- A Folignazzaro on a beaucoup d'imagination, signor inspecteur.
- J'en suis persuadé mais quand le rêve se confond avec la réalité, il devient vérité.
Les déceptions amoureuses, c'est comme les indigestions. Quand on en souffre, on se jure qu'on n'aimera plus ou qu'on ne mangera plus jamais autre chose que des spaghetti cuits à l'eau sans assaisonnement... Mais dès qu'on est guéri, on oublie tout et on se remet à regarder les filles et à dresser des menus. C'est la vie, Amedeo, personne ne peut aller contre !
- Il n'y a que les coupables pour prendre les vérités pour des insultes.
- Vous leur parlerez devant moi. Parce que je vous connais vous autres, les gens de la ville ! Vous vous imaginez que parce que vous avez affaire à des filles de la campagne, vous pouvez vous permettre de...
- Vous avez terminé votre numéro, oui ? Quant aux filles de Folignazzaro, je pourrais rester seul sur une île déserte pendant dix ans avec une de leurs représentantes, je préfèrerais conter fleurette à un scorpion !
Sitôt qu'il pénétrait dans la cuisine tenant lieu de salle à manger et de salle de réception, don Adalberto attaquait avec un rire grinçant.
- Alors, ma bonne Serafina, tu n'es pas morte cette nuit ? J'en suis bien aise !
Le Bon Dieu t'aura encore oubliée...
« Ilario, où est Timoleone ?
- Il travaille.
- Ça m’étonnerait ! Il n’a jamais travaillé de sa vie, c’est pas à son âge qu’il va s’y mettre, eh ? »
Assis à califourchon sur une chaise, sur le dossier de laquelle il reposait ses avan-bras et qu’il avait installée juste à droite de l’entrée du poste de police, Ilario Busanella goûtait l’indicible joie éprouvée par les âmes simple de ne penser à rien. Les paupières mi-closes, il mâchonnait un morceau de chique, crachait à intervalles réguliers à la précision la plus grande et se laissait vivre.
Chez le notaire, on vivait un drame. Agnese n’avait pas fermé l’œil de la nuit et aux premières lueurs du jour présentait un visage bouffi par les larmes. Sa mère, pleurant elle-même, l’aida à s’habiller. On eût dit Clytemnestre préparant sa fille Iphigénie au sacrifice suprême
Les déceptions amoureuses, c’est comme les indigestions. Quand on en soufre, on se jure qu’on n’aimera plus ou qu’on ne mangera plus jamais autre chose que que des spaghetti cuits à l’eau sans assaisonnement … Mais dès qu’on est guéri, on oublie tout et on se remet à regarder les filles et à dresser des menus.