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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quelques très bons textes, mais trop peu d'originalité et une narration trop peu immersive pour crier au chef-d'oeuvre

Au départ, la démarche de l'auteur semble intéressante : mettre au goût du jour, dans une version Explicit Lyrics, les mythes Lovecraftiens. de ce fait, on en attend beaucoup, et la déception n'en est que plus grande : trop peu de textes s'éloignent suffisamment du Maître pour parler de réinvention (plus d'adaptation glauque, explicite, contemporaine et scandinave), et on a trop le sentiment d'un vague copier-coller. Trop peu de textes suscitent réellement le frisson, l'horreur, le dégoût, l'excitation érotique ou même la simple immersion (les textes les plus réussis étant justement ceux qui y parviennent). Je n'ai jamais ne serait-ce qu'approché les sensations provoquées par la lecture d'un écrit du génie de Providence, ou celles d'un Stephen King ou d'un Dean Koontz, par exemple. Enfin, les choix narratifs, du staccato à la Ellroy (qui passe parfois très bien, mais parfois aussi se révèle pénible à lire) au fait de finir plusieurs textes en queue de poisson, sans fournir la moindre clef, ne vont clairement pas recueillir l'adhésion de toutes les catégories de lecteurs. Et c'est dommage, car Anders Fager se révèle doué pour décrire les psychologies autres, que ce soit celle d'un enfant (alors qu'il est adulte), celle d'une femme (alors que c'est un homme) ou celle d'une créature à demi-humaine (alors qu'il est -enfin on l'espère- comme vous et moi).

Est-ce intéressant ? Globalement, oui. Un chef-d'oeuvre ? Globalement non, même si certains textes sont de très haut niveau. Est-ce recommandable ? Vaste question. Les facteurs bloquants seront le côté malsain et explicite de la chose, les particularités de l'écriture et le fait que lire un clone de Lovecraft vous gêne ou pas. J'ai presque envie de dire qu'il vaut mieux ne pas l'avoir lu pour avoir une chance de réellement passer un moment angoissant et prenant avec ce livre.

Par contre, j'ai globalement trouvé que pour une fois, le sexe (omniprésent) était au service de l'histoire et s'inscrivait le plus souvent logiquement dans cette dernière. Je craignais une utilisation racoleuse, commerciale et en grande partie gratuite de la chose, et finalement mes craintes ne se sont pas concrétisées.

Version détaillée de la critique, nouvelle par nouvelle, sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Petite excursion hors du noir avec ce recueil de nouvelles horrifiques venues du nord. Un recueil dont il faut bien dire qu'on l'a abordé avec une pointe de méfiance. La Scandinavie a déjà fait bien du mal à la littérature noire ; que pouvait-elle donc réserver au genre fantastique et à l'épouvante ?

Ces préventions ont été bien vite levées avec une première nouvelle – qui donne son titre au recueil – mettant en scènes des adolescentes hypersexuées jetant leur dévolu sur de jeunes hommes pour mieux les sacrifier à une créature venue du fond des âges qui n'est pas sans rappeler les récits de Lovecraft.
Cela continue avec des sauts dans plusieurs époques où l'on rencontre un paysan forcé de laisser invoquer Ittakkva, dieu vengeur à la fureur aveugle, un enfant irrépressiblement attiré par un trou dans la roche, une étrange vendeuse de poissons d'ornement pour laquelle l'aquariophilie n'est pas que l'expression d'un amour platonique pour les animaux marins, les dessous de l'asphyxie érotique ou encore une des premières utilisations médicales du vibromasseur.

Les points communs entre tous ces récits ? D'abord des « fragments » enchâssés entre les nouvelles qui créent un lien entre elles, quand bien même il est parfois ténu , et qui laissent planer l'ombre de cette créature monstrueuse que l'on aperçoit parfois au détour des histoires. Ensuite une véritable fascination de l'auteur à l'égard de l'adolescence féminine, ce moment mystérieux où les filles deviennent femmes et où, ici, elles deviennent aussi prédatrices ; un thème récurent de la littérature d'horreur (pour aller au plus récent on se contentera d'évoquer Carrie, de Stephen King) particulièrement bien exploité ici avec aussi pour nous, lecteurs méridionaux, une autre image de la jeunesse scandinave que celle, bien lisse, que l'on peut communément avoir. Enfin, toujours cette pointe d'humour noir, d'ironie acide qui rend le tout aussi amusant que révulsant.

Bref, si, comme presque toujours dans ce genre d'exercice, certains récits se révèlent plus faibles que d'autres, c'est un chemin plutôt séduisant que l'on parcourt aux côtés d'Anders Fager et de ses furies. Parfois nébuleux mais avec le souci constant de relancer ses histoires en prenant le lecteur à contrepied, Fager arrive à nous accrocher et à nous balader dans son monde de manière plaisante. Une nouvelle découverte sympathique pour les jeunes éditions Mirobole.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Première fois que je lis un livre d'un auteur suédois, et je ne suis pas déçue, mais perplexe.
Recueil de nouvelles assez particulières, mais aussi particulier dans sa forme. Ainsi, il contient plusieurs nouvelles, elles-même composées de plusieurs « chapitres », distribués au fur et à mesure du livre. Quand on s'en rend compte, c'est un peu perturbant car on a comme l'impression que l'auteur réécrit un nouveau texte avec les mêmes bases. Puis on prend conscience que c'est une suite de la première partie de la nouvelle.
Ce qui me déçoit est un peu comme une impression de manque. Manque de fin réelle, manque de variabilité entre les différentes parties. Manque de limites peut-être. Mais c'est justement ce manque de limites qui fait l'aspect particulier et attirant du livre. Un autre aspect du livre qui m'a un peu surpris est cette manière qu'a l'auteur de donner autant de place au sexe, violent et étrange, différent au-delà de tout ce qu'on peut imaginer.
En bref, je suis perplexe, car ce livre m'a plu et m'a perturbé en même temps.
Pour le challenge multi-défis 2017, je classe ce livre dans la catégorie 7. Un recueil de nouvelles.
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J'ai longuement hésité sur la manière de chroniquer cette compilation de textes. Faire une synthèse globale ou une présentation nouvelle par nouvelle ? Les récits sont différents et ont chacun une identité propre. J'ai finalement opté pour l'option d'un point de vue générale sur l'oeuvre pour éviter un chronique fleuve et aussi préserver un peu de surprise au lecteur.

Le niveau des textes est assez variable, j'en ai trouvé certains passables comme « Joue avec Liam » où un enfant nourri un monstre au fond d'un trou qui semble sans fin. Ils ne sont heureusement pas majoritaires, car l'ensemble est plutôt bon avec même quelques pépites.

En effet, « Les furies de Boras » qui ouvre le livre est incroyable ! L'auteur revisite Lovecraft (qui est selon toute vraisemblance l'influence majeure de ce dernier) avec cette fable d'une grande noirceur où des nymphettes shootées font des sacrifices humains à un dieu qu'on imagine tout droit sorti du mythe de Chtulhu. C'est violent, cru et sexuellement déviant.

Impossible de passer sous silence « Encore ! Plus fort ! » où une enseignante couche avec un élève en s'adonnant à la pratique de la strangulation afin de tutoyer le royaume de l'au-delà. Construit comme un dialogue, ce récit démontre à quel point Éros et Thanatos sont indissociables. Une réussite.

Le thème du bestiaire et plus précisément du « monstre » est majoritaire sur l'ensemble du recueil. L'écrivain arrive à poser une ambiance véritablement effrayante en s'inspirant de Lovecraft (souvent) ou Kafka (parfois).

Même si tous les textes ne sont pas indispensables, je recommande fortement cette lecture aux amateurs de terreur. Anders Fager fait le pont entre les auteurs cultes et ceux de sa génération, plus crus et violents que leurs aînés.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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Recueil de nouvelles fantastiques, d'épouvante, peuplées de monstres, sorcières, extra-terrestres, hommes et femmes apparemment comme vous et moi et qui finalement cachent un terrible secret souvent venu du fond des âges.
-Les furies de Boras est la nouvelle qui ouvre le livre, dans laquelle des jeunes filles quittent une boîte de nuit pour se rendre dans la forêt continuer la fête, une fête très particulière avec des codes et des rôles bien définis.
- le voeu de l'homme brisé : lorsque Bjarne voit les premiers soldats monter vers sa ferme, il décide de la quitter avec sa belle-mère et ses deux jeunes filles. Une nouvelle terrible, qui se déroule en des temps anciens, parmi mes deux préférées du bouquin, qui joue avec les contes et légendes suédois.
- Joue avec Liam : un jeune garçon à l'imagination débordante nourrit en cachette des adultes un denonychus (un dinosaure, évidemment !)que lui seul voit
- Trois semaines de bonheur : une jeune femme vit dans des conditions particulières très proches de celles des poissons qu'elle élève et vend
- Un point sur Västerbron : cent cinquante et une personnes convergent vers un pont dans l'idée de se suicider en se jetant dans l'eau (l'autre nouvelle que je préfère)
- Encore ! Plus fort ! : deux amants cherchent à atteindre le point culminant de leur sexualité, espérant une Expérience de Mort Imminente
- L'escalier de service : Elvira Wallin souffre de cauchemars ; sur les conseils de sa mère, elle consulte le docteur Lohrmann, qui dans ces années de début du XX° siècle envisage une thérapie nouvelle : écouter en prenant des notes les patients couchés sur un divan.
-Le bourreau blond : où l'on retrouve l'une des jeunes filles de la première nouvelle appelée à effectuer une mission.
Entre chaque nouvelle, un petit texte, appelé Fragment et suivi d'un numéro dans lesquels reviennent certains personnages des nouvelles, telles Sofie des Furies de Boras qui revient dans deux ou trois Fragments et dans l'ultime nouvelle.
Je ne suis a priori pas amateur du genre horrifique et/ou fantastique et pourtant, force m'est de constater que ce bouquin est fort réussi. Les nouvelles sont efficaces même lorsqu'on ne sait pas où nous emmène l'auteur, ce qui fut le cas très régulièrement avec moi, peu connaisseur du genre. La narration est rapide, sèche, beaucoup de phrases courtes, des descriptions a minima mais néanmoins très visuelles ; Un Point sur Västerbron en est un bel exemple tant on pourrait avoir l'impression parfois de lire un rapport officiel mais qu'on ne peut lâcher, attiré par cet étrange phénomène de suicide collectif entre des gens qui n'ont rien en commun. Pas mal de détachement assez aisé grâce au côté irréel des histoires et grâce aussi à un humour noir, parfois dur mais qui tire quand même des sourires. A chaque fois, même lorsque l'histoire me plaît un peu moins, Anders Fager réussit quand même à m'intéresser à l'ambiance, le contexte qu'il installe et j'aime bien cette idée que l'on n'est pas vraiment dans un recueil de nouvelles puisqu'elles sont plus ou moins liées entre elles, par des détails, des personnages communs et qu'on n'est pas non plus dans un roman ou alors un roman avec des chapitres qui n'auraient rien à y faire, totalement déconnectés du reste de l'histoire. Si vous aimez sortir des sentiers battus, si vous aimez ne pas lire toujours la même chose, laissez-vous tenter par ce recueil, publié par les éditions Mirobole, qui ont un catalogue très atypique et alléchant.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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