Ma part d'ombre

Dans son récit autobiographique, James Ellroy nous dévoile son obsession morbide et incestueuse pour sa mère, morte assassinée alors qu'il est tout jeune enfant. L'imagination florissante de l'auteur constitue un cadre spatio-temporel bourré de détails qui paraissent, en certains points, insignifiants. Utilisant un style télégraphique qui renforce le côté factuel du récit, l'auteur dresse un constat un peu paradoxal : plus on accumule les traces du passé, moins on en sait.

Je le sais, pourtant, que les bouquins en partie autobiographique ne me conviennent que partiellement. Rapidement, j'en arrive toujours à la même conclusion : mais allez voir des psys plutôt que de nous faire payer, à nous lecteurs, votre thérapie ! Et qu'on s'appelle Ellroy, De Vigan ou Arnaud, c'est toujours la même chose au final...

Pourtant, à la décharge de James Ellroy, lui ne s'épanche pas tant que ça. Il tente de faire un récit très sobre, dénué d'émotions, chirurgical. Il raconte des faits et quasiment rien que des faits. Certes, il consacre une des parties à raconter sa vie, l'illusion d'une vie meilleure avec son père, puis la descente aux enfers, l'isolement, la drogue, l'errance... Mais l'ensemble reste avant tout une enquête, très précise, trop précise probablement...

A l'arrivée, je me suis perdue dans les détails que livre Ellroy, dans ces multiples pistes qu'il explore, dans ce passé auquel il s'accroche et qui parsème toute son oeuvre. Un ouvrage intéressant pour les fans de l'auteur, mais qui me confirme une fois de plus que ce n'est pas un auteur qui me parle et que je lis aisément.
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