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Gros pavé que ce deuxième tome du Livre des Martyrs. On retrouve certains personnages du tome précédent, mais l'action se déroule sur un autre continent.
L'intrigue est plus claire que dans le tome 1, même si, des dizaines d'éléments ne trouvent pas encore d'explications. L'auteur a parfois recours à outrance aux rencontres fortuites des personnages, ce qui est assez surprenant vu la taille des continents.
Une bonne lecture, pas encore un chef d'oeuvre.
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Ce second tome s'est clairement révélé à la hauteur du premier, peut-être même encore meilleur. Je suis véritablement fascinée par cet univers incroyablement riche et par l'imagination foisonnante et originale de son créateur. Découvrir peu à peu ce monde, les coutumes (très diverses au vu du nombre de territoires et de peuples), le fonctionnement des différentes magies, les créatures, l'Histoire (avec un recul sur des milliers d'années, rien que ça !), est un plaisir qui se confirme à chaque page. Ce tome introduit des personnages charismatiques et fascinants, à l'instar de Coltaine, Mappo et Icarium, tandis que d'autres (Félisine notamment) sauront susciter des sentiments beaucoup plus mitigés et complexes. La loyauté, la guerre, la rébellion à l'autorité en place, l'amitié, le destin (ou la volonté de suivre son chemin)… des thématiques abordées avec beaucoup de nuances et de force de cet opus.
Alors oui, ça en fait des pages (surtout quand on connaît le nombre de tomes…), mais on ne s'ennuie pas une seconde. Et quand, comme moi, vous aimez les oeuvres qui prennent leur temps, qui enrichissent cadre et personnages, c'est une oeuvre idéale ! Les Porte de la Maison des Morts confirme mes sentiments positifs à l'égard de cette saga gigantesque et atypique, incroyable puzzle littéraire.

Cependant, quitte à passer pour la casse-pieds de service, je dois souligner un point qui m'a franchement agacée : les fautes. Nous sommes sur un bouquin de près de neuf cents pages, je peux tout à fait concevoir que quelques coquilles se glissent ici ou là. Sauf que les erreurs ont commencé à se répéter un peu trop souvent, j'ai fini par les noter, et on ne trouve pas que des coquilles, mais aussi des trucs du genre « Les infanteries (…) ne daignèrent pas lui servirent d'escorte. » ou « le verre de terre pourri met les voiles avec son butin. ». Et dans un livre (qui plus est à 25€), je trouve ça ahurissant et frustrant car ça me sort directement de ma lecture. S'ajoutent à cela quelques phrases bizarrement tournées, des notes de bas de page au milieu du texte et un peu trop de « yep »… C'est dommage car le travail engagé par les éditions Leha pour traduire et nous offrir cette fantastique saga est fabuleux, mais j'espère ne pas retrouver la même quantité de fautes dans le troisième tome. Certes, le bouquin est long, mais les relectures, c'est pas mal quand même…
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J'ai adoré ce deuxième tome de la série "le livre des martyrs". Je dois dire que la lecture a été plus compliqué pour moi que pour le tome 1.
C'est une suite mais l'histoire et presque tout les personnages changent. Ont ne retrouve seulement que Kallam, Violain, Crokus et Appsalar (ou "mes regrets" dans le tome 1).
L'ambiance est très "arabisante" et ça change ce qui n'est pas pour me déplaire. Les personnages (toujours aussi nombreux) sont toujours aussi travaillé et j'ai vraiment adoré suivre l'historien Druiker.

Alors tout comme le premier il faut s'accroché. Ont n'est pas pris par la mains. Il y a beaucoup de personnages. le worldbuilding est tellement fouillé qu'on peut si perdre mais ce n'est vraiment que du bonheur.
Je vais m'attaquer au tome 3 d'ici peut et poursuivre dans cette saga unique.
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Après un premier tome foisonnant mais aussi un peu éprouvant, Steven Erikson poursuit sa désormais célèbre série du « Livre des martyrs », autrefois traduite sous le titre « Le livre malazéen des glorieux défunts », et dont la traduction se poursuit à un rythme impressionnant puisque les éditions Léha viennent d'en sortir le sixième opus, deux ans seulement après la parution du premier. Une suite qui n'en est pas tout à fait une puisqu'on quitte ici le continent de Genabackis pour un autre, celui des Sept-Cités. Ainsi, même si on retrouve effectivement quelques têtes connues, à l'image des Brûleurs-de-Ponts Violain et Kalam, ou encore des jeunes Crokus et Apsalar, la plupart des protagonistes de ce nouveau pan de l'histoire de l'empire malazéen nous est inconnue. Cela implique, comme dans le premier tome, de se familiariser avec un nouvel environnement, de bien cerner les rapports de force qui y sont engagés de même que l'histoire et les traditions qui lui sont attachés. « Les portes de la maison des morts » se révèle, heureusement, bien plus accessible que « Les jardins de la Lune ». D'abord parce qu'on ne repart pas non plus de zéro et qu'on commence à cerner les bases de l'univers d'Erikson, que ce soit en terme de géopolitique ou de magie (même si j'ai bien conscience qu'il reste encore énormément de choses à découvrir). Ensuite parce qu'on y retrouve certains mécanismes du premier tome, et qu'on est donc moins surpris lorsque l'intrigue bascule dans telle ou telle direction (même si l'auteur nous réserve malgré tout un grand nombre de surprises). Il faudra malgré tout vous armer de patience afin de détricoter tous les fils de l'intrigue, de même que pour passer les cent premières pages qui posent un nombre incalculable de jalons dont on peine dans un premier temps à comprendre l'intérêt. Si les différentes trames narratives finissent par effectivement se rejoindre (certaines plus rapidement que d'autres), on est d'abord saisi par la multitude de personnages et d'endroits mis en scènes, la plupart n'ayant rien en commun les uns avec les autres.

Si la situation de l'empire malazéen n'était pas particulièrement au beau fixe sur Genabackis, celle-ci se révèle encore plus explosive dans les Sept-Cités. Implantés depuis longtemps sur le territoire mais sujets à une vivre hostilité de la part des autochtones, les Malazéens se retrouvent finalement face à la révolte qu'ils craignaient depuis tant d'années. Guidés par l'oracle Sha'ik, dont le rôle avait été annoncé par une très ancienne prophétie, les « colonisés » ont donc fait le choix de l'union pour tenter de chasser les étrangers de leur territoire. Une à une, toutes les cités tombent, tandis que les malazéens, personnels dirigeants ou simples citoyens, sont implacablement massacrés. Seul le Poing Coltaine (gouverneur d'une région) est parvenu à quitter la ville avant le massacre, entraînant dans son sillage ce qu'il reste de ses troupes, ainsi que des milliers de réfugiés qui se lancent en sa compagnie sur les routes pour tenter de rallier la cité d'Aren, la seule encore aux mains de l'Empire. Harcelés continuellement sur le chemin et en nette infériorité numérique, les soldats de la 7e compagnie ainsi que les Wickiens qui accompagnent Coltaine multiplient les ruses pour escorter le plus de réfugiés possible en sécurité, le tout sous le regard de l'historien Duiker qui va nous servir de guide et de témoin tout au long de cette éprouvante traversée. En parallèle à cette histoire dont la richesse aurait parfaitement justifié de lui consacrer un roman à elle seule, on suit également le parcours de plusieurs autres protagonistes. Parmi eux un trio composé de la jeune soeur d'une noble passée au service de l'Empire, d'un ancien prêtre du dieu sanglier et d'un truand, tous trois condamnés au bagne dans les mines d'Otaral dont ils ne sont pas censés ressortir. On retrouve également un quatuor constitué du sapeur Violain, de l'assassin Kalam, ainsi que de Crokus et Apsalar, en route pour ramener la jeune femme chez elle et, au passage, tuer l'Impératrice. Enfin, l'auteur introduit un nouveau couple de protagonistes en la personne de Mappo et Icarium, étrange duo arpentant le monde depuis des siècles et qui vont se retrouver mêlés sans le vouloir aux affaires de puissances magiques qui les dépassent.

Le simple fait d'exposer le pitch de base suffit à se rendre compte de la densité du roman qui traitent d'une multitude de sujets et met en scène une quantité impressionnante de personnages. Les enjeux sont toutefois exposés bien plus clairement que dans le tome précédent si bien que, une fois tous les acteurs introduits, on se repère relativement facilement sur la scène. Certaines trames narratives restent toutefois plus passionnantes que d'autres à suivre, si bien qu'on alterne entre moments exaltants et d'une rare intensité, et petits coups de mou qui peinent à maintenir l'intérêt du lecteur éveillé. Très élevée au début, la proportion de ces moments d'ennui va toutefois en décroissant au fil du récit qui se révèle absolument captivant durant toute la seconde moitié (ce qui veut quand même dire qu'il faut accepter de passer quatre cent pages avec des hauts et des bas). L'intrigue la plus intéressante est, sans commune mesure, celle mettant en scène l'historien, Coltaine et les milliers de réfugiés qui le suivent. L'auteur nous livre ici une preuve incontestable de son talent, alternant entre scènes de batailles à couper le souffle, et moments d'intimité et de réflexion à vous briser le coeur. Tous les personnages mis en scène dans cette trame sont marquants, et les épreuves terribles qu'ils ont à endurer, de même que leurs réactions très différentes face à cette situation dramatique ne font que renforcer l'empathie du lecteur qui ne peut rester insensible face à la tragédie qui se joue. Quand bien même ce second tome est loin d'être parfait, les scènes consacrées à cette retraite désespérée constituent à elles seules un motif suffisant pour se lancer dans la lecture tant il s'agit sans aucun doute des pages les plus émouvantes et les plus mémorables qu'il m'ait été donnée de lire. Je me questionnais un peu sur la formidable réputation de la série après ma lecture du premier tome (qui m'avait laissée mi admirative, mi déçue) mais je comprends à présent sans mal pourquoi celle-ci aura marqué tant de lecteurs et suscité tant de critiques dithyrambiques.

Les autres trames narratives sont loin d'être inintéressantes, mais l'intérêt qu'on leur porte peut se révéler fluctuant en fonction des rebondissements. J'ai personnellement apprécié l'intrigue mettant en scène Félisine et ses compagnons qui ont tous leurs secrets, leurs blessures, et leurs objectifs. le personnage de la jeune femme m'a beaucoup touchée, même si j'ai trouvé un peu gonflé de la part de l'auteur de nous la dépeindre comme une petite capricieuse mesquine et cruelle, alors même qu'il ne s'agit encore que d'une enfant et, qui plus est, qu'il lui fait endurer un marathon d'épreuves qui frise presque le sadisme dans la première partie du roman (si vous n'aimez pas voir les personnages malmenés accrochez-vous, Erikson ne fait pas dans la dentelle, même quand l'héroïne n'a que quatorze ans !). Les aventures des Brûleurs-de-Ponts m'ont dans un premier temps assez peu passionné, même si le chemin pris par Kalam est finalement parvenu à relancer mon intérêt et si le caractère bourru de Violain le rend toujours aussi attachant. Je n'ai en revanche pas du tout été convaincue par le duo Mappo/Icarium dont les aventures ne présentent, à mon sens, que peu d'intérêt mais qui parviennent malgré tout à toucher le lecteur lorsque la nature de leur étrange relation est finalement révélée. Pour ce qui est de l'intrigue en générale, elle se révèle elle aussi plus intelligible que dans le premier tome, essentiellement parce qu'elle fait un peu moins appel à une débauche de magie. Il y en a, bien sûr, et beaucoup, mais son rôle sur les événements est bien moindre que dans le premier tome dans lequel l'auteur se livrait à des duels de mages et des apparitions presque en permanence. Un mot, enfin, sur la plume de l'auteur qui se révèle être d'une richesse et d'une sensibilité incroyable lors de certaines scènes, mais qui pâtit aussi souvent d'une forte tendance à multiplier les sous-entendus et les propos sibyllins, quitte à nuire à la compréhension. J'ai également été (un peu) interpellée par certains choix de traduction, notamment le « yep » utilisé (très fréquemment) par tous les personnages et qui ne collent pas du tout avec certaines ambiances ou certains protagonistes, mais il ne s'agit là que d'un simple détail.

Steven Erikson nous offre avec ce second volume un roman d'une aussi grande richesse que le premier mais qui ne pâtit pas des mêmes défauts. le rythme y est plus constant, les personnages mieux campés, et les enjeux exposés plus clairement. Il s'agit à nouveau d'une lecture exigeante, mais la patience et la persévérance du lecteur se verront récompensées par des scènes qui lui laisseront des souvenirs indélébiles, à commencer par le périple entrepris par ces réfugiés pour échapper à la mort. Les scènes de bataille sont splendides, les épreuves endurées par les personnages déchirantes, et c'est à la mélancolie qui nous assaille une fois la dernière page refermée qu'on prend vraiment conscience qu'on vient de lire quelque chose de vraiment exceptionnel.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Ce second tome du cycle présenté le même souffle épique que le premier. L'intrigue est complexe mais le jeu en vaut la chandelle tant le récit est palpitant. de la fantasy sombre pour les mordus d'univers emplis de mages et autres sorciers.
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Tiens, encore une critique littéraire de mon blog que j'ai oublié de poster sur Babelio. Il faudrait bien que je le partage aux éventuels intéressés qui ne l'auraient pas lue. Comme c'est encore un joli morceau bien dodu dont je ne sais pas si tout va rentrer, je vous mets juste le lien, histoire de gagner du temps :
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Deuxième tome de la sage, et c'est toujours aussi bien. Voire mieux. Et, oui, c'est possible.
J'avais exprimé, dans ma critique du premier opus, comme la plupart des autres lecteurs, à quel point la lecture pouvait être difficile. En particulier du fait du nombre des personnages. Nous avions en effet affaire avec pas moins de 250 personnages de premier plan. J'exagère à peine. Quelle ne fut ma surprise de constater que, en tout début de ce deuxième volet, deux nouveaux personnages apparaissent. Ou alors, c'en est d'anciens dont j'avais oublié l'existence. Ce qui revient à peu près au même. Je blêmis, je tremble, la sueur perle sur mon front.
Mais je suis vite rassuré. D'une part, la grande majorité des personnages de ce deuxième tome sont connus et d'autre part, ils ne sont pas très nombreux cette fois-ci. Qui plus est, ils sont constitués en groupe facilement identifiables.
Et pour une fois, parce que le cas n'est pas si fréquent, chacun des groupes est intéressant à suivre. Car souvent, il faut le reconnaître, lorsque l'histoire s'intéresse à plusieurs protagonistes, les péripéties sont inégales.
Ici, ce n'est pas le cas, même si, je dois l'avouer, les aventures qui concernent le groupe auquel appartient l'historien Duiker, sont les plus passionnantes à suivre. Il faut dire que Duiker évolue au sein d'une armée et que la partie qui leur est consacrée est de loin la plus importante du roman en terme de taille. Il y a de quoi raconter et la tension dramatique y est à son comble.
Nous faisons un peu plus connaissance avec quelques personnages qui deviennent vraiment attachants. Quant à l'aventure, elle est toujours aussi présente dans cet opus et les près de 900 pages du livre se dévorent sans aucun souci.
Lien : http://aruthablog.blogspot.c..
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Quel plaisir de continuer la chronique de cette grande saga que j'ai découverte cette année. le livre des Martyrs ou Malazan Book of the Fallen dans son titre original, est une décalogie écrite par Steven Erikson. Depuis 2018, Leha s'est lancé dans l'édition et la traduction de cette oeuvre après deux échecs de publication chez buchet Chastel et Calmann Levy, ce dernier avait d'ailleurs découpé le livre que je vais chroniquer aujourd'hui en deux parties. C'était un choix d'édition qui ne me paraît pas judicieux avec le recul tant cette histoire mérite d'être racontée en un seul tome. Pour ceux qui n'auraient pas entendu parler de la série, je vous renvoie à mon premier article sur le tome 1 Les jardins de la Lune. Cette fois-ci nous quittons le continent de Genabackis et laissons les personnages que nous connaissons bien, exceptés quelques-uns, pour rejoindre le continent de Sept-Cités où couve une rébellion.

Au départ, ce tome devait être le troisième mais il se trouve que Steven Erikson perdit la carte mémoire avec les 350 premières pages de Les souvenirs de la Glace suite directe des jardins de la Lune, qui devait être le deuxième tome de la saga. Il choisit donc d'abandonner ce projet et de se consacrer à la rédaction du tome suivant qui finalement deviendra le 2e : Les Portes de la Maison des Morts. Et quel choix judicieux dans la conception de la saga, car croiser les trames scénaristiques de son histoire aussi tôt dans la globalité de son récit crée une intensité émotionnelle qu'il n'aurait peut-être pas atteinte si Les souvenirs de la Glaces avait été le deuxième tome.
La structure du récit est peut-être plus facile à suivre que dans le premier tome. le style est assez différent du premier roman, peut-être est-ce dû à la traduction assurée cette fois par Nicolas Merrien, mais plus probablement parce que celui-ci a été écrit 8 ans après le premier et que le style de l'auteur a évolué. Nous allons suivre une fois de plus plusieurs groupes de personnages, amenés parfois à se retrouver en fin de volume. Je n'en ai pas parlé dans la chronique précédente mais les romans se découpent en plusieurs parties (Livre). Chacune va se centrer sur des événements bien précis.
Nous quittons donc Genabackis le continent du premier tome pour nous rendre en Sept-Cités, un continent sous l'emprise malazéenne dont nous avons entendu parler dans le premier tome. La rébellion gronde. Nouveaux décors, nouveaux personnages, nouveaux dramas, Steven Erikson nous régale comme toujours avec ses poèmes en début de chapitres qui, d'après la dernière interview que j'ai écouté, sont écrit avant le chapitre, une manière pour lui de placer le thème de ce dernier, et de se remémorer le but qu'il se fixe dans celui-ci. Car il le dit lui-même, il n'écrit aucune phrase au hasard. Chaque mot, chaque élément, est réfléchi. Et pour ceux qui pensent qu'il cherche une nouvelle idée à chaque nouveau tome et bien non, nous ne sommes pas comme dans certaines séries que l'on rallongent artificiellement pour le bénéfice financier à réaliser. On sent bien que le premier roman n'était finalement qu'une entrée en matière, la partie visible de l'iceberg, et, bien que chaque livre se suffise à lui-même, c'est à dire qu'ils ont chacun leur trame principale et leur dénouement, l'auteur nous incite à vouloir en savoir plus sur son univers. Quelles sont donc ces races fondatrices ? qu'ont-elles fait ? Qui sont les Ascendants ? et les Dieux d'où viennent-ils ? Les Ascendants et les Dieux sont-ils identiques ? Pourquoi Ombretrône et La Corde dans le tome précédent souhaitaient la mort de l'Impératrice? Autant de question qui vont trouver en partie réponse dans ce nouveau livre, bien sûr pas toutes, sinon ce serait trop facile et on le sait Steven Erikson déteste la facilité.
Nous allons donc suivre de nouveaux héros, comme Mapo et Icarium qui arpentent le monde depuis très longtemps. On sent qu'ils sont source de savoirs et en même temps, paradoxe incroyable, Icarium ne possède plus aucun souvenir de son passé. D'autres également comme Félisine la jeune soeur de Ganoes Paran, rencontré dans le premier tome, qui va malheureusement subir les conséquences de la politique malazéenne alors que Tavore sa soeur ainée vient de devenir l'adjointe de l'Impératrice. Félisine m'a personnellement tapé sur les nerfs les 3/4 du roman, mais je pense que c'est voulu par l'auteur. L'histoire de la jeune Paran prend de l'importance au fil des pages, et une chose est sûre, Erikson est sans complaisance avec ses personnages, encore moins pour ses lecteurs. A l'instar d'un GRR Martin, il n'hésite pas à prendre le contre-pied de ce que nous pensons être la suite logique. Cela est le cas avec cette partie du récit mais le sera d'autant plus avec le plus gros morceau de l'histoire de ce tome, j'y reviendrai plus tard.

Au crédit des personnages déjà connus, nous retrouvons Violain, Kalam, Crokus et Apsalar, seuls personnages issus du tome 1. Les anciens Brûleurs de Ponts ont décidé de ramener Apsalar, anciennement Mes Regrets, chez elle en Ikto Kan, Violain et Kalam, profitant juste du prétexte pour avoir une explication avec l'impératrice sur les événements qui se sont produits en Genabackis. Un vrai plaisir de retrouver l'assassin ancien membre de la Griffe, plus mortel et perspicace que jamais. Nous découvrons un peu plus Violain dans ce tome, alors que nous l'avions à peine croisé dans le premier, et il s'avère être un soldat plutôt astucieux. Seul Crokus au milieu de tout cela m'a paru un peu inutile, en amoureux transi. Mais avec Erikson toujours se méfier de ce que peuvent devenir les personnages…

Oh, Coltaine…

Evidemment à ce stade d'exposition on se demande bien comment l'auteur va réussir à nouer toutes ces ficelles, et comme si cela ne suffisait pas, il choisit de faire éclater la rébellion (grâce à un petit coup de pouce du destin) au beau milieu des vacances en Sept-Cités de nos Brûleurs de Ponts. Au coeur d'une ambiance arabisante que Prince of Persia n'aurait pas renié, Steven Erikson choisi alors de mettre en place le drame le plus puissant que je n'ai jamais lu : La Chaîne des Chiens de Coltaine et sa 7e Armée. Oh… Mon Dieu… Que dire sans vous spoiler? Tout d'abord que Calmann Levy lors de sa publication avait fait une sacrée erreur de séparer cette trame scénaristique du reste, car je pense que relié ainsi à l'histoire complète, l'émotion n'en est que plus grande. Un grand merci aux Editions Leha qui encore une fois fait les bons choix éditoriaux afin de respecter la qualité initiale du livre. La rébellion a poussé des milliers de réfugiés fidèles à l'Empire sur les routes et Coltaine le poing de la 7e Armée, doit effectuer une retraite de plusieurs centaines de kilomètre à travers le désert escortant les civiles. Voilà le pitch pourrait-on dire, or cela parait dès le début désespéré tant la distance à parcourir et la masse concernée sont grandes. Et pourtant chaque page qui passe, l'espoir s'allume, un espoir de fou que nous vivont au travers des yeux de l'historien impérial Duiker, membres du cortège, la mort est partout, les héros aussi, les légendes s'écrivent. Chaque chapitre qui passe loin de Coltaine et de sa Chaîne des Chiens, nous interroge, nous pousse en avant. Un récit d'une poignante émotion. le plan humain, comme l'aspect militaire, sont magnifiquement traités, la justesse des descriptions et des événements qui composent cette histoire sont tous simplement incroyables, jusqu'à la dernière ligne du livre. Je dois l'avouer, pour la première fois depuis une éternité, j'ai pleuré sur mon livre lors du dénouement et mon coeur sera à jamais au milieu de ces dernières pages du livre, avec la 7e Armée.

Le reste du livre est également d'une grande qualité et les révélations sont nombreuses, de celles qui vous laissent les yeux grands ouverts, la bouche en forme de O, et qui vous obligent à relire plusieurs fois le passage pour être sûr que vous ne rêvez pas. L'univers se met en place, toujours aussi lentement mais de façon implacable, l'auteur ne facilite toujours pas le travail, mais donne quelques pièces supplémentaires du puzzle. Et qu'il est gratifiant pour le lecteur de tenter de les assembler et parfois d'y parvenir, dévoilant un peu plus le délicat canevas tissé avec précision qui nous sert de toile de fond. Chaque révélation entraîne invariablement d'autres interrogations, mais n'est-ce pas ce que nous souhaitons quand nous lisons ? Nous questionner et tenter d'y apporter des réponses? Et en terme de réflexion, notamment d'ordre philosophique, Erikson n'est pas en reste. Son récit, bien qu'étant un monde de fiction est un excellent reflet de la complexité humaine, vu sous différentes facettes. Ici pas de noir ou de blanc, pas de bien ou mal, juste des personnages qui suivent leurs morales, leurs motivations, ou du moins qui essayent, pris dans un tourbillon de sable jaune aveuglant qui peut ressembler au destin…
Lien : https://latavernedonos.wordp..
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Après un tome 1 qui m'avait un peu intimidée par la renommée de “difficulté” du cycle et qui m'avait finalement vite plu sans être un coup de coeur, je m'attendais à apprécier le tome 2. Et là patatras ou je-ne-sais-quelle onomatopée de votre choix. Rarement une lecture a été si dure à finir. Une vraie corvée. Je ne comptais pas les chapitres, ni les pages jusqu'à la fin. Je comptais les paragraphes. J'ai mis près de trois mois à le terminer, et je l'aurais sans doute abandonné si je n'avais pas déjà le tome 3 sous la main (j'en entends tellement de bien, je fonde beaucoup d'espoirs dessus!).

Pourquoi ? J'en sais trop rien...
Si Les portes de la maison des morts fait suite chronologiquement aux Jardins de la lune, on saute d'un continent à un autre, passant à une nouvelle intrigue et cela m'a peut-être trop destabilisée. Pourtant, je n'avais eu aucun mal à être catapultée dans un lieu inconnu, dans une guerre inconnue dans le tome précédent.

Je n'ai pas accroché aux nouveaux personnages, seuls ceux déjà présents dans Les jardins de la lune, comme Kalam, Violain ou Apsalar ont attiré mon attention. Duiker m'a laissée froide, Coltaine était intéressant par sa ténacité mais les passages sur la chaînes des chiens m'ont parus interminables, Félisine donne envie de lui éclater la tête à coups de brique et j'ai tellement peu accroché aux chapitres de Mappo et d'Icarium que je ne comprenais parfois même plus ce que je lisais.

L'écriture qui me semblait fluide dans le tome 1 me paraissait lourde, et j'ai souvent buté sur les mots.

Il m'a fallu plus de 300 pages pour entrer un peu dans l'histoire (disons le gros orteil, quand il fait trop froid à la piscine), mais même alors, ma lecture est restée laborieuse.

Paradoxalement, je n'ai pas eu l'impression que ce roman était mauvais. Je suis juste passée à côté.
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Superbe livre. Lecture difficile car rien n'est explicite mais la satisfaction est grande.
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