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Une lecture -découverte offerte par un ami, grand lecteur... souhaitant partager cette dernière lecture, en me prévenant au préalable (connaissant mes réticences !)de ne pas me fier au genre"Policier" affiché sur la couverture...Plutôt un roman sociétal, dans une veine de belle qualité ...

Je l'ai débuté aussitôt... Ce fameux "salon de la beauté" est dirigé par une patronne peu commode et exigeante, pour ce luxueux institut de Bogota... Mais la narratrice principale de ce roman sera Karen ,une jeune mère métis célibataire, esthéticienne très belle et professionnelle... qui vit seule, se bat pour envoyer de l'argent à sa mère afin qu'elle puisse vivre et élever son petit fils, Emiliano, qu'elle a dû lui confier...Karen est la confidente privilégiée de ses nombreuses clientes...
Un jour, une adolescente, Sabrina, vient se faire belle pour une rencontre amoureuse... et le lendemain , elle est retrouvée morte... Karen ira en cachette à son enterrement, pendant ses heures de travail et s'interrogera sur ce qui a pu arriver à cette toute
jeune fille!!

Un univers de femmes, quasi exclusivement, se racontant, mais qui raconte aussi le monde extérieur, la société colombienne très violente, et corrompue, où la misère d'un trop grand nombre les pousse au désespoir, aux solutions extrêmes, comme la prostitution...!Une lutte âpre pour survivre, sortir de la misère...

"Je hais cette habitude d'appeler "indiens" tous ceux qui, selon elles, se situent au bas de l'échelle sociale.
Je hais cette façon de n'utiliser le vouvoiement que pour s'adresser aux domestiques. Je déteste l'obséquiosité des serveurs qui, au restaurant, s'empressent de venir dire aux clients "Et que désire Monsieur ?" ou "Tout ce que Madame voudra" (...) Il y a tant de choses que je hais, que je déteste, tant de choses que je trouve injustes, stupides, arbitraires et cruelles, et je les hais encore plus quand je me hais moi-même d'appartenir à cette réalité inévitable. (p. 12)

Après une agression sordide de son propriétaire et du vol de ses économies (pour faire venir son petit garçon), Karen devient le soir, en plus de son travail d'esthéticienne, escort-girl !!
C'est une "battante" notre Karen , mais que d'épreuves, d'obstacles, d'agressions subissent la population féminine, au quotidien, dans cette grande ville de Bogota... !

Il ne fait pas bon être une "femme seule "en Colombie !!!

"(...) Les gens n'y habitaient plus à cause de l'insécurité. Dans cette ville, il n'y a pas d'espace où rester entre la rue et à l'intérieur de chez soi. Il faut mettre des obstacles, des limites, des barrières de protection. Un gardien, voire plusieurs, une grille, si possible électrifiée, un chien féroce..."( p. 88)

La narration se fait par le biais de plusieurs personnages: Karen, notre esthéticienne; une de ses clientes... et le récit alternatif de la courte vie de Sabrina, assassinée, après être passée au salon de beauté , auprès de Karen...

Ce qui est très intéressant c'est la virulence des observations sociales, la dénonciation de cette
société colombienne corrompue, où la misère des uns sert des potentats machistes, et mafieux, l'insécurité généralisée, les injustices sociales criantes . Texte très vivant... mais cette société colombienne fait froid dans le dos!!
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Une jeune adolescente, Sabrina, est retrouvée morte. Sa famille ne croit pas à son suicide. La dernière personne a l'avoir vue vivante est Karen, une ravissante esthéticienne de la Maison de la Beauté, institut haut de gamme implanté dans les quartiers huppés de Bogotá.
Melba Escobar construit son polar non pas autour de cet homicide maquillé en suicide, mais autour de la personnalité de la belle Karen, métisse issue des quartiers pauvres, mère célibataire contrainte de travailler pour les femmes riches de la bonne société colombienne.
Les narratrices se succèdent, les points de vue également, l'intrigue se ramifie: assassinat, corruption politique, prostitution… Melba Escobar multiplie les pistes, les faits, les personnages, sème les indices… et demerdez-vous avec. A chacun de se faire son opinion, ou de revenir en arrière pour relire certains passages.
Ajoutez à cela une touche de psychanalyse finale pour compliquer l'intrigue ambiance La Maison du docteur Edwardes ou Sang chaud pour meurtre de sang froid, et vous finissez par vous demander si ce roman est brillant ou complètement bancal.
Etrangement, malgré une construction qui pêche par son manque de rigueur dans la construction , et de profondeur dans la description des liens qui unissent les trois principales protagonistes, j'ai trouvé le salon de beauté très plaisant à lire.
Le roman noir fonctionne lorsqu'il est social. Et la critique sociale est là, féroce, rendue plus criante encore lorsqu'on l'inscrit dans l'univers ouaté et sensuel des cabines d'esthétique.
A travers ce gynécée miniature qu'est le salon de beauté, Melba Escobar dresse un portrait sans concession d'une partie de la société colombienne, violente, corrompue, et d'autre part de la condition féminine confrontée au machisme le plus animal qui broie toutes les femmes, pauvres comme riches.
Elles sont toutes esclaves de leur image, dans un monde où la tyrannie de l'apparence, de la jeunesse, les poussent à tous les sacrifices. Les femmes pauvres sont violées, exploitées, soumises aux désirs des hommes, les plus intelligentes constatent désabusées que leurs capacités intellectuelles, au mieux ne valent rien, au pire, sont pillées par les hommes, les laides, souffrent et n'existent pas. Les noires et les métisses sont au bas de l'échelle, soumises au diktat des cheveux lisses et du mépris de caste. Faire d'un salon de beauté raffiné où les femmes s'abandonnent, se confient, se dévoilent, le centre névralgique de la société colombienne est donc le principal atout de ce roman.
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Femme (du monde, ou bien putain, qui bien souvent êtes les mêmes ♪♫), tu t'épileras dans la douleur, tant qu'il y aura des hommes pour préférer les te-cha, SL et jambes glabres... Et aussi, tu lisseras tes cheveux, siliconeras ta bouche et ta poitrine, porteras des vêtements et accessoires de luxe pour étinceler au bras de ton mari/compagnon/amant.

Voilà le genre de clientèle de la Maison de la Beauté, à Bogotá. Dans ce salon de luxe, on croise des femmes de ministres (et de mafieux) qui viennent se faire épiler, masser, etc. Les employées sont priées de s'écraser, et avec le sourire, s'il vous plaît, quelle que soit la manière dont on les traite. Toute familiarité entre clientes huppées et esthéticiennes est malvenue, chacune doit rester à sa place. Malgré cette règle, la jeune, douce et jolie Karen a tendance à se confier à Claire, une psy qui fréquente le salon. C'est ainsi qu'elle lui parle d'une adolescente retrouvée morte, probablement assassinée.

Séjour instructif et agréable - quoiqu'effrayant - en Colombie où les corrompus règnent et s'entretuent, où on te fait vite passer de vie à trépas via quelques trous de balles au coin d'une rue.
L'intrigue est intéressante, avec une semi mise en abyme pas toujours très claire autour de Claire, justement.
Hélas, la fin de ce roman policier donne l'impression d'être bâclée. On assiste à un premier revirement étonnant de la narratrice (on ne sait alors plus très bien où on en est), suivi d'un autre.
Encore une fois, je m'empresse d'oublier les dernières pages du livre pour ne retenir que le meilleur.
___

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=MJcUMKGCdrY
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J'étais contente de me retrouver en Colombie et de passer du temps dans un salon de beauté ce qui ne m'arrive jamais, mais alors quel ennui. Je me suis complètement perdue avec toutes ces voix. Si certains passagesm'ont fait sourire, ils sont rares et s'il est vrai que l'on en apprend sur la société Colombienne, les informations sont noyées dans une histoire à laquelle je n'adhère pas. J'ai alors voulu aller voir les critiques de babelio et lorsque j'ai vu (merci zilliz) que la fin était à oublier, j'ai compris ce qu'il me restait à faire. La critique de Pecosa à appuyer ma décision. J'ai lu plus de la moitié et je n'ai aucun plaisir je ressors donc de ce salon de beauté et je n'y reviendrai pas.
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Le salon de beauté est une belle surprise et si je me suis tournée vers ce roman c'est par nostalgie. Mon premier métier, de mes 18 a 22 ans, a été d'être esthéticienne. J'ai raccroché mon uniforme, il y a bien longtemps mais pourtant certains jours cela me manque. J'ai donc voulu y retrouver l'ambiance au fil de ces pages, et j'ai pu découvrir un excellent roman.

On fait la rencontre de trois femmes : Karen, esthéticienne, Claire, psychanalyste et cliente de Karen et Lucia, une amie de Claire. Autour d'elle, une sombre histoire de meurtre, une jeune adolescente qui est venue se faire épilée avant un rendez-vous avec son petit ami est retrouvée morte. Que s'est-il passé pour qu'elle perde la vie ?

Au-delà de l'enquête qui au final n'est présente qu'en arrière-plan, c'est toute la société colombienne qui nous est décrite et le constat n'est pas forcement très beau : corruption, violence, viol, drogue, meurtre… Bref, il n'est pas facile d'être une femme dans un pays comme celui-ci. En dehors de cette description de la société, on constate également que l'enquête est inexistante ou très bâclée sans le payement de pot-de-vin et sans argent donné aux bonnes personnes. C'est parfois tellement révoltant. Et la fin, le prouve. J'ai lu beaucoup de critiques où les lecteurs étaient déçus et pourtant, je l'ai trouvé fidèle à tout ce qui nous a été présenté au fil des pages. Est-ce que le roman aurait pu finir autrement, honnêtement je ne pense pas.

J'ai aimé le dépaysement et le voyage dans ce pays tellement fascinant. C'est une destination qui me fait rêver mais aussi extrêmement peur et après ma lecture, ce sentiment est encore plus présent. C'est dommage car il doit y avoir des choses tellement belles et une culture tellement riche à découvrir mais en même temps le pays semble terriblement dangereux.

Enfin, j'ai beaucoup apprécié nos trois héroïnes. Karen est peut-être la plus complexe, celle qui est la plus difficile à cerner par ses choix ou ses actions mais au final toutes ses décisions sont compréhensibles vu sa situation difficile. Claire est attachante et Lucia m'a fait beaucoup pitié par son attachement à un homme qui n'en valait vraiment pas la peine.

J'ai retrouvé avec plaisir l'univers de la beauté et des instituts : l'étroitesse des cabines et les confidences des clientes, l'ambiance parfois difficile entre les collègues féminines, les soins et les odeurs des produits. C'est une vraie réussite car tout est très bien décrit.

C'est en tout cas, une bonne découverte et j'espère que d'autres romans de l'auteure seront traduits dans le futur.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Karen, jolie métisse de Bogota, peu épargnée par les épreuves, trouve un emploi dans un « salon de beauté » en croyant que le pire est derrière elle.

Sauf que dans ce monde où l'esthétisme et le superficiel sont légions , les langues se délient, les amitiés et les amours se font et défont et c'est le pire qui va advenir, lorsque une des clientes du salon est retrouvée sauvagement assassinée.

Dans ce roman, qui flirte autant avec le récit d'apprentissage que la chronique sociale bien noire, l'histoire est racontée principalement à travers les voix des femmes qui sont toutes reliées d'une manière ou d'une autre par le salon de beauté: on suit différents points de vue, sautant dans le temps, d'un personnage à l'autre, d'une patiente de ce salon à une autre.

Ce roman nous fait plonger tête baissée dans cette Colombie qu'on connait mal et où les femmes valent peu de choses.Radiographie au scalpel d'un pays rongé par des maux profonds et ou la corruption est présente , ce roman de Melba Escobar (un nom prédestiné quand on parle de Colombie) capture le style de vie des gens qui réussissent à vivre malgré tout.

L'auteure porte un regard sans concession pour ses personnages et pour son pays,, l'auteure n'épargne rien dans un récit au tempo crescendo qui possède un côté assez terrifiant .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bogotà de nos jours

Claire la narratrice est psychanalyste. Elle est née en Colombie puis est partie de longues années en France pays de ses parents. La cinquantaine elle rejoint la Colombie.
Lucia est une amie de Claire, elle vient de se séparer de son mari Eduardo. Toute sa vie elle a travaillé avec lui, elle écrivant des livres de développement personnel et lui apposant juste son nom dessus.
Karen a 24 ans, elle travaille à la Maison de la Beauté en tant qu'esthéticienne, elle cherche à économiser au maximum pour faire venir son fils de 4 ans qui habite chez sa mère, loin de Bogota.
Sabrina a 17 ans et se rend également fréquemment à la maison de la beauté pour des soins.

Sabrina, après une visite à l'institut, est retrouvée morte... l'enquête est bâclée et conclut à une overdose...les parents de la jeune fille engage un détective pour poursuivre les investigations.

Voilà un thriller qui est plus une chronique sociale de la Colombie qu'un roman policier.
Cette société est corrompue et les femmes fortement malmenées. Chaque chapitre est vu par une des protagonistes (de temps en temps par un des hommes).
Ces femmes m'ont émues et fait trembler.

Ce livre, dur mais passionnant, est porté en grand partie par la lumineuse Karen ....
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Ressenti mitigé après cette lecture que j'ai trouvée complexe, confuse et je me suis perdue avec tous ces personnages. le plus de ce livre, néanmoins, est la description fine et sans concession d'une société colombienne fragilisée par la violence et la corruption dans tous les milieux, et notamment de la violence faite aux femmes. Un roman dur mais qui aurait mérité plus de simplicité pour en apprécier totalement sa teneur.
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J'ai dévoré ce livre qui possède de nombreuses richesses:
- L'abord policier est original, bien construit, l'affaire est intéressante à suivre.
- L'analyse de la société colombienne, des mécanismes racistes, classiciste et machistes sont bien analysés et présentés.
- le style d'écriture est facile à lire, très percutant, dynamique, parfois acide aussi.
- La connaissance de certains mécanismes psychologiques liés aux conséquences des violences sexuelles sur les victimes.

Pour les points faibles, je dois avouer ne pas avoir été fan de la fin, un peu désorientée par la narration à la première personne de plusieurs personnages, et quelques détails; mais dans l'ensemble c'est vraiment un livre que j'ai trouvé bon et bien écrit.

Je suis très contente d'avoir noté de lire ce livre après la critique de Fanfanouche24 qui m'avait séduite, effectivement c'est un superbe roman sociétal.
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Claire, franco-colombienne, est de retour à Bogotá, sa ville de naissance, après avoir longtemps vécu en France. Cette psychanalyste de cinquante-neuf ans, bien qu'issue de la bourgeoisie, éprouve pour ses pairs confits dans leur condescendante et capricieuse supériorité une détestation équivalente à son incompréhension pour une nouvelle génération que son obsession pour son apparence rend superficielle et inintéressante. le ton sur lequel elle s'exprime, entre conversation amicale et confession faussement intime, embarque le lecteur sans peine. Sa narration révèle une femme discrète et sans doute sincère, qui se qualifie elle-même d'un "peu coincée".

C'est à la Maison de la Beauté, salon d'esthétique où se croise l'élite de la capitale colombienne, qu'elle rencontre Karen, qui y est employée. La jeune femme est venue du Sud du pays dans l'espoir de mieux gagner sa vie à Bogotá ; elle économise en vue d'y faire venir son fils de 4 ans, qu'elle a laissé chez sa mère. Claire est immédiatement charmée par sa beauté métisse, "naturelle au point de sembler presque agressive dans un monde où les fleurs ne poussent plus dans la terre".

Au fil de leurs rencontres régulières dans la cabine de soins où Claire se sent apaisée par la chaste sensualité que lui procure les mains expertes de Karen, les deux femmes nouent une relation invitant bientôt aux confidences. L'esthéticienne apparait à la psychanalyste comme le personnage principal d'une histoire qu'elle commence à écrire dans sa tête, puis de manière concrète, avec pour résultat le texte qu'il nous est donné à lire.

Une histoire alimentée par un drame impliquant la jeune femme : Sabrina Guzman, lycéenne, est retrouvée morte la nuit suivant son rendez-vous pour une épilation, ce qui fait de Karen l'une des dernières personnes à l'avoir vu vivante. La conclusion de l'enquête oscille entre suicide ou overdose, mais les parents de la jeune fille ne croient à aucune de ces deux versions.

Il convient d'ajouter au duo que forment Claire et Karen une troisième héroïne. Lucia Estrada est la meilleure amie de Claire. Elle a pendant des années écrit des livres de développement personnel que son mari -dont elle est dorénavant séparée-, par un arrangement qui leur convenait à tous deux, signait et publiait à son nom.

"Le salon de beauté", "terre de femmes aux manières raffinées", nous emmène bien au-delà de son atmosphère feutrée et parfumée. La mort de Sabrina est un prétexte qu'utilise Melba Escobar pour dresser de la capitale colombienne un portrait bien peu flatteur. Corruption, misère, inégalités sociales, sont autant de maux dont les femmes sont généralement les premières victimes, souvent condamnées à des boulots difficiles et sous-payés. Dans un pays où leur valeur dépend de la taille de leurs fesses et de la rondeur de leurs seins, elles se sont habituées à ne rien dire, à ne pas faire de vagues, subissant à tous les niveaux sociaux la violence des hommes.

La description de ce contexte, la plume fluide de l'auteure rendent la lecture plaisante. Dommage que ces qualités soient amoindries par une complexité narrative qui finit par perdre un peu le lecteur.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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