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sur 109 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec « Femme au foyer », nous sommes loin de la série « Desperate housewives », où les rebondissements tous plus invraisemblables les uns que les autres des cinq héroïnes vont bon train (et dont elles ressortent le plus souvent victorieuses). Ici, il s'agit d'un roman introspectif, très psychologique, centré autour de la personnalité d'Anna Benz, l'héroïne principale.

Je tiens à remercie en premier lieu Babélio et les éditions Albin Michel pour ce roman très réussi. Au départ, en lisant le descriptif qui en était fait, je craignais de tomber sur un ouvrage superficiel, et assez cliché (la pauvre femme au foyer malheureuse et qui s'ennuie). Or, pas du tout. La prose de la poétesse Jill Alexander Essbaum est magnifique, très profonde et prenante, avec un rythme magnétique, et qui, rien que pour elle, vaut la peine de lire ce roman.

Pourtant, rien de très nouveau dans l'histoire choisie pour ce roman : Anna Benz est une jeune femme américaine qui vit en Suisse depuis son mariage avec Bruno il y a neuf ans. Étrangère à ce pays qu'elle ne comprend pas (et ne tente pas de comprendre), et en vérité étrangère à sa vie, aux autres, sans volonté, elle vit (ou glisse) dans une déprime et une solitude assez profondes, dont elle ne parvient (encore une fois, si tant est qu'elle essaie) à se défaire, malgré le soutien que lui apporte le docteur Messerli, sa psychiatre, et dont les échanges avec celle-ci viennent structurer l'ouvrage (très profonds et intéressants dialogues, que j'ai trouvés d'une belle solidité psychologique, alors que l'auteur, dans ses remerciements, indique n'être « que des paroles de fiction », même si elle s'est fait aider par une analyste jungienne). Pour combler le vide de son existence, ou plutôt pour éviter de faire face aux raisons de son mal-être, Anna se réfugie dans le sexe en collectionnant les amants. Comme on peut le pressentir, Anna se fait rattraper par ses démons, les aggrave, et le naufrage n'est pas loin…

La quatrième de couverture de l'ouvrage évoque Madame Bovary et Anna Karénine, et pour c'est très juste. Anna Benz est un mélange réussi de ces deux héroïnes, en étant une femme amoureuse de l'amour, le plus souvent illusoire, et pleine de l'aspiration à en vouloir toujours plus pour combler un vide existentiel, pour finir toujours plus déprimée. Et désabusée.

Ce roman mériterait une deuxième lecture, tant il est profond, et qui s'attacherait à la structure narrative. Pour mieux tenter de comprendre Anna et ce qu'elle vit. Car il est très révélateur, et intéressant de se rendre compte en cours de lecture qu'on ne sait pas grand-chose des différents personnages surtout masculins. Qui est Bruno, le mari, Archie ou Karl, les amants ? On ne le sait pas vraiment, puisque tout est vu depuis le point de vue d'Anna. le personnage de Mary, miroir (positif) de la vie d'Anna est très intéressant : c'est une gentille fille, attentionnée, mais c'est elle qui entraîne, par ses remarques (innocentes, vraiment ? Tant elles sont insistantes) lors des sorties de couples avec Anna, l'effondrement des mensonges de cette dernière.

Un roman magnifique et profond que je conseille vivement.
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L’américaine Anna s’ennuie dans la banlieue de Zurich et couche avec les hommes qui le lui demandent, sans culpabilité, sans vraiment de satisfaction, sauf peut-être le plaisir sexuel ; le seul dérivatif qu’elle a trouvé à sa lassitude d'une existence confortable de mère de famille et d’épouse de banquier suisse.

Cela, elle ne le raconte qu’en partie à son analyste, une femme théorisant le problème dans un jargon de spécialiste, tellement éloigné de sa réalité qu’il ne lui est d’aucun secours. Mais qui peut changer Anna, la sortir de sa solitude, de sa passivité destructrice, sinon elle-même ou un évènement grave ? Malheureusement pour elle, sa prise de conscience passera par la perte de ce qu’elle négligeait, une douleur presque insurmontable lui montrant ce qu’elle a gâché et lui donnant sa vraie valeur.

La solitude, le mal de vivre, la dépression des femmes au foyer sont des maux sous-estimés et négligés. Dans ce roman remarquable, surtout dans sa deuxième partie, l’auteur a parfaitement traduit la souffrance, la tristesse, l’isolement de ces femmes auxquels répond l’incompréhension de l’entourage et de la société, une insensibilité majorée si elles sont issues d’un milieu privilégié.

Merci à Babelio et aux Editions Albin Michel pour la découverte de cette auteure et de sa Hausfrau.
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J'ai reçu ce roman « en avant-première » dans le cadre d'un partenariat entre les éditions Albin Michel et Babelio et je les en remercie.
L'héroïne, Anna, est américaine mais elle a épousé Bruno, un banquier Suisse qu'elle a suivi dans son pays. Ils ont trois enfants, vivent dans une petite maison dans la banlieue de Zurich et comme Anna n'a pas le permis de conduire, ne travaille pas et ne maîtrise pas la langue (suisse allemand), elle n'est pas indépendante.
Le roman alterne le quotidien de cette femme au foyer avec des souvenirs de son arrivée en Suisse et sa difficulté à s'intégrer, des extraits de ses séances chez la psychanalyste qui la suit et des considérations sur le langage et les difficultés à communiquer lorsqu'on n'est pas natif du pays.
Comme Anna s'ennuie et déprime, son mari l'a en effet encouragée à se faire soigner d'une part et à prendre des cours d'allemand d'autre part. Mais Anna a trouvé une autre façon de tromper son ennui en prenant des amants...
Le roman est plutôt cru et explicite en matière de pratiques sexuelles qui tiennent une grande part dans la vie de l'héroïne mais au-delà de l'adultère c'est une quête d'identité et Anna cherche sa place dans la société et dans la vie tout simplement.
Ce qui m'a intéressé c'est de chercher à découvrir qui est réellement Anna. Elle ne m'est pas spécialement sympathique, subissant sa vie sans se sentir responsable ni de ses enfants ni de rien en fait. Les efforts qu'elle fait au début pour s'intégrer à la vie suisse et ses spécificités, différentes de ce qu'elle a connu jusqu'à présent. Comment elle se retrouver enfermée dans une vie étriquée par son incapacité à communiquer avec son entourage. Sa relation avec son amie Mary rencontrée au cours d'allemand et la comparaison entre les deux femmes aux caractères très différents est aussi très intéressante.
J'ai trouvé que la fin (logique pour moi) clôture vraiment bien le récit.
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Elle est quand même un peu tristounette la vie d'Anna l'Américaine mariée à un Suisse qui encaisse sans mot dire dans ce magnifique décor prison. Il m'a fallu 50 pages pour vraiment entrer dans son jeu, à me demander ce qu'elle allait fabriquer chez sa psy, faire de son premier amant, du suivant, allait baratiner à son entourage et comment cela allait tourner. L'histoire d'Anna laisse un goût de gruyère piquant dans la bouche....et mérite mieux que l'en-tête racoleuse de la couv "après Madame Bovary et Anna karénine.." parce que l'on est pas obligé de toujours vouloir comparer pour prouver qu'on a édité un très bon bouquin.
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Un petit résumé…

En quelques mots, c'est l'histoire d'une femme se prénommant Anna. Celle-ci vit une petite vie tranquille (enfin c'est ce que tout le monde pense) en Suisse avec son mari Bruno et ses enfants Victor, Charles et Polly Jean. Anna en a assez de cette vie monotone, Anna en a assez de repenser à sa vie passée en Amérique, Anna en a assez de ne pas avoir d'amis Suisse…. Anna est désespérée. C'est pourquoi, tout au long de ce roman, notre femme au foyer va être tiraillée par de nombreux dilemmes. Et n'aura donc comme seul échappatoire que le désir lié à ses aventures sexuelles.

Quel choix faire lorsque l'on est partagé entre devoirs familiaux et désirs ? Les secrets peuvent-ils être cachés à jamais ?

Et petit à petit sa vie deviendra comme un tourbillon, comme une tornade dans laquelle elle ne pourra sortir, dans laquelle elle sera comme prisonnière, prise au piège de ses propres actes… Actes qui ne sont pas sans conséquences et ennuis….



Mon avis…

Il ne faut pas voir ce roman comme un roman racontant les aventures et désirs d'Anna avec ses amants mais comme le roman d'une vie.

J'ai apprécié cette lecture pour son côté « histoire », frontière entre désirs et devoirs, mais aussi pour toutes les réflexions qui y sont juchées, notamment lors de ses rendez-vous avec la psychiatre. Quelles sont les différences entre la honte et la culpabilité ou encore entre le besoin et de désir ?

Le personnage d'Anna est attachant. J'ai eu envie d'aider cette femme, de l'aiguiller et j'ai aussi eu de la pitié pour elle. C'est alors bien une Madame Bovary moderne avec une petite touche d'Anna Karénine que j'ai suivi tout au long de cette lecture.

L'écriture est franche, droite mais aussi sensible. Celle-ci nous transmet différents sentiments liés à la sensualité, la honte, la peur, la tristesse… On a l'impression de se retrouver à côté d'Anna, on est comme spectateur lors de cette lecture.

J'ai donc ouvert ce roman perplexe ne sachant à quoi m'attendre réellement. Je l'ai refermée perplexe, réfléchissant aux impacts de nos désirs dans nos vies, mais aussi ravie d'avoir pu lire ce roman !

Lien : http://voldelivre.canalblog...
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Anna est une jolie américaine mariée à un banquier suisse qui réussit bien sa vie. En véritable épouse, elle élève ses enfants pendant que son mari travaille. Parlant très mal allemand, et encore moins "l'allemand-suisse", c'est une jeune femme renfermée sur elle-même et qui a tendance à s'isoler. Anna finit par s'ennuyer dans cette vie monotone et finit par s'échapper le plus souvent de son foyer pour ses cours d'allemand mais surtout pour ses aventures... Elle est rapidement dépassée par les événements et ne sait plus où elle en est.

Dans Femme au foyer ne vous attendez pas à suivre simplement la vie d'une de ces femmes au foyer qui finit par s'ennuyer de son quotidien et à enchaîner les conquêtes comme on a pu déjà lire dans bon nombre de livres. Vous allez plonger totalement dans un roman intense, dans une vie, qui vous troublera bon nombre de fois.

En faisant la connaissance d'Anna, le premier réflexe serait donc de penser que ce n'est qu'une pauvre femme au foyer qui s'ennuie alors qu'elle a un mari et des enfants qui devraient la combler. Rapidement au fil des toutes premières pages, on se rend compte qu'Anna ne sera rien de cette image-ci. Elle cache bien des choses et tout en paraissant si fragile, elle sera plus forte qu'on ne le pense. Elle paraît aussi un peu névrosée, l'effet est accentué par les séances avec le psychanalyste qu'on découvre au fil des chapitres, bien qu'elle cherche surtout des réponses sur elle-même et sur sa vie.

« La psychanalyse n'est pas une psychothérapie, répondit le docteur Messerli. L'objectif de la plupart des psychothérapies est de faire que le patient se sente mieux. La psychanalyse tend à faire de lui une meilleure personne. Ce n'est pas la même chose. L'analyse est rarement agréable. Regardez un os mal ressoudé. Il faut le re-casser pour le remettre en place correctement. La douleur de la seconde cassure est en général plus vive que le traumatisme initial. C'est vrai que le voyage n'est pas agréable. [...] »

Le roman est également troublant car il pousse parfois le lecteur face à certaines vérités, face à certaines questions que celui-ci peut se poser. Les passages avec le psychanalyste d'Anna sont très souvent très percutants, nous bousculant presque autant qu'elle. Il nous amène presque à franchir le pas et à vouloir entamer une quête de soi aussi intense que celle qu'Ana mène.

"Vous connaissez le mot allemand Sehnsucht ? Anna secoua négativement la tête. « Cela veut dire un désir ardent et douloureux. C'est un trou dans le coeur par où fuit tout espoir. » Anna eut une appréhension qui lui donna la nausée. le docteur Messerli le sentit. « Anna, dit-elle d'un ton réconfortant, la perte d'espoir est juste une impression. Ce n'est pas nécessairement une réalité. » Ah non ? rétorqua silencieusement Anna."

Jill Alexander Essbaum avec son écriture intense et puissante nous mène dans une véritable quête de soi qui ne nous laisse pas indifférent. Bon nombre de passages sont d'une telle force ! L'auteur ne nous laisse aucun répit, on tourne les pages sans savoir si on veut réellement ou non savoir où tout cela va nous mener.

Je me suis attachée à Anna, trop sans doute, et au fil des pages j'avais l'impression d'être à ses côtés, de ressentir ses émotions. Impossible de ne pas l'adorer et de parfois la détester, d'avoir envie de la secouer et ensuite de la serrer contre soi ou encore envie qu'elle ouvre enfin les yeux. Femme au foyer est un livre qui m'a réellement troublée, de ceux dont on pense encore plusieurs jours après l'avoir refermé. Un livre comme on en lit trop rarement aussi.

N'hésitez pas un seul instant ! Femme au foyer de Jill Alexander Essbaum risque bien de vous marquer et le livre est disponible aux Éditions Albin Michel.
Lien : http://www.ptitblog.net/litt..
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Entre immersion mélancolique et ennui au sein du couple, Femme au foyer est dérangeant. Perturbant par son inaction mais surtout par son profond aspect psychologique qui met le doigt sur un malaise que, Anna, la protagoniste principale n'arrive pas à définir. Il ne s'agit pas ici d'un roman exclusivement féminin mais il exprime le couple, les choix et les envies, le rapport d'une femme aux hommes, d'une femme à ses propre désirs. Jill Alexander Essbaum, poétesse de renom, a su mêler des questions existentielles légitimes au quotidien d'une femme au foyer en proie à un malaise grandissant. Elle aborde différents thèmes comme le déracinement, l'apprentissage d'une nouvelle langue et sa culture et donc l'incidence sur le psychisme mais aussi le rapport à la maternité.

Anna, à tout pour être heureuse: un mari, trois beaux enfants et une jolie maison. Oui mais le bonheur ne se résume pas qu'à cela et elle le sait mieux que personne. Une rencontre et un mariage rapide ont fait qu'Anna quitte son Amérique natale pour la Suisse, fief de Bruno son mari. En même temps que le changement de pays, la perte de repères et la découverte d'une culture différente, suit un enfant. Puis un autre. Mais Anna se perd dans ses rêveries, sa solitude, son ennui. Elle consulte donc un psychiatre avec laquelle elle parle de ses maigres réflexions, fait part de ses questionnements mais ne se livre jamais. Et c'est peut-être de là que vient son malaise: le mutisme. Car Anna n'a pas d'amis, se coupe du monde, ne communique pas. Elle est insaisissable.

Divisé en trois parties, septembre, octobre, novembre, le roman est une spirale de sentiments et de ressentiments inavoués. En jouant sur des digressions entre entretien avec le psy, scène du passé et de la vie quotidienne, l'auteur dresse un portrait décoloré de son personnage. Anna ne sait pas elle même d'où provient cette mélancolie, ce qui la provoque, alors elle se réfugie dans les aventures où le sexe prédomine sur l'amour. Expiatoire, elle enchaîne les liaisons, s'enfonce dans les mensonges, se raccroche et se débat et n'aspire qu'au réveil d'un jour meilleur qu'elle ne sait pas ou ne veux pas provoquer. Anna est prisonnière d'elle même, de ses désirs et des conventions.

Rythmé par l'apprentissage du suisse allemand, l'accord des verbes et autres réjouissances grammaticales, la culture démontre l'état d'esprit du personnage sur sa vie quotidienne. La protagoniste souffre d'une culture différente, d'un pays et d'une population rigide où le conformisme et l'attitude est en totale contradiction avec elle, ce qui la pousse dans ses retranchements et ses incompréhensions. L'auteur signe un roman délicat et subtil quoique un peu long et décousu. Malheureusement quelques lacunes de traduction perturbe la lecture et m'a de temps en temps laissé perplexe. J'ai retrouvé pour ma plus grande joie, dans un autre style, un peu de Madame Bovary dans ce personnage. Jill Alexander Essbaum a su retranscrire grâce à une plume intense la langueur et le mystère évanescent d'une femme malheureuse. A lire un après-midi pluvieux au son d'un cannelé craquant et d'un chocolat brûlant.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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J'ai lu ce livre en tant que juré du Prix du Livre de Poche 2017.

Je dois bien vous l'avouer, ce livre avait tout pour que je le déteste avant même de l'ouvrir : un titre assez plat, une couverture plutôt repoussante (pour moi) et surtout un extrait de critique bien mis en évidence (« Après Madame Bovary et Anna Karénine. Magistral ») qui me semble trop beau pour être honnête. Bref, c'est avec des lames bien afutées, prêtes à hacher menu ce premier roman de Jill Alexander Essbaum, que je me lance dans cette lecture. le début du roman me conforte plutôt dans cette mauvaise impression. Anna,le personnage principal, est insupportable. Anna est américaine et mariée à un banquier suisse. Elle vit en Suisse avec son mari et ses trois enfants. Elle a tout pour être heureuse mais son statut de femme au foyer l'ennuie et déracinée, elle ne s'intègre pas du tout dans son nouveau pays. du coup, elle délaisse petit à petit sa famille et se lance dans une quête ininterrompue de compagnons sexuels. Ses petits problèmes sont vite insupportables pour le lecteur et en y réfléchissant bien, Anna me fait l'effet d'une Emma Bovary moderne. Tiens, ce roman serait-il finalement moins creux qu'il n'y paraît ? A partir de ce moment, je suis plus vigileant à ce que je lis et je me rends compte que Jill Alexander Essbaum écrit très bien et que la construction du roman est très intéressante avec ses courts chapitres découpés en petits fragments alternant la vie d'Anna et ses séances de psychanalyse. Tout est fait pour agacer le lecteur, Anna ne fait rien pour aller mieux, mais impossible de lâcher le roman. Jusque là, je pensais tenir un bon livre mais je ne m'attendais pas à ce que les 30 dernières pages me happent à ce point. C'est bien simple, la dernière fois c'était en lisant le funeste trajet d'Anna Karénine avant sa mort (lu 3 mois auparavant). Tiens, je viens de citer les deux romans évoqués en couverture.
Pour conclure, j'ai beaucoup aimé ce roman qui a réussi à bousculer mes énormes aprioris de départ.
Petite remarque finale, j'aurais laissé le titre original « Hausfrau » (femme au foyer en suisse allemand) qui aurait plus intrigant que ce plat « Femme au foyer ».
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Anna, 37 ans, Américaine, est marié à un Suisse avec qui elle a trois enfants. Ils sont installés dans un village situé non loin de Zurich. Anna est femme au foyer, sans occupation depuis son mariage. Mélancolique voire dépressive, elle voit un psychiatre qui lui conseille de prendre des cours d'allemand pour mieux s'intégrer à la société suisse. Elle y rencontre Archie qui devient son amant comme l'a été un an plus tôt Stephen. Stephen, qui est sans le savoir, le père de sa fille, son troisième enfant… Elle fait également la connaissance de Mary, une Canadienne, qui deviendra son amie mais qui précipitera sa chute…
Premier roman de Jill Alexander Essbaum, Femme au foyer est une plongée abyssale dans la psyché d'une femme qui n'est à sa place ni dans son couple ni dans son environnement. Anna n'a plus d'attaches dans son pays car ses parents sont morts mais elle n'arrive pas à se sentir chez elle en Suisse. Entrecoupé d'extraits des séances avec la psychiatre et des cours d'allemand, le récit nous rapproche peu à peu du bord du précipice et comme dans un cauchemar nous sommes comme englués sans possibilités de nous en sortir avant d'avoir terminé le roman.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Je tiens à remercier les éditions Albin Michel et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une édition spéciale de Masse critique.

Nous découvrons ici l'univers de notre héroïne, Anna, américaine expatriée en Suisse dans la région de Zürich. Mariée, trois enfants, elle est femme au foyer et semble mener une vie qui l'ennuie à mourir. Elle se lance dans l'apprentissage de la langue allemande grâce à des cours pour adultes, afin de s'ouvrir davantage aux autres. Car Anna est solitaire. Elle a l'impression de passer à côté de sa vie, sa psychiatre lui reproche sa passivité sans limite. Son mari, Bruno, ne semble pas lui prêter grand intérêt. Elle a très peu d'amis.

Alors pour se donner l'impression d'exister, Anna se met à collectionner les amants. Archie, un autre élève du cours d'allemand, Stephen, un passant rencontré dans la rue... et d'autres encore. Anna semble avoir beaucoup de charme, elle séduit les hommes. Et puisqu'on lui propose d'aller plus loin, elle dit oui. Toutes ces rencontres auront de lourdes conséquences sur la vie d'Anna.
C'est cette histoire que nous découvrons : celle d'une femme au foyer qui dit oui aux aventures, qui prend beaucoup de temps pour elle et pour son plaisir sexuel (qui lui donne enfin l'impression d'exister), et les conséquences de ses relations sur sa vie de femme et sa vie de mère.

J'ai mis un petit peu de temps à m'habituer au découpage du récit. Je le lisais au départ de façon linéaire et trouvait que l'on passait d'une anecdote à l'autre sans véritable lien. Au fil de ma lecture, j'ai compris que l'on suivait le quotidien de la vie d'Anna en même temps que sa thérapie avec le docteur Messerli et que l'on découvrait simultanément des épisodes de sa vie passée, notamment à travers ses différentes relations extraconjugales. Une fois le rythme pris, la lecture est agréable. J'avoue avoir toutefois éprouvé un peu d'ennui à la lecture des analyses du Dr Messerli.

Ce roman nous offre une belle description du mode de vie des Suisses. J'ai apprécié le regard d'Anna sur les habitants du pays, sur leur mode de vie, leur caractère, leurs habitudes.

La critique du Publishers Weekly publiée en quatrième de couverture m'avait fortement intriguée, comparant ce roman de Essbaum à Anna Karénine et à Madame Bovary. Je m'attendais à une part de romantisme mais il n'en est rien. le point commun, à mon sens, est la profondeur de l'héroïne.

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