AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226322760
400 pages
Albin Michel (30/12/2015)
3.26/5   109 notes
Résumé :
Anna, une Américaine de trente-sept ans, est l’épouse modèle d’un banquier suisse. Femme au foyer, elle élève leurs trois enfants dans une riche banlieue de Zurich. Mais malgré les apparences de cette vie confortable, Anna s’ennuie, coupée de ses racines et prise au piège d’une cage dorée dont elle ne peut s’échapper. Incapable de communiquer avec un mari de plus en plus distant, elle se tourne vers la psychanalyse, et se surprend à chercher un épanouissement sexuel... >Voir plus
Que lire après Femme au foyerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,26

sur 109 notes
C'est l'histoire d'Anna Benz, une jeune Américaine âgée de trente- sept ans.
Elle a perdu ses parents brutalement, dans un accident de voiture à l'âge de vingt et un ans, quinze jours aprés l'obtention de son diplôme à l'université.
Mariée à Bruno, un banquier Suisse, femme au foyer, épouse modèle, elle élève ses trois enfants : Victor, l'aîné, huit ans, Charles, six ans et Polly Jean ,dix mois, dans une banlieue cossue de Zurich.
Coupée de ses racines,mal dans sa peau. " je suis la somme de toutes mes crispations",, enfermée, prise au piège dans cette cage dorée, poussée par son mari: "J'en ai assez de ta foutue déprime, Anna, va te faire soigner", avec lequel elle est incapable de communiquer, elle entreprend une psychanalyse avec le docteur Messali, qui la pousse à s'inscrire à un cours d'allemand pour débutants, cours qu'elle aurait dû suivre à son arrivée en Suisse....il y a huit ans.
Elle y rencontre Archie Sutherland, écossais. Expatrié, étudiant les langues comme elle.Elle se livre avec lui à des jeux érotiques à la limite des envies bestiales....Elle se surprend à chercher un épanouissement sexuel débridé avec d'autres hommes.
Aux côtés de son mari Bruno existe une chape de plomb, ce qu'il appelle " les lubies mélancoliques" d'Anna ou ses" bouderies d'enfant gâtée ". Elle ne prend aucune décision dans le couple, reste passive et désenchantée , souffre d'insomnies.
Seule au pays de la rigueur et de l'exactitude comme la Suisse, qui lui reste étrangère, elle aime le son des cloches, peut- être son unique bonheur Suisse, sauf celui de tenir sa fille chérie dans ses bras....
La passivité imperturbable , la solitude, le mal être, la tristesse incommensurable , le sentiment d'ambivalence d'Anna ,la poussent à céder à ses pulsions sexuelles. Mettre fin à ces relations devient de plus en plus difficile." "Quand elles s'ennuient les femmes cèdent à leurs impulsions". Au moment où la frontière entre moralité et passion s'estompe Anna découvre qu'il n'y a plus de rupture possible.....
Comme elle est passive elle vit ces relations non pas pour se donner l'illusion de de la séduction et de la jeunesse mais pour pimenter sa vie familiale étouffante malgré les amitiés de façade surfaites et superficielles, les fréquentations plates et bourgeoises, le " Statut ", tant envié de privilégiée .....pour s'affranchir aussi du regard extérieur, celui de sa belle- mére, Ursula , attentive à ses petits - enfants, la gardienne du temple de la famille, dont on comprend vite qu'elle a des doutes sur la fidélité de sa bru....
Quelle différence y - a t-il entre un besoin et un désir?
Le désir est incurable, pas l'amour, en collectionnant les amants, Anna se dit qu'elle vit des situations dont toute femme mariée rêve car elle transgresse un interdit, qu'elle se fait peur et souhaite inconsciemment être découverte ou vivre un moment intense , inconnu et fascinant.....
En fait, cet ouvrage riche, profond, enlevé, ciselé, nous dresse le portrait intime et cruel d'une femme prête à la rupture, en quête d'elle même et de son identité qui n'éprouve que rarement paradoxalement de la culpabilité et ignore le sentiment de faute....L'écriture ,sèche, tranchante, réaliste disséque minutieusement, au scalpel .... le mariage, interroge sans fin entre désir féminin et sexualité.
La plongée finale entre deuil et chagrin est bouleversante ....
Un livre remarquable qui montre que les histoires " de bonnes épouses" aprés Madame Bovary sont toujours d'actualité...
Magistral , Vraiment! On ne s'ennuie pas une seconde, j'ai beaucoup aimé ces épreuves " non corrigées " ...Grand merci à Babelio pour l'envoi de cet ouvrage.





Commenter  J’apprécie          523
Avec « Femme au foyer », nous sommes loin de la série « Desperate housewives », où les rebondissements tous plus invraisemblables les uns que les autres des cinq héroïnes vont bon train (et dont elles ressortent le plus souvent victorieuses). Ici, il s'agit d'un roman introspectif, très psychologique, centré autour de la personnalité d'Anna Benz, l'héroïne principale.

Je tiens à remercie en premier lieu Babélio et les éditions Albin Michel pour ce roman très réussi. Au départ, en lisant le descriptif qui en était fait, je craignais de tomber sur un ouvrage superficiel, et assez cliché (la pauvre femme au foyer malheureuse et qui s'ennuie). Or, pas du tout. La prose de la poétesse Jill Alexander Essbaum est magnifique, très profonde et prenante, avec un rythme magnétique, et qui, rien que pour elle, vaut la peine de lire ce roman.

Pourtant, rien de très nouveau dans l'histoire choisie pour ce roman : Anna Benz est une jeune femme américaine qui vit en Suisse depuis son mariage avec Bruno il y a neuf ans. Étrangère à ce pays qu'elle ne comprend pas (et ne tente pas de comprendre), et en vérité étrangère à sa vie, aux autres, sans volonté, elle vit (ou glisse) dans une déprime et une solitude assez profondes, dont elle ne parvient (encore une fois, si tant est qu'elle essaie) à se défaire, malgré le soutien que lui apporte le docteur Messerli, sa psychiatre, et dont les échanges avec celle-ci viennent structurer l'ouvrage (très profonds et intéressants dialogues, que j'ai trouvés d'une belle solidité psychologique, alors que l'auteur, dans ses remerciements, indique n'être « que des paroles de fiction », même si elle s'est fait aider par une analyste jungienne). Pour combler le vide de son existence, ou plutôt pour éviter de faire face aux raisons de son mal-être, Anna se réfugie dans le sexe en collectionnant les amants. Comme on peut le pressentir, Anna se fait rattraper par ses démons, les aggrave, et le naufrage n'est pas loin…

La quatrième de couverture de l'ouvrage évoque Madame Bovary et Anna Karénine, et pour c'est très juste. Anna Benz est un mélange réussi de ces deux héroïnes, en étant une femme amoureuse de l'amour, le plus souvent illusoire, et pleine de l'aspiration à en vouloir toujours plus pour combler un vide existentiel, pour finir toujours plus déprimée. Et désabusée.

Ce roman mériterait une deuxième lecture, tant il est profond, et qui s'attacherait à la structure narrative. Pour mieux tenter de comprendre Anna et ce qu'elle vit. Car il est très révélateur, et intéressant de se rendre compte en cours de lecture qu'on ne sait pas grand-chose des différents personnages surtout masculins. Qui est Bruno, le mari, Archie ou Karl, les amants ? On ne le sait pas vraiment, puisque tout est vu depuis le point de vue d'Anna. le personnage de Mary, miroir (positif) de la vie d'Anna est très intéressant : c'est une gentille fille, attentionnée, mais c'est elle qui entraîne, par ses remarques (innocentes, vraiment ? Tant elles sont insistantes) lors des sorties de couples avec Anna, l'effondrement des mensonges de cette dernière.

Un roman magnifique et profond que je conseille vivement.
Commenter  J’apprécie          403
Tu es trentenaire, femme au foyer, mère de jeunes enfants, américaine exilée en Suisse, tu t'ennuies quand les petits sont à l'école (et même quand ils sont avec toi, d'ailleurs), ton banquier de mari est un type bien, mais il ne te dorlote plus comme aux premiers jours, ce µ£¨%]°*§ préfère sa TV et son ordi à ta compagnie.
Fais un bébé, comme Mary, ça t'occupera, ou prends des amants, comme Anna, ça comblera le vide de tes après-midis, et tu te sentiras exister. Tu peux aussi suivre des cours de langue locale pour être moins isolée dans ton exil (et rencontrer des hommes) et faire une psychanalyse pour raconter tes rêves, parler linguistique, dire que ça ne va pas, que tu n'aimes pas ta vie, que non, pourtant, tu ne regrettes pas les USA, qu'en fait tu ne sais pas ce qui te manque - mais surtout tu n'aborderas pas les sujets importants avec ta psy, comme avouer que tu trompes ton mari et que tu utilises sans vergogne ta belle-mère comme bonniche et baby-sitter pendant que tu t'envoies en l'air avec le premier venu.

Ah quelle tête à claques, cette Anna "Bovary" ! Et pourtant je ne suis sans doute pas si différente, pauvre petite occidentale nantie et désoeuvrée qui se plaint la bouche pleine... Ce genre de livre introspectif typiquement américain me séduit plutôt, en général, même en version lente et mélancolique comme ici, sans humour. Mais en le commençant, j'étais encore imprégnée d'une terrible histoire ('Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte', Thierry Jonquet) où les personnages sont dans une autre panade. La transition entre les deux lectures a été difficile, et même si cela n'a aucun sens de comparer, j'ai trouvé les problèmes d'Anna futiles, ses comportements immatures et irresponsables (notamment certaines réactions vis à vis de ses enfants) - et donc la jeune dame exaspérante. Je n'ai pas réussi à compatir, ni à l'aimer, pas une seconde, même à la fin, lorsque le poids de ses "erreurs" devient dévastateur...

Lecture poussive où l'ennui a dominé, même si certains échanges entre Anna et la psy m'ont intéressée.
- avis : entre 2 et 3/5 selon les passages.

• Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
Commenter  J’apprécie          371
L’américaine Anna s’ennuie dans la banlieue de Zurich et couche avec les hommes qui le lui demandent, sans culpabilité, sans vraiment de satisfaction, sauf peut-être le plaisir sexuel ; le seul dérivatif qu’elle a trouvé à sa lassitude d'une existence confortable de mère de famille et d’épouse de banquier suisse.

Cela, elle ne le raconte qu’en partie à son analyste, une femme théorisant le problème dans un jargon de spécialiste, tellement éloigné de sa réalité qu’il ne lui est d’aucun secours. Mais qui peut changer Anna, la sortir de sa solitude, de sa passivité destructrice, sinon elle-même ou un évènement grave ? Malheureusement pour elle, sa prise de conscience passera par la perte de ce qu’elle négligeait, une douleur presque insurmontable lui montrant ce qu’elle a gâché et lui donnant sa vraie valeur.

La solitude, le mal de vivre, la dépression des femmes au foyer sont des maux sous-estimés et négligés. Dans ce roman remarquable, surtout dans sa deuxième partie, l’auteur a parfaitement traduit la souffrance, la tristesse, l’isolement de ces femmes auxquels répond l’incompréhension de l’entourage et de la société, une insensibilité majorée si elles sont issues d’un milieu privilégié.

Merci à Babelio et aux Editions Albin Michel pour la découverte de cette auteure et de sa Hausfrau.
Commenter  J’apprécie          390
Anna, une jeune femme américaine qui pourrait être ordinaire a décidé de suivre son mari en Suiise (son pays natal), et elle y élève leurs enfants. C'est elle la Femme au foyer.
En apparence, tout est lisse, out va bien. Anna prend même des cours d'allemand pour mieux s'immerger dans sa nouvelle vie.
Pas de nuage à l'horizon, et c'est bien là le problème : Anna s'ennuie. Elle n'est pas amoureuse de son mari, et lui n'a rien de l'homme attentionné dont on rêverait, et elle ne s'épanouit pas dans son rôle de mère, sa belle-mère n'a rien d'un bout-en-train, et malgré tout, la Suisse, ce n'est pas chez elle.
Alors pour tromper l'ennuie, elle trompe son mari. Et elle se repasse en boucle les heures torrides qu'elle passe avec d'autres homme que son mari.

Bon... Ce roman n'est certes pas mal écrit. Il m'a semblé que c'est le roman que Gustave Flaubert aurait écrit s'il avait voulu pimenté son fameux roman - Madame Bovary fait des galipettes. Mais bon, l'ennui de la protagoniste était trop contagieux à mon goût et ses évasions désespérées via l'adultère bien tristes dans le fond.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel de m'avoir permis de lire ce roman.
Commenter  J’apprécie          300

Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
« Qu'est-ce que tu attends de tout ça, Archie ? »
[...]
« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
Anna ne trouvait pas la question compliquée. « Je veux dire que ce n'est pas une relation, ça.
- Mais on vient d'en avoir une, de relation ! » Il lui fit un clin d'oeil.
Anna ne se laissa pas désarçonner. « Quel genre d'homme a une relation avec une femme mariée ? » Ce n'était pas une accusation. Elle voulait savoir.
« Ce n'est pas le sujet. » Anna cilla. Elle repoussa la remarque. Archie secoua la tête : « Il y a plus de gens qui ont des liaisons que de gens qui n'en ont pas. »
Anna fronça les sourcils. « Ça ne peut pas être vrai. »
Il fit pivoter la question sur son axe. « Et la femme mariée ? Pourquoi elle fait ça ? C'est quel genre de femme ?
- Une solitaire. Une femme qui s'ennuie. » Anna dit cela avec autorité.
Archie secoua la tête. « Non, ce n'est pas ça.
- Comment peux-tu savoir ? » Anna se demanda si Archie était coutumier du fait.
« Les femmes qui s'ennuient s'inscrivent à des clubs et font du bénévolat. Ce sont les femmes tristes qui ont des liaisons. »
'Voilà un énoncé réducteur', pensa Anna, mais elle n'eut pas envie d'amorcer une discussion sur ce point.
(p. 109-110)
Commenter  J’apprécie          120
Anna aimait le sexe sans l'aimer. Anna avait besoin du sexe sans en avoir besoin. Sa relation avec le sexe était un partenariat compliqué issu de sa passivité tout autant que de son indiscutable désir d'être distraite. Et désirée. Elle désirait être désirée.
L'envie de distraction était récente chez elle ; sa soif d'être un objet de convoitise existait depuis des décennies. Mais les deux étaient le fruit d'une lassitude, elle-même née des dix dernières années de petites rancœurs et de menues blessures banales dont elle rendait Bruno responsable. Elles avaient engendré l'ennui, qui à son tour avait engendré certaines habitudes. Une évolution qu'elle ne pouvait imputer à Bruno.
Commenter  J’apprécie          180
« La psychanalyse n'est pas une psychothérapie, répondit le docteur Messerli. L'objectif de la plupart des psychothérapies est de faire que le patient se sente mieux. La psychanalyse tend à faire de lui une meilleure personne. Ce n'est pas la même chose. L'analyse est rarement agréable. Regardez un os mal ressoudé. Il faut le recasser pour le remettre en place correctement. La douleur de la seconde cassure est en général plus vive que le traumatisme initial. C'est vrai que le voyage n'est pas agréable. [...] »
(p. 153)
Commenter  J’apprécie          162
Elle ne cachait pas qu'elle avait très envie d'un troisième enfant. Quand Anna lui avait demandé pourquoi, Mary avait réagi en reconnaissant qu'avoir un bébé lui donnerait quelque chose à faire. Anna avait ri avant de se rendre compte que Mary ne plaisantait pas. Sur le moment, elle avait pensé que Mary ferait mieux de prendre un amant, c'était beaucoup moins compliqué.
(p. 303)
Commenter  J’apprécie          140
Tout ce qu'un corps peut désirer est positionné de façon à tenir dans quelques espaces commerciaux entourés par une ligne d'autobus. C'est un cercle compact et fermé de petits besoins et de menus désirs.
Commenter  J’apprécie          180

Videos de Jill Alexander Essbaum (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jill Alexander Essbaum
Payot - Marque Page - Jill Alexander Essbaum - Femme au foyer
autres livres classés : Femmes au foyerVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Jill Alexander Essbaum (1) Voir plus

Lecteurs (219) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}