L'espoir, c'est une habitude qui vous colle aux chaussures. Et même aux pieds, lorsque vous enlevez vos chaussures. À votre peau. C'est une forme d'acné. Sauf que ça vous rend beau, l'espoir. Mais ça vous rend aussi triste que l'acné. Désespéré.
Je ne sais pas si c'est toujours comme ça quand on est amoureux ; avoir peur.
Chaque jour qui passe, elle me semble incroyablement jolie. Chaque jour qui passe, elle me semble plus belle. Ça aussi, c'est idiot. Ce n'est pas possible. C'est le regard qui évolue.
C'est dingue, l'espoir. Ça rend bête, ça vous livre pieds et poings liés à ceux qui vous feront le plus souffrir. Je sais.
Il y a des rêves comme des romans de gare, avec des histoires à l'eau de rose.
D'après Einstein, il n'y a que deux infinies : l'univers et la bêtise humaine. Et encore, l'univers, ce n'est pas sûr. Je confirme. L'univers est fini, il suffit d'un baiser pour l'anéantir.
On est toujours seul quand on est amoureux, seul et singulier. On croit toujours que ce qu'on vit est exceptionnel.
On s'est mis en route sans parler. J'aime le silence. La plupart des gens deviennent fous quand ils doivent rester silencieux, ou quand ils sont en face de quelqu'un qui ne parle pas tout le temps. Je sentais la chaleur du corps de Jim à côté de moi, mais aucune tension. Mon silence ne le dérangeait pas. Le sien me faisait plaisir.
Et puis Antoinette est tombée malade; Un méchant cancer, même si aucun n'est gentil. Elle s'était vite retrouvée à l'étage où travaillait maman, celui des soins palliatifs, où la médecine assure vaille que vaille le service après espoir.
- (...) Tu sais, il y a des gens qui ont peur du bonheur. Ou plutôt, qui ont peur que le bonheur prenne fin. Alors, ils préfèrent fuir le bonheur pour ne pas souffrir. Mais... tout prend fin. Ce n'est pas une raison pour fuir.