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Citations sur Danse avec l'ange (25)

Deux femmes étaient assises à l’autre extrémité du comptoir, des cigarettes entre les doigts et une expression signifiant qu’elles avaient enfin découvert le sens de la vie et que ça ne changeait rien. L’une d’elle jeta un regard oblique à Winter. Son visage changea, elle dit quelques mots à sa compagne, écrasa son mégot et alluma aussitôt une autre cigarette en tripotant le mince paquet sur le comptoir comme si elle voulait rassurer les quelques cigarettes qu’il contenait, leur dire qu’elles n’étaient pas seules.
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Parvenu à Greek Street, il entra dans le pub Coach and Horses, commanda une Theakston et se débarrassa de sa veste. Le pub était à moitié rempli d’écrivains - des futures gloires, d’anciennes gloires, et d’autres qui étaient un mélange mortel des deux catégories. Il en connaissait deux, deux écrivains autrefois prometteurs qui éclusaient là les débris de leur vie. Ils n’étaient pas encore arrivés, la journée était trop fraiche.
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Les bruits assourdis de l’hiver suivirent les policiers dans l’immeuble et s’attardèrent dans leurs vêtements pendant le trajet en ascenseur jusqu’au quatrième étage du commissariat. Les couloirs étaient habillés de brique. En été, les bruits qui avaient réussis à s’infiltrer jusque là résonnaient fort. En hiver, ils se contentaient de glisser, comme de douces boules de neige. L’hiver, le silence enveloppe les choses et les êtres, pensa Winter en sortant de l’ascenseur.
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“ Le garçon avait les cheveux noirs, Winter avait pu le constater par lui-même. Quant à la frange "irrégulière" son existence n'était plus possible à vérifier. Après le départ des techniciens et du légiste, Winter s'était attardé au troisième étage du foyer d'étudiants de Chalmers, quatrième chambre à gauche à partir de l'escalier. On avait emporté le corps.


L'odeur du sang imprégnait les murs. Ce n'est pas une odeur, pensa-t-il, c'est une puanteur qui réside dans ce qu'on imagine plus que dans ce qu'on sent en réalité. C'est la couleur, avant tout. La couleur pâlie de la vie étalée sur des murs d'un jaune pisseux.


Le soleil pénétrait dans la chambre par la droite, un faisceau de lumière éclairant le mur en face de lui. S'il plissait les yeux, les couleurs disparaissaient, le mur se transformait en rectangle lumineux. Il plissa les yeux. Il ferma les yeux, entendit le sang se dissoudre dans la chaleur froide du soleil, et le mur crier ce qui s'était produit dans cette chambre moins de douze heures auparavant.


Les cris s'amplifièrent, Winter se boucha les oreilles, traversa la chambre, ouvrit la porte du couloir. En la refermant, il entendit les hurlements à l'intérieur, et il comprit que le silence avait été aussi assourdissant au moment des faits.
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“ Winter se tenait dans Victoria Station, le vaste monde déployé autour de lui. Si je pouvait monter à bord de l'orient Express, pensa-t-il. Un enquête tranquille, tous les suspects rassemblés dans la voiture-bar.


La grande cité ne semblait jamais aussi proche qu'au cœur de cette gare. Winter était devant la porte sud, le regard levé vers le feuilletage d'informations concernant les départs à gauche et à droite : voilà, le train de Tattenham Corner était annoncé, avec un arrêt à Thornton Heath.


La voiture était presque vide. Le train s'ébranla lentement. Le ciel était presque vide. Le train s'ébranla lentement. Le ciel était en flammes derrière les cheminées au bord du fleuve. Le train franchit le pont et s'arrêta à Battersea Park : briques rouges, graffitis moins nombreux que prévu, une attente sur des bancs. Un grand silence.


C'est toujours silencieux le long de la voie ferrée, songea Winter, pas seulement ici mais partout où les gens voyagent. Ils sont absents momentanément, pas chez eux, pas chez quelqu'un d'autre. Ils, nous plutôt sommes dans un nulle part du voyage, fait de silence et d'ennui apparent, d'attente surtout.
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Winter se leva, décrivit un cercle dans le séjour. L'écran de l'ordinateur, sur la table derrière lui, se reflétait dans les fenêtres comme un carreau de lumière liquide.


Il avait écrit un nouveau scénario, s'était levé au moment où l'atroce récit approchait de sa fin. Coltrane jouait it"s easy to remember. Tu parles, pensa Winter tandis que le court morceau planait librement dans la pièce. 1966. Coltrane l'avait enregistré cette année-là. Winter avait six ans.


Il laissa le disque se finir et mit Charlie Haden et Pat Metheny, la sensation planante intacte. C'était une musique pour les souvenir - même du genre de ceux qui le faisaient marcher ainsi en cercle.


Il se rassit devant son texte et le fit défiler à l'écran. Il coupa un paragraphe, le colla trois pages plus loin. Voilà, inséré dans l'épilogue. Il continua de travailler la fin de son récit.


Il plongea vers ce qu'il aurait préféré ne jamais atteindre. Ses pensées étaient maintenant en place dans le bar de Johan Bolger. Wikingsson était assi au comptoir. Pourquoi ? Winter avait tenté d'éliminer le len entre eux, Bolger et Wikingsson, sans y parvenir.


Il s'obligea à penser à Bolger. Il le connaissait sans le connaître. Il avait impliqué Bolger dans cette affaire, comme un… consulltant. N'est-ce pas ? Il s'était tourné vers son camarade.


Il devait changer d'angle d'approche, faire usage de sa faculté analytique. A supposer qu'elle existe encor.


Pourquoi Bolger avait-il parlé d'un magasin de disque à Brixton, qui aurait existé depuis longtemps… alors qu'en réalité ce magasin venait d'ouvrir ? Winter avait vérifié ce point. Bolger affirmait ne pas avoir mis les pieds à Londres depuis des années. Il l'avait répété à plusieurs reprises.
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Il fit le numéro de Ringmar.
- Tu peux venir un instant, Bertil ?
Ringmar arriva tout excité.
- Tu parais impatient, dit Winter.
- C'est peut-être la lumière à la sortie du tunnel.
- Quel tunnel ?
- Celui qui vient avant la lumière.
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- Chaque être humain est unique.
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- Ton portable à toi est où ?
- Il se recharge dans mon bureau.
- Je vois.
- Avec transfert d'appel.
- Je vois.
- Ce sont des sales engins, au fond. J'ai vu des gens dans la rue, face à face, en train de parler chacun dans son portable.
- C'est la façon moderne de se tenir compagnie.
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Il pensa aux images obscènes qui étaient là, à portée de main. Le lieu d'un meurtre était un lieu obscène, il n'y avait rien de pire à voir pour des vivants. Les images le poursuivaient comme un chien infecté par la rage.
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