dans le début des années 80, on retrouve au fil des pages différents sentiments qui furent nôtres.
Ensuite le bouquin bascule dans le monde de la fête, et suit la lente descende du narrateur dans le Paris underground, ce Paris pseudo jet-set, ce Paris de la musique, de la célébrité éphémère, du bonheur que l'on sniffe sans faire de bruit dans les chiottes des lieux branchés.
La fin du roman m'a déçu, l'auteur y propose deux fins alternatives, puis réapparais au profit d'un message personnel en forme d'épilogue. Bien sûr, il n'a échappé à personne que le narrateur et l'auteur ont eu des parcours extrêmement proches, au point que l'on se demande quelle part tient du récit, et quelle part tient de la biographie.
Qu'importe, l'ensemble fournit une lecture assez agréable, digeste, mais un peu trop disparate pour en faire un très bon roman.