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Citations sur En panne sèche (25)

Chez un camarade de classe, il était tombé sur de vieux numéros du Reader's Digest ; il avait réussi à les lui extorquer et les avait dévorés. Dans l'atmosphère pesante de la maison familiale où l'on conjurait sans cesse la fin du monde qui approchait, la catastrophe écologique et l'effondrement imminent de l'économie, ces lectures étaient son refuge, sa bouée de sauvetage, son arche de Noé spirituelle. Ces histoires qui racontaient comment des gens parvenaient à dépasser les obstacles et vaincre les difficultés à force d'intelligence et de compétence l'avaient littéralement maintenu en vie. Apprendre que des plongeurs avaient réussi à devenir millionnaire, des cireurs de chaussures patrons et des grooms sénateurs lui avait donné courage. C'est ainsi que l'Amérique était devenu pour lui, l'incarnation de la liberté et de la confiance.
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En campagne, on se plaignait du vol de bois en forêt, dans les granges ou dans les dépôts, une véritable épidémie. Il apparu, contrairement aux suppositions initiales, que ces délits n'étaient pas le fait de chômeurs et d'érémistes – eux vivaient la plupart du temps dans les HLM de banlieue –, mais d'employés jouissant d'une bonne situation et de revenus convenables, qui possédaient chez eux une cheminée ou un insert.
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Rares sont les familles qui entretiennent leur histoire. On connaît les proches encore vivants, et basta. Quand les grands-parents disparaissent, ils emportent les souvenirs avec eux. En règle générale, les gens ne connaissent même pas le nom de leurs ancêtres, quelques générations plutôt.
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Néanmoins, au fil du temps, il apparut que la maison au bord de la montagne, si magnifique fût-elle, présentait quelques inconvénients.
Le plus inquiétant concernait le chauffage. L’avertissement de l’ancien propriétaire s’était révélé plus que justifié. Oui, à présent, Dorothea soupçonnait même la famille Anstätter d’avoir en fait revendu la maison à cause de la facture de fioul.
La cuve contenait trois mille litres. C’était beaucoup quand on la faisait remplir et qu’on recevait ensuite la facture, mais c’était peu compte tenu des besoins de la chaudière. Lors de la première période de mauvais temps qu’ils passèrent dans leur nouveau logis, ils eurent l’impression que l’aiguille de la jauge descendait à vue d’œil – et cela en avril ! Ils préféraient ne pas savoir ce que ce serait en hiver.
Pendant un moment, Werner fut persuadé que sa cuve avait un trou. Le spécialiste qu’il finit par appeler la vérifia et en vint à la conclusion qu’elle ne fuyait pas.
– Que pouvons-nous faire alors ? l’interrogea Werner. Isoler la maison ?
– Faut voir, répondit le spécialiste, qui se mit aussitôt à inspecter les murs, les fenêtres et la toiture.
Ses propositions revenaient quasiment à tout rebâtir : il fallait recouvrir les murs extérieurs d’un lattis de douze centimètres d’épaisseur, changer toutes les fenêtres, démonter, isoler et refaire le toit, poser des cloisons à l’intérieur et baisser le plafond de la salle de séjour.
– Comment peut-on bâtir une maison pareille ? demanda Werner avec énervement.
– Elle a été construite dans les années soixante. À l’époque, le pétrole valait moins cher que l’eau.
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Même la dernière goutte d’essence permet encore d’accélérer. Évidemment, Markus Westermann ne pouvait pas savoir qu’il était sur le point d’en faire l’expérience. Il se trouvait sur l’Interstate 80, juste derrière le pont qui enjambe la Susquehanna, et désirait seulement doubler ce putain de camion qui faisait du quarante-sept miles à l’heure avec une constance désespérante.
Il s’engagea donc sur la voie de gauche. Il pleuvait. Et il tenait son portable contre son oreille.
– Attendez, attendez ! Écoutez-moi, cria-t-il. Ne raccrochez pas ! Croyez-moi, mister Taggard attend mon coup de téléphone.
– C’est possible, dit une voix de femme à l’autre bout du fil. Seulement, comme je vous l’ai dit, il n’est pas dans nos bureaux pour le moment.
Les essuie-glaces luttaient contre les trombes d’eau projetées par les pneus imposants du camion. Le regard de Markus tomba sur l’aiguille du compteur. Doucement, se rappela-t-il à l’ordre. La vitesse était limitée à cinquante-cinq miles à l’heure. La police le recherchait. Ce n’était vraiment pas la peine de se faire remarquer en roulant trop vite.
– Écoutez, dit-il, je sais bien que vous n’êtes pas une vraie société américaine de fruits et légumes. Et que mister Taggard n’est pas non plus directeur des ventes. Cependant, il a très certainement un portable dans sa poche…
– Son numéro de portable est confidentiel et…
– Oui, oui, bien sûr. Mais je vous en prie, ma’am. Je parie que mon nom figure dans son répertoire. Avec un commentaire du genre « à me passer à tout moment ».
Le camion semblait interminable. Est-ce qu’il accélérait pour l’empêcher de doubler ? Pourquoi ça ? Markus appuya plus fort sur la pédale.
– Vérifiez une dernière fois. S’il vous plaît. C’est très, très important.
Elle marmonna quelques mots puis il l’entendit tapoter sur un clavier. Ah, quand même ! Dans le rétroviseur, il aperçut un malade qui fonçait sur la voie de gauche en lui adressant de loin des appels de phare. Markus Westermann appuya sur le champignon.
Mais la voiture ne réagit pas. Aucune pression du dos contre le siège. Aucune réponse, même quand il eut le pied au plancher. Et, d’une certaine manière, la voiture ne produisait pas le son qu’elle aurait dû…
Markus comprit avec un soudain effroi qu’il entendait seulement les pneus rouler sur le revêtement humide, qu’il n’entendait plus le moteur.
– Mister Westman ? dit la voix dans l’écouteur. Je vous passe maintenant mister Taggard.
– Je le rappelle !
Markus jeta son portable sur le siège du passager, serra à toute vitesse la clé entre ses doigts, entendit le démarreur. Mais le moteur ne se mit pas en marche.
La jauge. Putain de merde ! Il avait toujours su qu’elle était cassée, qu’elle affichait n’importe quoi. Bref, que c’était une cochonnerie électronique. Mais elle indiquait à moitié plein. À moitié plein, nom d’un chien ! Elle ne pouvait pas indiquer à moitié plein et après…
Est-ce qu’il avait bien remis le compteur à zéro à la station-service ?
Non. Merde ! Le réservoir était tout bonnement vide.
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