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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'éditeur est allé piocher treize nouvelles dans trois recueils de l'auteur.
Je ne sais si tout est du même gabarit ou s'il s'agit du meilleur mais on tient là de la littérature fantastique de haut vol, qui s'inspire inconstestablement de Lovecraft, en remettant si l'on veut l'univers de notre auteur de Providence préféré au goût du jour, mais aussi de Clive Barker et ses fameux livres de sang, anthologie savoureuse.
La mythologie lovecraftienne rejoint parfois la scandinave et les monstres sont légions dans ce recueil, qui viennent de l'espace et vivent sous terre, qui se cachent au fond de cave humide ou de forêt profonde, qui communient et communiquent avec des adolescentes ou de très jeunes enfants, idôlatrés par des disciples prêts à tout pour à la fois cacher leur existence mais aussi perpétuer leur culte.
De nombreuses histoires se répondent par des personnages qui se croisent ou des situations communes, échos qui renforcent un univers glauque et glaçant, en partie invisible et indicible, réalité qui oeuvre dans l'ombre et peuple les cauchemars.
Vivement d'autres traductions de Fager.
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Récemment un client m'a demandé « que lisez-vous de beau en ce moment ? ». Je savais en mon fort intérieur que mes lectures ne correspondraient pas à son interprétation de « beau », même si je vous assure qu'il y a une certaine beauté dans la monstruosité tentaculaire et visqueuse des récits des Furies de Boras, de Anders Fager. Alors quand je lui ai dit que ce n'était peut-être pas très beau mais que je prenais beaucoup de plaisir à lire un roman horrifique nordique, j'ai senti qu'il continuait de me faire la conversation pour la forme, en regrettant de m'avoir posé la question. Je lui ai expliqué que c'était un recueil de nouvelles d'horreur, mêlant histoire contemporaine et folklore suédois, que c'était très intéressant, gardant pour moi les rituels de chair et de sang, les cultes démoniaques, les prédatrices sexuelles mi-femmes mi-monstres et les enfants adeptes de tyrannosaures mythiques mangeurs de SDF. Ce sont des choses qui ne se disent pas à certaines personnes.




Aurais-je piqué votre curiosité ? Et il ne s'agit que d'une poignée de nouvelles parmi ce recueil foisonnant d'idées. Les Furies de Boras, parlons-en, donc. Avis aux âmes sensibles, à ceux qui préfèrent de « belles lectures », sachez que Les Furies de Boras peut déconcerter, dégoûter, voire marquer un peu profondément vos nuits. Car oui, il y est question de tout ce que j'ai cité au-dessus, et bien plus.
Anders Fager utilise le fantastique d'une manière bien à lui. Chaque nouvelle commence simplement : un groupe de jeunes adolescentes surexcitées qui descendent d'un bus pour s'éclater dans une petite boîte de nuit de province, un petit garçon qui passe par le trou du grillage de la maternelle pour observer un lapin, une jeune femme casanière qui sort à la recherche de contacts humains, deux amants aux jeux sexuels débridés ou encore une jeune femme de la bonne société qui décide de suivre une psychanalyse pour évacuer les rêves terrifiants qui sapent son humeur et ses forces. Anders Fager inscrit ses nouvelles dans un contexte historique ou contemporain de la Suède, dans les méandres des grandes villes, dans les familles recomposées de la classe moyenne, dans les provinces reculées du pays, lors de la grande guerre du Nord et de ses avancées sanglantes, reflétant ainsi d'abord l'image de son pays, de son histoire et de son folklore. Puis vient le moment où l'étrange apparaît, où une ambiguïté imprègne le texte, où le lecteur sent une tension s'installer et sait que d'un moment à l'autre tout peut basculer, les masques tomber et les monstres se révéler. Orgies rituelles pour déités païennes, sociétés secrètes de sorciers sans âge, créatures millénaires avide de sang ou de vengeance, appelées par les hommes ou tombées du ciel, l'horreur s'installe dans l'univers de Fager et tranche brutalement l'herbe sous les pieds du lecteurs, qui ne s'attendait pas à de tels retournements de situation.

En tout cas, je peux dire que la violence inattendue de certaines nouvelles m'a profondément marquée, il m'arrive encore parfois d'y penser plusieurs heures et jours après, au boulot ou à la maison. Je repense au choc des mots de l'auteur contre ma raison, à leur violence et à leur magie propre, celle de rendre réel, tangible, un panthéon démoniaque de déités cruelles sans visages. Je repense aux personnages, à la fois excités et désespérés, esclaves de leurs monstres, intérieurs et extérieurs. Et je me dis que Les Furies de Boras, c'est bigrement bien foutu comme recueil de nouvelles d'horreur, parce qu'y en a certaines qui continuent de me foutre les chocottes quand j'y repense, que j'ai eu plus d'une fois le poil des bras hérissés durant sa lecture, et surtout parce qu'il ne tombe jamais dans l'outrance, sait s'arrêter au moment approprié pour maîtriser l'émotion de son lecteur et varie les styles d'écriture avec un talent indéniable d'une nouvelle à l'autre.

Un succès, vous dis-je. Alors, amateurs de fantastique et d'horreur laissez-vous tenter par ce recueil à la beauté glaciale. On compare souvent son auteur à Lovecraft ou Stephen King. Pourquoi pas, moi je trouve qu'il a son propre style, plus sexy que Lovecraft, plus rock'n'roll encore que King, et cette fois avec l'imaginaire et le folklore nordique, presque plus brutal et glaçant que ses confrères américains.

Remercions donc les éditions Mirobole, jeune maison d'édition bordelaise, pour la traduction de ce recueil. J'ai déjà parlé d'eux en évoquant le roman de S.G. Browne, Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l'amour, cette fois-ci un roman fantastique américain, parodie de roman de zombie dont l'humour m'avait étiré les muscles zygomatiques de la première à la dernière page. Mais Mirobole nous offre des romans fantastiques ainsi que des polars venus des quatre coins du globe, des russes, des polonais, des américains, des suédois, et même des moldaves ! le tout avec des couv' au graphisme léché qui donne envie de les collectionner dans sa bibliothèque. de la qualité, donc, de l'objet jusqu'au contenu de l'oeuvre. Alors, suivez mon conseil : découvrez Mirobole.

Lien : http://www.lalibrairiefantas..
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Un groupe de jeunes filles en (chaleur) en sortie boîte de nuit se déchaînent sur un seul mec; un suicide collectif chez des plus de soixante ans fait plus de cent cinquante victimes; une météorite s'écrase une étrange et affamée créature en émerge; un enfant de six ans s'ennuie à l'école il fait le mur et s'invente un jeu où il doit nourrir une créature coincée dans une faille; vous êtes férus d'aquariophile ? j'ai une bonne adresse à vous donnez, la proprio est plus proche du poisson que de l'humain ....

Treize nouvelles, choisies avec soins dans trois recueils différents, c'est gore, c'est cru, c'est sensuel parfois carrément cul, teinté d'un immense humour noir, un mix entre mythologie, folklore nordique, litté fantastique et horrifique.
C'est parfois du grand n'importe quoi, mais c'est très bon, jouissif, c'est incroyablement fou et violent, c'est que du bonheur !! Et quand je lis sur la quatrième "Auteur culte, comparé à Stephen King dans ses oeuvres les plus sombres, à un John Ajvide Lindqvist sous stéroïdes ou au maître de l'horreur H.P.Lovecraft", moi, ça me fait un truc dans le bide et je sais que je vais aimer, trois auteurs que j'affectionne(même si JAL se fait trop rare en France), la question qui se pose est la suivante : dois-je me mettre au Suédois pour lire la totalité des nouvelles de ce fabuleux auteur ou puis-je espérer que Mirobole va publier le reste ? Ce qui, je ne vous le cache pas, m'arrangerait plus :)
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