Gabrielle, dont le père a été exécuté pour collaboration à la fin de la guerre, peine à survivre et est dans l'obligation de vendre les objets précieux de ses parents pour conserver l'appartement familial qu'elle occupe avec son jeune frère. En échange d'une coquette somme, elle accepte d'enquêter sur Sidonie Porel, célèbre romancière, et au prétexte d'écrire sa biographie, entre dans le cercle privé de la grande dame.
A priori, le roman avait tout pour me plaire. En premier lieu : un contexte historique rarement abordé. Dans la France d'après-guerre, résistants, rescapés des camps de concentration et collaborateurs se côtoient. Les nostalgiques du fascisme se retrouvent dans l'ombre tandis que les résistants de la dernière heure jouissent d'une popularité immérité.
Ensuite, une plongée dans le milieu littéraire et intellectuel des années 50 n'était pas pour me déplaire. On croise les figures phares de l'époque, on assiste à une réception chez Gallimard puis aux délibérations du jury du Goncourt, on découvre les secrets et les inimitiés des uns et des autres.
Enfin l'auteur nous promène dans le Paris des années 50, des quartiers huppés aux quartiers populaires, on fréquente en compagnie de Sidonie et Gabrielle les restaurants et les jardins de la ville.
Et bien sûr l'histoire en elle-même. L'enquête menée par Gabrielle sur Sidonie Porel, figure de proue du milieu littéraire parisien, auteur d'une célèbre saga, présidente du Goncourt serait en réalité une usurpatrice, toute son existence bâtie sur du vent et des mensonges.
Il y avait tout. Et pourtant… Je suis déçue. L'histoire manque de cohérence, les rebondissements sont la plupart du temps complètement attendus et le dénouement de l'intrigue totalement alambiqué et digne d'un roman de gare. Il y a même parfois de grandes incohérences, des contradictions entre les faits. Les personnages sont creux et inintéressants. Quant aux auteurs, intellectuels et artistes croisés, l'auteur ne leur fait pas de cadeaux, s'attardant uniquement sur les aspects les plus scabreux de ces personnages. Enfin, le style m'a dérangée. Un style très simple, voire simpliste, sans grande personnalité. L'auteur a de plus visiblement pris plaisir à agrémenter son récit de termes d'un registre de langue très soutenu voire affecté. le décalage entre ces termes et le style est tel, que l'ai eu l'impression que l'auteur avait cherché des synonymes des mots qu'il voulait utiliser et choisi à chaque fois le plus rare !
Pour conclure, ce n'est pas désagréable à lire, mais je n'y ai pas trouvé grand intérêt
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