Contrairement à ce que laisse penser le titre, le sujet ici n'est pas la première guerre mondiale mais la seconde et plus particulièrement l'année 1940, l'année de la débâcle et du désastre pour l'armée française. Dutourd passe au vitriol cette période et les années qui suivent jusqu'en 1956 avec un humour féroce mais appréciable.
Un livre que nos politiques devraient lire.
Bel essais que nous fournis Jean Dutourd, au sujet de la France, et de comment elle se voit et se comporte en temps de guerre.
Jean Dutourd, que j'ai connu grâce aux Grosses Têtes, m'a toujours intéressé. Lorsque je suis tombé sur ce livre par pur hasard, je me suis dis "Tiens, pourquoi pas !"
J'ai trouvé le livre intéressant, M. Dutourd nous pond un essais sur la France en temps de guerre, vis à vis du vécu (réel) de l'auteur durant la seconde guerre mondiale.
Le livre, malgré son titre, parle surtout de la seconde.
L'auteur dresse aussi un portrait sur les soldats Français, sur les généraux, vis-à-vis de leur comportement entre eux et avec l'ennemi.
L'écriture est agréable à suivre, on passe un bon moment.
J'ai trouvé cependant que c'était un peu long.
Je vous recommande de le lire si vous en avez le temps :)
Un livre que j'ai lu mais qui ne me laissera pas un grand souvenir.
Quand j'étais petit, dans mes disputes avec mes camarades, une grande personne survenait immanquablement, qui me disait : "C'est toi le plus intelligent : cède !" En d'autres termes, la marque de l'intelligence, c'est de faciliter les capitulations. Avec ce raisonnement-là, la bêtise a toujours le dessus. (...) Aujourd'hui que je suis un homme, j'en ai assez de considérer l'intelligence comme un prétexte à abandons. C'est l'attitude contraire qu'il faut prendre. En toute occasion. Toujours. Par respect de la vérité. Je suis le plus intelligent, DONC j'ai raison ; et ce serait rabaisser la raison que de ne pas la faire triompher, fût-ce par la force.
Le mot réalisme est la plupart du temps une traduction polie du mot lâcheté. (...) Dans le meilleur des cas, le réalisme conduit à la médiocrité ; dans le pire (c'est le plus fréquent), il mène à la tombe. Il est des circonstances où la prudence constitue la pire des folies. A peu près rien de ce qu'ont fait les grands hommes n'est réaliste. C'est par réalisme - par manque d'imagination - que les hommes acceptent l'esclavage. En vertu de la maxime : "Mieux vaut être un chien vivant qu'un lion mort", fondement philosophique du réalisme politique, on descend au rang des chiens (...) ; et l'on se console en songeant que si les chiens portent un collier et reçoivent des coups de pied dans les côtes, ils sont du moins nourris, et parfois caressés. Mais c'est une duperie, car les lions ne meurent pas tous.
Il existe toujours, entre le gouvernement et la nation, une sorte de complicité, qui se situe au-delà des programmes politiques et des conflits d'idées. C'est une complicité d'ordre sentimental. Sans qu'on se le dise, on se connaît bien, et les ministres, avec un tact merveilleux, "sentent" l'âme du pays qui les a portés au pouvoir. Dans les démocraties en décadence, il se produit de pays à gouvernement des échanges subtils et déterminants : on renchérit de médiocrité.
Dans le doute, on doit toujours choisir le plus difficile. Il est plus difficile de se battre que de capituler, de refuser une défaite que de l'accepter.
Le point de vue de la défaite n'est pas un point de vue philosophique. Seul le point de vue de la victoire laisse à l'homme un peu noble la liberté de choisir. La France est-elle une cause perdue ? Si elle l'est, l'esprit de contradiction qui marque le réveil de l'honneur, commande de s'y dévouer. Une cause perdue, c'est sacré. Quand on l'abandonne, on est le dernier des lâches. On est le dernier des hommes. On est un chien.
Dans quelle ville Jean Dutourd a-t-il vu le jour?