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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Suite à son licenciement, Hasna doit accepter de subir des opérations de chirurgie esthétique qui sont préconisées par Pôle Emploi. Ces opérations devraient l'aider à trouver plus facilement du travail. Hasna est d'abord opérée du visage, puis c'est son corps et ses organes génitaux qui sont charcutés. Elle vit mal ces opérations et sombre peu à peu dans la dépression.

Dans ce monde « vaste zone uniforme, sur laquelle les paroles n'ont pas de prise, seuls comptent l'image et l'écrit, rapport de police photos à l'appui, câbles surveillance et capture d'écran, la prose du présent ».

A travers cette dystopie au style incisif, l'auteur dénonce la dictature de l'apparence et les dérives qui en découlent. Quelle place notre visage et notre physique tiennent-ils dans notre société ? Les injonctions sociales, dictées par les organismes étatiques, apparaissent comme les tortures des temps modernes. Par certains moments, les thèmes abordés dans ce roman font écho à 1984 de George Orwell. En usant et abusant de métaphores pour mettre en exergue la « bad trop » d'Hasna, Camille Espedite signe un roman percutant et ultra moderne. Un bémol cependant sur le style qui aurait pu être un peu plus épuré et faciliterait l'accès à ce roman à un plus grand nombre. Vous ne regarderez plus votre reflet dans le miroir de la même manière ...
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Embarquez pour un monde terrifiant. Un monde de l'apparence. Un monde rance, où le visage est devenu un couteau suisse.

J'ai été surpris, au départ, de constater que le roman est écrit à la deuxième personne du singulier. Mais au bout de quelques lignes, je m'y suis accommodé, et plus encore, j'ai savouré ma lecture.
La lecture de cette satire de la société, parfumée de réflexions philosophiques, vaut réellement le coup. le style d'écriture est à la fois dérangeant, fort et poétique, donnant au récit une dimension originale. Et, en définitive, « Cosmétique du chaos » est une lecture à ne pas louper.
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J'ai repéré ce court roman d'une centaine de pages sur bookstagram il y a quelques temps et je me suis laissée surprendre par cet ovni signé Camille Espedite et publié chez Actes sud : une satire sociale, voire une dystopie, évidemment empreinte de réflexions philosophiques, mais surtout une écriture très sophistiquée, proche d'une certaine poésie. Premier étonnement : le livre est écrit à la deuxième personne. Il s'adresse à Hasna, qui vient de subir une opération de chirurgie esthétique réputée anodine. Suite à son licenciement, elle se voit en effet contrainte d'accepter les préconisations de sa conseillère de réinsertion dans l'emploi et de procéder à une série d'améliorations afin de "se révéler pleinement". En plus des modifications sur son visage et d'une liposuccion des cuisses et du bas-ventre, son sexe sera également opéré. Hasna vit très mal ces interventions successives. Elle ressent un besoin viscéral et de plus en plus prégnant d'intimité et de pudeur. Elle sombre peu à peu dans une étrange résistance proche de la folie. Récit d'anticipation sur la question de l'apparence normée, "Cosmétique du chaos" évoque surtout l'appartenance à une société baignée par la surveillance de masse et la transparence. La suffocation du personnage comme du lecteur est dû à ce balisage sans faille d'une fiction pas si futuriste : on ne peut se rendre en supermarché sans son smartphone, on doit montrer son visage pour entrer dans les immeubles, on s'appelle en visio, on doit entretenir son identité numérique, on subit des opérations de chirurgie esthétique pour garder ses chances sur le marché de l'emploi... Organique et sensuel, le style d'écriture est un concentré d'ornements littéraires : y foisonnent du vocabulaire soutenu (alacrité, bacchanale, iconoclaste...), des adjectifs originaux (obséquieux, narquois, crailleuse, ...), des néologismes ("tu furibardes", "tu fauves", "tu nicotines"...), etc. L'imbrication des mots, souvent complexes, associée au choix d'utiliser la deuxième personne du singulier, nous attrape et nous dérange. Ce n'est pas toujours facile à lire mais j'ai trouvé cet exercice enrichissant et la prose originale. Une écriture recherchée, un ton sombre voire glauque et un propos intéressant et percutant : une lecture à tenter !
Lien : http://nota-bene.over-blog.f..
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Récit intense et suffoquant, où l'on ressent l'état de suffocation du personnage. On suffoque à travers l'usage et la combinaison des mots complexes mais également par l'imbrication des événements qui surviennent tout au long du récit pour arriver à la conclusion que l'apparence est un poids trop pesant imposé par une société étouffante.
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