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Critique de MonsieurHyacinthe


Une fois n'est pas coutume, comme le veut le titre, moyennement convaincu par cet opus de Fabcaro. L'ensemble fait jeune, surtout au regard de ses productions plus tardives, "Figurec", "Zaï zaï zaï zaï" et "Et si l'amour c'était aimer" en tête d'un absurde léché, adulte et désopilant (jetez-vous aux orties ou jetez-vous sur ces références avec délectation, au choix). Contrairement à ces trois oeuvres construites, pensées dans leur ensemble, le format court de "L'infiniment moyen" (une page, un gag) n'aide pas non plus à poser un climat marquant, l'exercice de style a ses limites. Tout se grignote, se sirote, tel un apéro, mais ne constitue pas un repas consistant à mon goût.

Pour autant, Fabcaro a le sens de la chute ! L'auteur creuse son sillon, pas un ricochet ne manque à la pelle, en veux-tu en voilà, chaque page connaît son gag, son retournement de situation, sa double lecture, ses rebondissements. C'est efficace au possible, un artisan au savoir-faire millimétré. Certaines planches ont déjà le mordant de son humour décalé, inattendu et cynique, l'inversion des valeurs dont il nous régale régulièrement, qui font que l'on applaudit l'artiste en jouant du vuvuzela et des claquettes même à la patinoire. Sauf qu'on les compte sur les doigts d'une main (ces moments de pâmoison intense) et qu'on les range souvent au gag d'après (nos vuvuzelas et claquettes), plus classique ou éculé, c'est bien là que le bât blesse : l'ensemble dénote un tantinet. On aurait voulu expurger le bouquin des vieilles ficelles, réduire le parfum du livre à une essence plus concentrée. Tant pis, il y a déjà beaucoup à prendre.

Ici, le trait renvoie à la BD franco-belge de magazine, rappelle Spirou Magazine, Manu Larcenet, Lewis Trondheim, certains visage de "Magasin général" de Régis Loisel ou "Animal lecteur" de Libon et Sergio Salma. de belles références, certes, mais un parfum de déjà-vu, qui détonne dans la bibliographie de cet artiste que l'on percevra quelques années plus tard hors case, hors norme, hors pair.

Des hauts, des bas, il faut bien débuter, faire ses gammes et se faire un nom dans les fanzines, cette production éparpillée dans divers journaux n'a vraiment rien de honteuse, reste de qualité, parfois gentillette, parfois géniale et cinglante. Fabcaro mérite de toute façon toujours le détour.
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