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EAN : 9782709635561
251 pages
J.-C. Lattès (25/08/2010)
3.11/5   18 notes
Résumé :
Maillard, Bizot, Hardenne : trois soldats chargés de nourrir les troupes. Malheureux rescapés d’une armée en déroute, sur une terre dévastée qui a perdu le goût de vivre, ce trio improbable va éclater en morceaux lorsque Maillard et Bizot seront tués à leur tour.Dominique Hardenne est peut-être le seul survivant du désastre, alors en bon fermier, il veut rentrer chez lui. Mais la guerre est passée ici aussi, et au village il ne trouve que des corps, parfaitement con... >Voir plus
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Dominique Hardenne, le premier de son village, s'est engagé pour aller à la guerre. Il voulait sans doute impressionner Nathalie, la fille un peu volage dont il est amoureux.
Dominique Hardenne est un homme de la terre et, avec Bizot, l'intellectuel, et Maillard, l'homme à femmes, il tente de survivre. Les deux autres sont tués et Dominique est seul quand « la » bombe explose. Protégé par une combinaison miraculeusement trouvée, il se met en marche vers son village, sur un chemin jonché de cadavres et de ruines. Puis, un jour, le compteur indique qu'il n'y a plus aucun danger ; en revanche, toute vie a disparu : une autre bombe – peut-être celle qu'on a appelé un jour la Bombe à neutrons – a anéanti tous les occupants de la région, du monde ? La plupart des concitoyens de Dominique sont morts dans l'église, d'autres chez Amédée, une veuve bigote devenue maquerelle. le jeune homme se réinstalle dans la ferme familiale et décide de travailler à faire revenir la vie dans les champs. Mais comment vivre dans un monde totalement dépeuplé sans perdre la raison ? L'inévitable confrontation avec la réalité va le faire basculer…
Le sujet n'est pas neuf : le « monde d'après » a servi d'argument à de nombreux romans et films ; on pense à La peste écarlate de Jack London, à Malevil de Robert Merle ou à La Grande Nuit d'Adamek, par exemple. Quelle que soit la cause de l'apocalypse, le propos des auteurs est le plus souvent de montrer comment un petit groupe humain constitué de quelques survivants à peine revenus de leur épouvante tente de remettre en place un embryon de société qui, bien vite, retombe dans les travers de ceux qui ont conduit le monde à sa perte. Vincent Engel va plus loin dans le radicalisme : qu'arrive-t-il à un homme qui, après avoir échappé à la guerre et à la destruction générale, se retrouve absolument seul ? Est-il possible, même si on dispose de ressources alimentaires suffisantes, de survivre mentalement et moralement ?
Un autre héros d'Engel, Adam Weinberger, revenu des camps d'extermination, avait décidé de s'abstraire par le silence de la société humaine qui l'entourait. Dominique Hardenne, sans aucune présence vivante – il détruit un nid de fourmis qui semblent les seules à avoir échappé à la destruction de la bombe parce qu'il craint de les voir le tuer un jour –, tente de recréer une certaine vie autour de lui, par le pouvoir de l'imaginaire et du dialogue fictif.
(Merci à Masse critique!)
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Et si, à la suite d'une bombe atomique, la terre entière se trouvait dévastée… Et si vous étiez le dernier survivant ? Que feriez-vous ? Dominique Hardenne rentre de la guerre, il a perdu ses amis de combat, il retrouve son village où tous les habitants sont morts. Il veut survivre, reconstruire mais sombre peu à peu dans la folie…
J'ai retrouvé Vincent Engel dont les romans m'ont souvent séduite et particulièrement « La peur du paradis » et « Mon voisin, c'est quelqu'un ». Son écriture est toujours aussi belle mais c'est le thème choisi qui ne m'a pas conquise. Vincent Engel nous conte, en suivant les saisons, une année dans la vie de Dominique Hardenne. On assiste à la lente descente du personnage dans la folie. Revenu dans son village, seul survivant, il retrouve ses parents, ses amis, celle qu'il aimait, morts. Et il va alors se construire une vie qui est celle qu'il aurait voulu vivre : travaillant la terre, marié avec Nathalie qu'il aimait tant et l'avait tant fait souffrir, des enfants, élu maire du village et apprécié de tous, lui qu'on devine, timide et renfermé jadis, et peu instruit. le rythme du livre est très lent, avec peu d'action, uniquement centré sur les pensées de Dominique Hardenne.
Même si le roman se termine sur de l'espoir, l'apparition d'une fourmi, signe de la vie qui recommence, le livre confine au cauchemar et j'ai eu de nombreuses fois l'envie de le refermer prématurément !

Merci à Babelio de m'avoir permis de lire ce livre !

http://legenditempus.canalblog.com/archives/2010/12/19/20019856.html
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Parmi les livres qui attendent sagement dans une bibliotheque figurait celui-ci. Dedicacé par Vincent Engel à la foire du livre de Bruxelles, il attendit le moment propice pour etre retiré des rayons. Certains livres attendent longtemps, d'autres sont lus avant meme d'avoir trouvé leur place dans le rayonnage. Etait ce le rythme lent du recit qui faisait savoir au probable lecteur qu'il ne devait pas se hater ? le recit de ces trois soldats des troupes de logistique d'une armée disloquee est lent, comme apres les devastations de la guerre, il ne se passe rien du fait de la fuite des populations. A la fin, seul Dominique Hardenne rejoitnit son village où nul survivant n'y etait encore. Rien que des morts, dans des lieux intacts, emportes par LA bombe. Reve ou plutot cauchemar premonitoire d'un monde devaste par la guerre moderne ou qui sait, par les effets des cataclysmes du rechauffement climatique ? Les pages tournent dans l'attente d'une suite qui ne vient pas. La lassitude emporte le lecteur, malgre une ecriture maitrisee, un recit construit autour de cette allegorie du temps arreté, une ambiance qui noue l'estomac.
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« ……. Redonner à la terre le goût de la vie, à sa vie le goût de la terre, pour ranger le pays, pour se convaincre qu'il avait raison d'arrêter sa course, d'être de retour chez lui et de faire comme si la vie continuait, parce que d'ailleurs c'était vrai, la vie continuait, rien que la sienne, peut-être mais c'était toujours bon à prendre, on verrait plus tard, pourquoi les miracles ne feraient-ils pas eux aussi des progrès comme la science ? »

C'est au rythme de quatre saisons (le livre commence en été) que nous allons accompagner Dominique Hardenne dans son cheminement.

Une écriture minimaliste, dépouillée, pas de dialogue. le monde a des allures de « fin du monde » mais Dominique Hardenne avance, lutte ….

On pourrait penser qu'il ne se passe rien dans ce roman et pourtant, on ne ressent jamais d'ennui. le récit est à la fois la voix intérieure du héros et un regard extérieur. Cela donne un ton angoissant, qui ne laisse pas indifférent et qui renvoie à une peur ancestrale de l'homme: se retrouver seul survivant dans un monde dévasté ...

J'ai eu souvent envie de lui crier « Mais mon vieux, tu n'as rien compris ! Arrête de te bercer d'illusions ! » et puis, j'ai pris du recul … Peut-être que Dominique Hardenne « sait », peut-être qu'il a très bien réalisé ce qu'il en est, peut-être qu'il « choisit » de faire « comme si » …

Parfois, c'est plus simple de faire comme si on ne percevait pas tout, comme si on pensait que « demain est forcément un autre jour », qui sera différent, et qu'un jour, tout ira mieux. Ainsi, on endort sa souffrance, sa solitude, ses questions … C'est peut-être ce qu'a décidé Dominique Hardenne … après tout, il n'y a pas de lois pour lui guider sa conduite.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui remet l'homme en face de lui-même.

Je l'ai trouvé bien écrit avec juste ce qu'il faut de pudeur, de questionnements.

Vincent Engel réussit à nous intéresser, à nous mettre parfois mal à l'aise, à nous renvoyer à nous-même ...

C'est surprenant, un brin déconcertant ... je ne pense pas que cela puisse laisser indifférent (les avis risquent d'être très "tranchés") mais c'est à découvrir ....
Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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L'après la grande catastrophe. Notre héros serait-il le seul survivant ? il semble que oui. Seul dans le vaste monde à essayer de recréer un peu de vie ou à en trouver. Neutre, travailleur sans émotion ou presque. Pas un oiseau, pas un rongeur, pas un insecte... On attend à chaque page que quelque chose bouge au loin et puis rien. Finalement, malgré la qualité, cela devient inutilement angoissant et j'ai quitté Hardenne sans regret, le laissant sans doute à la folie, à moins qu'après la fin du livre... mais je suis déjà ailleurs.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Depuis des jours, et pour combien de jours encore, Dominique Hardenne marchait. Il détestait le paysage autour de lui, un paysan ne pouvait pas aimer la terre brûlée, couverte de cendres sales et de bêtes appliquées à pourrir, tout ce gâchis qui ne servirait même pas à engraisser les champs pour une récolte prochaine. Quand elle s'y remettrait, la terre, Dominique n'en savait rien, les bombes se contentaient plus d'exterminer les gens, elles tuaient l'avenir aussi, et il ne fallait rien espérer avant … Dominique n'osait pas compter le nombre d'années qu'il fallait mettre dans cet avant.
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Nettoyer les champs, leur rendre vie, nettoyer le village, le vider de ses morts. Nettoyer son esprit, pour ne plus être obligé de travailler sans relâche par peur d'être envahi par des souvenirs qui l'effrayaient encore. Il allait devoir faire ça tout seul; alors il l'aimait bien Bizot, mais il pouvait se garder ses commentaires. Quand il se surprenait à parler ainsi à son caporal, Dominique s'interrompait brusquement et s'injuriait. Il avait autre chose à faire que parler aux morts, surtout ceux qui n'étaient pas du pays, désolé Bizot, mais j'ai vraiment pas le temps; et zut, voilà qu'il lui parlait encore. (p.99-100)
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Le paysan avait souffert de découvrir la nature calcinée, son jardin réduit en poussières toxiques ; mais cette peine, plus vive que celle éprouvé à la mort de Bizot, c'était déjà un retour à la vie, un adieu définitif à la guerre. Il était allé saluer Bizot et lui confirmer qu'il avait eu raison pour LA bombe, mais tort pour le reste, et que lui, Dominique Hardenne, s'en retournait chez lui pour vivre enfin, coûte que coûte.
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Quelque chose l'attendait ici, et c'était ça plus que le lit vide de ses parents qui l'avait tenu éloigné de cette pièce depuis son retour; aligné sur la commode, le musée de sa mère, comme ils disaient en riant gentiment d'elle, toutes les photos de la famille, tous les âges, du mariage jusqu'au flash géant de la bombe. (p.129)

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