AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le vieil homme et la France (8)

Quel dommage que la France, vers la moitié du XXe siècle, ait vendu son âme ! C'est un mauvais coup qu'elle m'a porté là et que, j'ose l'affirmer, je ne méritais pas. J'étais né pour appartenir à un peuple refermé sur lui-même, égocentrique, superbement ignorant de tout ce qui ne vient pas de son génie propre, de son histoire, de ses coutumes, des ténèbres de son passé, chérissant ses gloires et ne chérissant pas moins ses iniquités, susceptible, exagérément chatouilleux sur le point d'honneur, borné en un mot ; mais être borné de la sorte, c'est la première condition pour accomplir son destin. Je n'étais pas né pour appartenir à un peuple qui n'a plus envie d'être ce qu'il est, qui se renie, qui aspire à se noyer dans un autre peuple, pis encore : qui a remis son sort entre les mains de cet autre peuple. Je suis aussi attaché à l'âme de la France qu'à mon âme individuelle. Je sens que je suis un des éléments de cette grande âme ancienne. En aucun temps je ne lui ai été infidèle, pas même quand je l'envoyais au diable, ce qui m'est arrivé plus d'une fois et qui m'arrive encore souvent. Il va de soi que ces imprécations révèlent surtout mon amour ; mais un amour qui ne s'exprime que par l'injure, c'est fatigant, à la longue, moins pour qui est injurié que pour qui injurie. Je n'arrive pas à pardonner à la France de m'avoir lâché depuis la dernière guerre, qu'elle a perdue par un mélange de lassitude et de bêtise.
Commenter  J’apprécie          50
J'aimais le général de Gaulle, qui m'apparaissait comme un homme de Plutarque, et ce n'était pas parce qu'il détenait le pouvoir suprême qu'il me séduisait, mais par sa sagesse, ses principes, sa grande âme. Pour la première fois de ma vie, j'avais rencontré un personnage qui sortait de la vieille histoire de France, qui était bâti sur le même patron que nos héros, et j'en étais émerveillé. Mieux encore, je trouvais que sa personne seule, à la tête de l'Etat, était un de ces "miracles" dont les Français bénéficient quelquefois, à ce qu'on nous disait jadis.
Commenter  J’apprécie          50
On est avec son propre passé comme avec les absents on oublie ce qu'on a été.
Commenter  J’apprécie          20
La IV° république vivait encore sur les frivolités et les cynismes de la III°.
Commenter  J’apprécie          20
La civilisation agraire et littéraire s'est métamorphosée en civilisation scientifique et industrielle.
Commenter  J’apprécie          20
Je payais cette jeunesse avec la monnaie dont on paye en général une pareille marchandise : l'incertitude de l'avenir, la ruine à la fin de chaque mois, les petites humiliations des employeurs, les angoisses à l'idée de perdre un travail, les dettes.
Commenter  J’apprécie          10
Il y avait partout du silence.
On entendait dans ce silence les pas des gens sur le macadam, les cris des enfants, les disputes des ivrognes, la clochette du rémouleur, les sabots des chevaux trottant sur le pavé.
Commenter  J’apprécie          10
A t on idée de se ruiner la santé à boire et à courir les jupons comme Alfred Musset, quand on a la chance de naître en 1810 et qu'on a tout le XIX° siècle devant soi !
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (10) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Jean Dutourd

    Dans quelle ville Jean Dutourd a-t-il vu le jour?

    Lille
    Saint-Etienne
    Paris
    Bayonne

    10 questions
    12 lecteurs ont répondu
    Thème : Jean DutourdCréer un quiz sur ce livre

    {* *}