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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le récit est dense, je ne vais pas dire le contraire. Toutefois, la structure narrative permet de suivre le fil avec plus de sérénité. Il y a trois trames principales, qui ne sont pas forcément appelées à se rejoindre dans les moments ultimes.
La voie des mains

La voie des Mains fait partie des légendes des Sept Cités. Deux espèces de bestioles convergent vers un point qui nous est totalement mystérieux; initialement. Ce sont les D'ivers et les solipris, ces deux types de créatures – des changeurs de forme – ont diverses apparences, de l'ours (solipris – se transforme en un être) à la nuée de frelons (D'ivers – se scinde en une multitude), et peuvent s'avérer particulièrement redoutables.

L'impression d'une bande de saumons cherchant à remonter le courant, objectif lié à leur instinct primaire et la promesse d'un renouveau, s'impose à ces moments. Pour les changeurs de forme la promesse est d'une nature un peu similaire car l'Ascendance est la récompense espérée en touchant au but. le vainqueur régnerait alors en divinité immortelle sur l'ensemble des D'ivers et Solipris….

Ah, il ne faut pas croire qu'il n y'a pas d'intelligence derrière ces bestioles.

Pendant, un bon moment – jusqu'aux derniers chapitres – cette trame semble plutôt accessoire au récit global. Ils représentent certes une menace, une entrave sur le chemin de nos courageux aventuriers, mais pour le lecteur, ils demeurent en périphérie de sa vison, jusqu'au moment au ils bondissent dans la tronche… et, là, c'est une autre histoire…
Le Tourbillon

Autre légende, ou plus exactement prophétie des Sept Cités, le Tourbillon né à Raraku (au nord-est de Sialk Oldhan sur la carte) soufflera un vent de rébellion sur le continent pour le libérer de l'envahisseur malazéen.

La première moitié du roman permet une mise en tension, il n'y a pas de réelle personnification du chef de la rébellion qui reste une figure de ralliement fantasmée pour beaucoup. Jusqu'à ce que le sort décide enfin d'une destiné, d'une femme qui sera à leur tête; et, le soulèvement s'imprègne alors d'une large touche de vengeance.

Cette trame est plus visible pour le lecteur, car le sujet est mis sur la table de manière régulière, et nous avons ceux qui vont lutter contre, ceux qui vont lutter pour rejoindre le mouvement, ce qui vont l'avoir sur le chemin, subir les dangers inhérents à la zone. Et finalement, nous apparaît sans l'air d'y toucher une question plus en profondeur sur la figure propre à incarner un mouvement de cette ampleur, sur la légitimité même d'une rébellion (oui, les malazéen ne sont pas des tortionnaires après ces longues années de paix), et sur la légitimité des exactions commises en son nom.

La Chaîne des chiens

Bien que cette trame baigne intégralement dans l'insurrection, je la dissocie de celle du Tourbillon, qui consiste à répondre aux critères d'une prophétie.

La chaine des chiens est un long périple sanglant, émouvant, prenant, qui va conduire les malazéens à traverser tout le territoire de Sept Cités depuis Hissar jusqu'à Aren. Je vous bassine régulièrement avec l'Anabase de Xénophon, mais encore une fois, une retraite de dizaine de millier de combattants en territoire ennemi, font tinter la cloche « Anabase« !

La rébellion s'est déclenchée et se déchaine (sorry pour ce vilain jeu de mot), les malazéens ne peuvent pas tenir Hissar et doivent donc rejoindre un endroit plus aisé à défendre. le gros hic : des milliers de réfugiés à escorter…et un centaine de milliers de dissidents…

La tâche est dévolue au Poing Coltaine et ses wickiens, avec les gars de la 7° Armée. S'ensuit une épopée d'une intensité folle qui atteint un sommet remarquable et inoubliable à la fin du roman. Je ne vous cache pas que c'est rugueux, sans concession pour les âmes sensibles. Il y a de la tripe, des morts et la guerre ne revêt aucun atours romantique. C'est parfois dur à lire, vous pleurerez lors de ce crescendo émotionnel, partition de bravoure et de sacrifice. Ah! Coltaine, tu as brisé mon coeur!

Quel voyage!!!

Un beau pavé avec une illustration de Simonetti. Quelques coquilles parsèment l'ensemble, rien de grave cependant (la/le inversé, un w qui traîne tout seul). La traduction est perfectible. Il y a des phrases que j'ai du relire car, elles sont mal tournées, et un nombre incalculable de « yep« .

Quant à la question de « garenne » pour « warren », le choix me semble adéquat, surtout quand même Erikson parle de lapins et de rats en référence à ce « passage » magique.

Nonobstant, cette légère réserve, La Porte de la Maison des Morts est un incontournable de la Fantasy. Plus profond, plus travaillé que Games of Thorne, il offre une richesse, une créativité, une mythologie rarement atteinte, sauf peut-être par Tolkien. A LIRE!

critique bien plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2019/0..
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Tel est pris qui croyait prendre

Malgré un titre qui est la traduction de Deadhouse Gates, second tome du cycle du Livre Malazéen des glorieux défunts, et une couverture française qui signale que ce livre est précisément cela, il ne s'agit en fait que d'une partie du tome 2 de la VO (c'est bon, vous suivez ?). Pour lire la totalité de ce dernier, il vous faudra Les portes de la maison des morts plus La chaîne des chiens, ce dernier étant fort improprement dénommé tome III du cycle par l'éditeur français alors qu'il ne s'agit en fait que du 2.5.

Je ne vais pas revenir sur les (nombreuses) particularités du cycle, si vous voulez vous rafraîchir la mémoire, je vous invite à vous reporter à la critique du tome 1. Mais entrons plutôt dans le vif du sujet (je précise qu'à partir de maintenant, si je parle de tome 2 ou 3, il s'agira de ceux de la VO, je ne compte pas adopter la numérotation de l'éditeur français : pour désigner le tome III de la VF, j'emploierai désormais l'expression tome 2.5).

- Continuité avec le tome 1 ou pas ?

Je savais que le tome 2 ne suivait pas l'intrigue principale du tome 1 (ce sera le cas des événements du tome 3, qui sont au passage supposés se dérouler simultanément par rapport à ceux du tome 2), et j'avais entendu dire qu'on ne retrouvait qu'une minorité de personnages du tome 1. Ce dernier point n'est qu'assez partiellement exact : tout compte fait, on retrouve pas mal de têtes connues : Kalam l'assassin, Crincrin (qui se fait appeler Fiddler, maintenant), Apsalar (ex-Mes Regrets), Crokus (le cambrioleur de Darujhistan), ainsi que Ben le Vif qui est souvent mentionné et surtout les deux soeurs de Ganoes Paran.

Tandis que l'une d'elles, Tavore, est devenue la nouvelle Adjointe de l'Impératrice, l'autre, Felisine, est victime des purges ordonnées par l'Empire Malazéen contre sa propre noblesse. Elle se retrouve esclave, et offre son corps à quiconque peut assurer sa survie ou un meilleur confort non seulement à elle, mais aussi à ses compagnons d'infortune. Seule la perspective d'une vengeance envers sa soeur aînée, qui a assisté sans intervenir à sa déchéance, lui permet d'endurer l'esclavage dans les mines du minerai anti-magie qu'on a déjà pu croiser dans le tome 1, la perte de sa dignité et de sa virginité. N'allez cependant pas croire que le lecteur va la prendre en sympathie : droguée, faisant collusion avec ses « bourreaux » de son plein gré, elle se révélera, même après son inévitable évasion, vicieuse, cruelle, manipulatrice et sans scrupules. C'est de la Dark Fantasy après tout.

Kalam et Fiddler sont supposés ramener Apsalar chez elle, mais on découvrira rapidement que leur véritable but est de s'en prendre à l'Impératrice pour ce qu'elle a fait aux Brûleurs de Ponts, y compris, si nécessaire, en se servant des aptitudes de l'ex-Mes Regrets (qui, bien que n'étant plus possédée par La Corde, a gardé l'écrasante majorité de ses aptitudes d'assassin et de combattante).

Une des caractéristiques les plus marquantes du cycle est le nombre faramineux de personnages, et ce tome 2 n'échappe pas à la règle : outre ces personnages que nous connaissons déjà, un grand nombre de nouveaux personnages débarquent donc. Mais globalement, j'ai trouvé cette première partie de tome 2 bien plus facile à suivre que le tome 1. Certains des petits nouveaux se révèlent passionnants, comme le sympathique mais néanmoins extrêmement redoutable duo formé par Mappo et Icarium, comme Heboric ou encore Baudin (qui a l'air d'être bien plus qu'il n'y paraît de prime abord). D'autre part, certains des personnages déjà connus prennent beaucoup d'envergure, surtout Kalam.

Enfin, au niveau du lieu de l'action, on se trouve sur le continent des Sept Cités, où on visite bien plus d'endroits que dans le tome 1. Il y a une nette dichotomie entre les lieux visités par les divers groupes de personnages, du très sec (la plupart) au très humide (les Marines, Kulp, Felisine, Baudin et Heboric). Enfin, il y a une assez nette différence entre les tomes 1 et 2 : alors que dans le premier, les destinées des divers groupes finissaient par converger au même endroit, ce n'est pas le cas dans le second, où ce serait même plutôt l'inverse. Même si on sent que ça va à nouveau s'inverser dans le tome 2.5.

- C'est la guerre ! (civile)

Comme s'il ne suffisait pas à l'Impératrice de se mettre sa propre noblesse à dos, elle nomme ou laisse en place des Poings (responsables locaux) négligents ou trop confiants dans les Sept Cités occupées, et est particulièrement passive face aux menaces de rébellion. Pire encore, une croisade religieuse est sur le point de se déclencher, et là encore, malgré des signes évidents, personne ne fait rien.

Personne ? Presque. Un nouveau Poing arrive avec ses troupes dans une des sept cités, Hissar : il s'agit du redoutable Coltaine, jadis adversaire des Malazéens qui, après la conquête de ses terres et de son peuple, est désormais devenu un de leurs généraux (ce revirement, qui peut paraître étrange, sera expliqué très logiquement à la fin du livre). Alors que l'ambiance générale est fortement arabisante dans ce tome, un grand nombre de tribus ou peuples, dont celui de Coltaine (les Wickans), évoquent, eux, clairement les indiens d'Amérique.

Coltaine entraîne les troupes Malazéennes locales à la contre-insurrection, au combat de rue et surtout à guider des colonnes de réfugiés lourdement chargés. La suite des événements montrera à quel point ce programme d'entraînement sera visionnaire. Lorsque l'inévitable insurrection, doublée d'une croisade religieuse féroce, se déclenche (en partie à cause de Kalam, d'ailleurs), il le seul gouverneur à entamer une retraite en bon ordre, malgré le fait qu'il soit opposé à des forces écrasantes et fanatisées à l'extrême. Mieux encore, dans la longue retraite (2500 Km) vers des villes restées sous contrôle impérial, plus tard connue sous le nom de Chaîne des chiens (qui donne son nom au tome 2.5 = III de l'édition française), il réussit l'exploit de transformer ce qui ressemble de prime abord à une fuite désespérée en une suite d'embuscades plus meurtrières (pour les insurgés !) les unes que les autres, dans une version suprêmement habile de « tel est pris qui croyait prendre ». Outre les talents stratégiques du général, la très grande qualité de ses troupes tribales de cavalerie y est bien entendu pour quelque chose. Et les dits talents ne s'étendent pas seulement aux tactiques tribales traditionnelles de son peuple : la bataille finale montrera aussi une maîtrise remarquable des techniques de génie militaire les plus avancées de cet univers.

La situation politique est en fait bien plus complexe qu'elle n'en a l'air : il y a des « collaborateurs » chez les natifs de Sept Cités (les Épées Rouges) et des traîtres chez les Malazéens (un des Poings déserte, massacrant une moitié de sa Légion tandis que l'autre abandonne son uniforme et se constitue en une compagnie mercenaire connue sous le nom de Légion du Tourbillon – du nom de la guerre sainte en cours-). de même, les loyautés de Kalam, sans être fluctuantes, sont complexes : bien que Brûleur de Ponts (donc déserteur) et prenant une part décisive dans le déclenchement du Tourbillon, il est aussi préoccupé par le sort des soldats Malazéens et n'hésite pas à tuer tous les croisés qu'il rencontre. Signalons d'ailleurs que les combats sont bien plus longs et mieux décrits que dans le tome 1, un point très positif à mon sens.

Dans le genre « tel est pris qui croyait prendre », Felisine va également faire les frais de sa sous-estimation systématique de la force de caractère des hommes qui l'entourent, et qu'elle croit manipuler à sa guise en usant de ses charmes adolescents. C'est particulièrement visible à partir du moment où le trio arrive sur la plage, où elle se fait damer le pion par un de ses compagnons d'infortune, Baudin, puis par les soldats dont ils croisent la route, et qui sont bien trop expérimentés pour se faire avoir par une telle jouvencelle.

- C'est magique

Le tome 1 était déjà bourré de magie surpuissante et à grand spectacle, mais clairement, dans ce tome 2, on passe encore un cran au-dessus. Si, si, c'est possible. Entre un tout nouveau Labyrinthe, des révélations fracassantes sur le Labyrinthe Jaghut, Heboric et ses tatouages et moignons très particuliers, la super-tempête du Tourbillon, le Mage Fou qui poursuit Kulp, la mort d'un Ascendant, les prêtres-envoûteurs Semks qui canalisent la rage de leur dieu au péril de leur vie, la nécromancie et les esprits de la terre des Wickans (sans compter leurs sorciers réincarnés dans des corps d'enfants…), il y a de quoi faire.

Mais le point le plus marquant en matière de magie est certainement l'introduction de deux races de change-formes, en clair des Lycanthropes très, très particuliers. En clair, la loi de conservation de la masse, c'est pour les fillettes, pourquoi se transformer en un léopard quand un seul change-forme peut en devenir huit ? Pourquoi devenir un ours lorsqu'on peut prendre la forme d'un scolopendre de la taille d'un dragon ? Bref, on est sur du Garou de très, très haut niveau là.

Le minerai anti-magie, l'Otataral, a une place très importante dans l'intrigue, et est en rapport avec un épais mystère entourant Heboric.

- Ambiance, Difficulté de lecture

Si vous avez lu le tome 1 (ou ma critique à son sujet), vous ne serez pas surpris du fait que dès le début, l'auteur ne vous mâche pas le travail en vous présentant le nouveau décor de l'action : il se comporte en fait comme si vous saviez déjà tout, vous déballant des noms de lieux, peuples, langues, etc. Cela contribue, pour moi, à renforcer l'image d'un univers si vaste, ancien et riche que vous, pauvre lecteur, n'en prendrez la mesure qu'au bout d'une longue lecture de l'ensemble du cycle et qu'après de réels efforts.

L'ambiance arabisante, d'autre part, ne plaira peut-être pas à tout le monde. Personnellement, j'adore, et je suis toujours ravi de voir un roman qui laisse la part belle à ce genre d'univers. La fuite (pas si) désespérée des réfugiés Malazéens, escortés par les Wickans et les Épées Rouges (plus ce qui reste de troupes impériales) est vraiment très bien décrite et se révèle très intéressante. Mention spéciale pour finir à une longue bataille finale, criante de vérité, et qui conclut de façon très habile cette première partie du tome 2 de la VO.

- En conclusion

J'avais trouvé le tome 1 fascinant mais exigeant, et j'avais vraiment aimé. J'ai adoré cette première partie de tome 2 : plus facile à suivre, avec un rythme plus constant que le tome 1 , plus riche en scènes d'action, avec de nouveaux personnages flamboyants comme Coltaine et des personnages connus qui prennent de l'envergure (comme Kalam), ce livre est une complète réussite.

Retrouvez une version un peu plus détaillée de cette critique sur mon blog.
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En résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec le second tome de ce cycle qui ne manque pas de m'avoir captivé, se révélant prenant du début à la fin avec de nombreux rebondissements et de nombreuses surprises. On découvre ici de nouveaux fils d'intrigues et sous-intrigues, qui viennent densifier celle du premier tome de façon très intéressante. le récit, au fil des pages, continue à se densifier, se complexifier. Comme dans le premier tome on a toujours cette impression d'être « balancé » dans cet univers, ce qui donne ainsi l'impression au lecteur de devoir s'investir, de devoir mettre les pièces d'un puzzle en place. Cela en dérangera peut-être certains, mais pour ma part je trouve cette façon de faire efficace si c'est bien fait, ce qui est le cas ici. L'univers continue à s'enrichir avec ce second tome, que ce soit dans la découverte de nouveaux lieux, de nouveaux pouvoirs qui veulent profiter des évènements et d'autres points encore. J'ai à nouveau plonger avec plaisir dans cette toile de fond vivante et soignée, donnant envie d'en apprendre plus. Les personnages ne sont pas non plus en reste, offrant des héros complexes, humains, soignés et entraînants. Chaque protagoniste arrive à trouver sa propre voix, sa propre motivation et même si certains donnent envie de le secouer, on les comprend pour autant dans leurs constructions. Mon seul regret vient peut-être de quelques petites longueurs que j'ai ressenti, principalement dans la partie sur Sha'ik reposant sur une révélation prévisible, mais franchement au vu de la taille de l'oeuvre, de sa richesse et du travail qui est proposé, c'est négligeable. Concernant le final, je dois bien admettre qu'il s'avère épique, flamboyant et que j'ai eu du mal à le lâcher jusqu'au bout. La plume de l'auteur est simple, maîtrisée et percutante et je lirai la suite sans soucis. A noter, concernant l'édition, qu'une relecture supplémentaire aurait été un plus, que ce soit devant l'accumulation de l'expression Yep ou encore certaines phrases mal construites.


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Bon je me suis laissé une semaine après la fin de ma lecture pour éviter de faire mon fanboy de base, et pour voir ce qui me restait du plaisir ressenti pendant ma lecture en laissant passer un peu de temps.
Faisons simple, l'enthousiasme est toujours là.
On retrouve ce qui m'avait plu dans le premier tome, de la hight fantasy de haute volée, une narration où le travail du lecteur n'est pas mâché et un worldbuilding au petits oignons.
A cela on ajoute dans ce tome, une écriture plus travaillée, des personnages encore moins manichéens et auxquels on s'attache plus, des scènes de batailles qui prennent aux tripes et des moments qui resteront gravés dans ma mémoire pour longtemps.
Le périple de Coltaine, Duiker et de la chaine des chiens est incroyablement touchant, perturbant et fascinant. J'étais quasiment en apnée lors de la conclusion de cette partie de l'histoire.
D'autres personnages sont aussi fascinant, Mappo, Icarium et leur amitié maudite, Félisine qu'on a majoritairement envie de baffer pendant une grande partie du roman gagne en épaisseur, en logique et en potentiel narratif, Violain que j'adore sans arriver forcément à mettre le doigt sur le pourquoi du comment.
J'ai eu un peu plus de mal avec l'arc de Kalam, mais sa conclusion par contre est juste excellente.
En bref, une lecture toujours aussi exigeante en implication, mais tellement gratifiante en plaisirs reçus que je ne peux qu'en conseiller la lecture.
Et vivement le tome 3 !
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Cet épisode est d'une toute autre envergure que le précédent !
Alors que dans le 1er tome tout était assez "immobile", les intrigues se déroulant dans des lieux biens déterminés, le 2e tome n'est que mouvement. Celui de plusieurs groupes.
Le voyage de Violain, Crokus et Apsalar, la quête de Mappo et Icarium, dont on ne sait pas grand chose, la mission de Kalam, le chemin de croix de Felisine, Heboric et Baudin et la chevauchée de Duiker, Coltaine et des Wickiens... Encore beaucoup de personnages qui développent différentes intrigues.
C'est une sacrée lecture que de suivre la longue marche de Duiker, dont on subit les questionnements, les combats, la soif, l'épuisement, l'horreur, autant que lui. Erikson a vraiment beaucoup donné à cette partie de l'intrigue et les descriptions des combats et de l'effet de la guerre sur l'âme les ont rendues intenses, immersives.
Cette immersion m'a fait préférer les passages centrés sur les aventures de Violain et de Kalam, deux personnages que j'appréciais déjà beaucoup dans le 1er tome, et qui apparaissent alors comme des bouffées d'air.
Et puis Felisine... Parmi les quelques femmes qui prennent une place importante dans l'histoire, difficile d'avoir de l'empathie pour ce personnage très agaçant.
Voilà donc, un tome 2 aussi intéressant que le premier. Je dois avouer que cette saga est une bonne surprise et que je suis vraiment emballée.
Je vais essayer d'éviter de me ruer sur le tome 3 et ses qq 1400 pages... Histoire de ne pas devoir attendre trop longtemps la sortie du t4 en poche.
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J'ai adoré ce deuxième tome de la série "le livre des martyrs". Je dois dire que la lecture a été plus compliqué pour moi que pour le tome 1.
C'est une suite mais l'histoire et presque tout les personnages changent. Ont ne retrouve seulement que Kallam, Violain, Crokus et Appsalar (ou "mes regrets" dans le tome 1).
L'ambiance est très "arabisante" et ça change ce qui n'est pas pour me déplaire. Les personnages (toujours aussi nombreux) sont toujours aussi travaillé et j'ai vraiment adoré suivre l'historien Druiker.

Alors tout comme le premier il faut s'accroché. Ont n'est pas pris par la mains. Il y a beaucoup de personnages. le worldbuilding est tellement fouillé qu'on peut si perdre mais ce n'est vraiment que du bonheur.
Je vais m'attaquer au tome 3 d'ici peut et poursuivre dans cette saga unique.
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Pfiouuu ! je ressors de ma lecture complètement chamboulée.

Chamboulée par toutes les émotions qui m'ont étreintes tout au long de ce second tome.
J'ai été happée, comme par le premier tome, par le souffle épique qui souffle sur le désert de Raraku.

Ce second se passe majoritairement dans le désert et l'on suit la lente et folle épopée de toute une ville fuyant l'invasion. Des milliers de réfugiés, des milliers de soldats ayant endossés la lourde responsabilité de les mettre en sécurité malgré les troupes ennemies qui les talonnent.

La fatigue, la soif, la faim, le désespoir, puis l'espoir lorsque certaines batailles sont gagnées, le courage, la bravoure, le sacrifice, l'odeur du sang et de la mort. C'est tout cela que j'ai ressentis lors de ma lecture.

Dans ce second tome nous suivons la suite des aventures de certains personnages. Nous retrouvons Kalam, Violain, Crockus, Apsalar. Mais nous faisons connaissance avec d'autres personnages tout autant intéressants et surprenants: Druicker, l'historien impérial, le haut Point Coltaine, qui sera à la tête des armées et des réfugiés, Mappo et Icarium, un drôle de duo très émouvant.

Bref, vous l'aurez compris, ce tome est à la hauteur du précédent si ce n'est plus. La plume de Steven Erickson toujours incisive et enchanteresse.
Les émotions sont très présentes tout au long de ce volume, tout comme l'action omniprésente. Malgré les 900 pages, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, et la fin du tome me donne envie de repartir directement dans l'Empire Malazéen !
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Beaucoup de très belles chroniques illustrent ce second tome du Livre des Martyrs. Je n'aurais après tout que peu de choses à ajouter, sinon peut-être un résumé de ce que figure finalement ce formidable bouquin : la chaine des chiens. Voilà un périple que j'ai peu rencontré couché sur le papier. C'est un épisode incroyable, d'une densité folle, où tend une émotion captive de ce formidable drame. Ca ne verse pas dans le pathos, juste une émotion brute, brutale, qui atteint son apogée à 300 m des murs de la ville fortifié d'Aren.
Tout ça pour ça ? Pffff, mais non, tout ça et puis aussi ça, cette fin de dingue ? Merci à Steven Erikson pour ce roman, l'un des meilleurs du genre, très heureux d'avoir pu vivre cette expérience littéraire.
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Ce second tome s'est clairement révélé à la hauteur du premier, peut-être même encore meilleur. Je suis véritablement fascinée par cet univers incroyablement riche et par l'imagination foisonnante et originale de son créateur. Découvrir peu à peu ce monde, les coutumes (très diverses au vu du nombre de territoires et de peuples), le fonctionnement des différentes magies, les créatures, l'Histoire (avec un recul sur des milliers d'années, rien que ça !), est un plaisir qui se confirme à chaque page. Ce tome introduit des personnages charismatiques et fascinants, à l'instar de Coltaine, Mappo et Icarium, tandis que d'autres (Félisine notamment) sauront susciter des sentiments beaucoup plus mitigés et complexes. La loyauté, la guerre, la rébellion à l'autorité en place, l'amitié, le destin (ou la volonté de suivre son chemin)… des thématiques abordées avec beaucoup de nuances et de force de cet opus.
Alors oui, ça en fait des pages (surtout quand on connaît le nombre de tomes…), mais on ne s'ennuie pas une seconde. Et quand, comme moi, vous aimez les oeuvres qui prennent leur temps, qui enrichissent cadre et personnages, c'est une oeuvre idéale ! Les Porte de la Maison des Morts confirme mes sentiments positifs à l'égard de cette saga gigantesque et atypique, incroyable puzzle littéraire.

Cependant, quitte à passer pour la casse-pieds de service, je dois souligner un point qui m'a franchement agacée : les fautes. Nous sommes sur un bouquin de près de neuf cents pages, je peux tout à fait concevoir que quelques coquilles se glissent ici ou là. Sauf que les erreurs ont commencé à se répéter un peu trop souvent, j'ai fini par les noter, et on ne trouve pas que des coquilles, mais aussi des trucs du genre « Les infanteries (…) ne daignèrent pas lui servirent d'escorte. » ou « le verre de terre pourri met les voiles avec son butin. ». Et dans un livre (qui plus est à 25€), je trouve ça ahurissant et frustrant car ça me sort directement de ma lecture. S'ajoutent à cela quelques phrases bizarrement tournées, des notes de bas de page au milieu du texte et un peu trop de « yep »… C'est dommage car le travail engagé par les éditions Leha pour traduire et nous offrir cette fantastique saga est fabuleux, mais j'espère ne pas retrouver la même quantité de fautes dans le troisième tome. Certes, le bouquin est long, mais les relectures, c'est pas mal quand même…
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Les Portes de la Maison des Morts est un livre que j'ai trouvé sublime ! le genre de texte qui parvient à susciter bon nombre d'images, d'émotions et réflexions qui restent longtemps en mémoire.

L'arc Coltaine/Duiker/Chaîne des chiens, narrant le voyage désespérée d'une caravane de réfugiés malazéens pris au piège au milieu d'un soulèvement contre l'empire Malazéen, est tout simplement incroyable. le talent de conteur d'Erikson sur ces chapitres m'a clairement impressionné. Il arrive à nous faire ressentir la folie, l'horreur et le chaos du champ de bataille et de cette interminable fuite, comme si nous étions au coude à coude avec ses protagonistes.
C'est beau et terrible à la fois. D'autant plus que l'on assiste à la destruction mentale des personnages au fur et à mesure de leur avancée. le personnage de Duiker étant vraiment très touchant, . Quand à Coltaine, Erikson parvient à en faire un personnage légendaire et inoubliable.

Le reste du livre ne démérite pas pour autant. L'amitié tragique de Mappo et Icarium offre de très beaux moments.
Le chemin de croix de Félisine est en définitive assez surprenant, tout comme l'écriture de ce personnage et de ses compagnons.
Je trouve d'ailleurs qu'Erikson arrive vraiment à dépeindre des personnages très intéressants, toujours en multiples nuances, bourrés de contradictions qui les rendent très humains et toujours plus complexes qu'ils ne le semblent (Baudin est un bel exemple de ça, ).
Enfin Kalam et Violain, les deux brûleurs de pont déjà présent dans la tome 1, sont toujours aussi bons. Tout particulièrement Violain qui gagne pas mal en profondeur.

De plus, non content d'avoir une histoire et des personnages captivants, le livre parvient en plus à susciter des réflexions passionnantes que ce soit sur les civilisations, la place et l'impact des individus en leur sein, l'insignifiance des hommes face à l'immensité du temps, leur propension à la cruauté, la complexité de l'histoire opposée à la vision caricaturale et simpliste que nous pouvons en avoir , la façon dont un homme peut devenir mythe et infuser son peuple , etc, et cela en utilisant souvent les artifices de la fantasy comme métaphore, plutôt qu'en énonçant platement les choses.

Pour le moment, je trouve que ce cycle réussit parfaitement à croiser une dark fantasy plus crue et « réaliste » (même si je n'aime pas ce mot) avec une fantasy complètement décomplexée en terme de merveilleux, de magie, de situations et de personnages tout en démesure. Ce qui rend le tout souvent surprenant et rafraichissant.

Cela reste cependant une lecture relativement exigeante et, surtout, qui ne fait aucun effort pour rattraper le lecteur qui aurait du mal.

Personnellement, je trouve que c'est un parti pris hyper ludique. le livre nous oblige à être un lecteur actif, d'être attentif et d'essayer de comprendre cet univers par nous même, de faire les liens et donc de participer à sa construction, ce qui le rend encore plus tangible (et quel univers !). La lecture devient un voyage fait de souvenirs car l'on a exploré le livre et son monde au fur et à mesure, sans avoir toutes les clés dès le départ.

Je comprends tout à fait que ça ne plaise pas à tout le monde mais, à mon sens, quand c'est bien fait et que l'on y est réceptif, cela enrichi l'expérience de lecture de bien des façons.

Pour moi c'est bien simple, les deux premiers tomes du Livre des Martyrs font non seulement partie de mes meilleures lectures de 2018, mais également des meilleurs livres de high fantasy que j'ai pu lire (jusqu'à présent) ! C'est peu dire que j'ai pris une claque magistrale doublée d'un plaisir de lecture constant.
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