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Critique de GribouilleChat


Dominique Hardenne, le premier de son village, s'est engagé pour aller à la guerre. Il voulait sans doute impressionner Nathalie, la fille un peu volage dont il est amoureux.
Dominique Hardenne est un homme de la terre et, avec Bizot, l'intellectuel, et Maillard, l'homme à femmes, il tente de survivre. Les deux autres sont tués et Dominique est seul quand « la » bombe explose. Protégé par une combinaison miraculeusement trouvée, il se met en marche vers son village, sur un chemin jonché de cadavres et de ruines. Puis, un jour, le compteur indique qu'il n'y a plus aucun danger ; en revanche, toute vie a disparu : une autre bombe – peut-être celle qu'on a appelé un jour la Bombe à neutrons – a anéanti tous les occupants de la région, du monde ? La plupart des concitoyens de Dominique sont morts dans l'église, d'autres chez Amédée, une veuve bigote devenue maquerelle. le jeune homme se réinstalle dans la ferme familiale et décide de travailler à faire revenir la vie dans les champs. Mais comment vivre dans un monde totalement dépeuplé sans perdre la raison ? L'inévitable confrontation avec la réalité va le faire basculer…
Le sujet n'est pas neuf : le « monde d'après » a servi d'argument à de nombreux romans et films ; on pense à La peste écarlate de Jack London, à Malevil de Robert Merle ou à La Grande Nuit d'Adamek, par exemple. Quelle que soit la cause de l'apocalypse, le propos des auteurs est le plus souvent de montrer comment un petit groupe humain constitué de quelques survivants à peine revenus de leur épouvante tente de remettre en place un embryon de société qui, bien vite, retombe dans les travers de ceux qui ont conduit le monde à sa perte. Vincent Engel va plus loin dans le radicalisme : qu'arrive-t-il à un homme qui, après avoir échappé à la guerre et à la destruction générale, se retrouve absolument seul ? Est-il possible, même si on dispose de ressources alimentaires suffisantes, de survivre mentalement et moralement ?
Un autre héros d'Engel, Adam Weinberger, revenu des camps d'extermination, avait décidé de s'abstraire par le silence de la société humaine qui l'entourait. Dominique Hardenne, sans aucune présence vivante – il détruit un nid de fourmis qui semblent les seules à avoir échappé à la destruction de la bombe parce qu'il craint de les voir le tuer un jour –, tente de recréer une certaine vie autour de lui, par le pouvoir de l'imaginaire et du dialogue fictif.
(Merci à Masse critique!)
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