Hector Pouliquet eut beaucoup de mal à convaincre sa fiancée que cette soudaine reconnaissance en paternité s’affirmait une erreur ou une gaminerie de la part d’une enfant mal élevée qui, par d’autres répliques, avait montré qu’elle ne craignait guère d’affronter qui que ce soit. Au rappel de cet incident fort désagréable, Germaine rougit de colère.
Les souhaits importent peu, vous le savez. Ce n’est pas sur des souhaits que nous sommes jugés, punis ou récompensés.
Vous êtes de ces bourgeois qui viennent respirer la misère des autres, histoire de trouver leur nid plus douillet en rentrant !
Suffit ! On n’est pas ici pour se dire des salamalecs ! Je suis là pour des explications !
Il se doutait que son sort allait se jouer dans les quelques heures à venir. Maintenant, il était trop tard pour se perdre en démarches et ruses. Il fallait frapper comme le sanglier poursuivi par la meute, qui profiterait de sa première erreur pour l’agripper. Un métier où toutes les fautes se paient, et vite.
Quand on n’est pas une brute, on n’abandonne pas son enfant sans en éprouver des remords !
Je remplirai les devoirs que le mariage m’imposera puisque, de toute façon, on ne peut avoir d’enfant autrement et vous me permettrez d’estimer que c’est d’une vulgarité écœurante… Mais enfin, si l’on nous unit, c’est principalement pour que nous perpétuions une race dont nos parents respectifs sont particulièrement fiers, n’est-ce pas ?
Vous m’épousez pour mon argent. Je vous épouse pour votre nom. C’est une affaire que nous concluons, pas un roman d’amour…
Nous avons un peu plus que de la sympathie l’un pour l’autre, mais d’ici à parler d’amour, il y a une marge !