Un bon polar suédois : il y a tous les ingrédients : il y a du soleil certes, les nuits sont fraîches (voire très chaudes) (ça chauffe dès les premières pages), des rues et des personnages aux noms (un peu) imprononçables (mais non, si peu... c'est une question d'entraînement ;) ), une héroïne qui se pose beaucoup de questions (mais ici, elle n'a pas de tare monstrueuse, avec un penchant pour la dive bouteille comme Malin Fors). Bien construit. Pas de temps mort : pour une fois, c'est un polar scandinave qui va à 100 à l'heure !
Une vision de l'intérieur des immigrés... Ali, sa mère Mitra et son grand-père sont venus d'Iran. Ali ou Ann Lindell, la commissaire, parlent de cette condition d'immigrés. Ce que certains Suédois peuvent ressentir envers les immigrés ; ce qu'Ann s'empêche de penser, le travail clandestin... Comme toujours depuis
Sjöwall et
Wahlöö (clic sur les noms) les initiateurs du polar scandinave), une petite analyse de la société suédoise.
Un défaut ? Trop de noms de personnages dans les premières pages ! Difficile de retenir qui est qui (surtout quand on découvre une série en cours de route). D'autant plus quand plusieurs personnages portent le même nom (ici, deux Andersson, aussi page 213), d'où l'utilité de l'utilisation fréquente du second prénom.
Je m'explique : il y a des pages et des pages d'annuaire téléphoniques de personnes s'appelant Andersen à Copenhague (Danemark) (et c'est pareil en Norvège et en Suède). Donc, on accole les deux prénoms à son patronyme : par exemple, Han Christian Andersen. Mais un seul auteur des "Contes d'Andersen"... Malgré tout, il peut exister plusieurs Jan Lars Christiansen à Copenhague, Odensee ou Aalborg ou Århus...
Un extrait ? Page 337 : Il croisa un groupe de touristes gesticulant et se coupant la parole, avec l'impression qu'il s'agissait de Français. Arghhhh ! le cliché ! (quoique... il y a beaucoup de vrai dans le cliché !).
En bref : un très bon polar bien construit. Comme toujours dépaysant !
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