La Tour des demoiselles

Alors alors...
Effectivement, ce roman souffre de la comparaison avec l'excellentissime "Les foulards rouges".
C'est dû à un héros beaucoup moins "accrocheur" que Loup de Pomone, le "D'Artagnan" des Foulards Rouges...

Beaucoup trop jeune, beaucoup trop propre sur lui, beaucoup trop parfait, droit, loyal, grand seigneur tant dans ses titres que dans son comportement, il est difficile de s'attacher à lui, tellement il est "lisse" (et son histoire d'amour est gravement mièvre, aussi, ça nuit quand même un brin, de mon point de vue. La Tante Aglaé, par contre, aurait mérité un roman pour elle toute seule !!! Quelle femme ! J'ai regretté qu'on ne la voit pas beaucoup plus !), alors que le "méchant" (voire le duo de méchants), même si on se doute très vite de "qui" c'est, est absolument diabolique et beaucoup plus intéressant !
Loup de Pomone est beaucoup plus "humain", avec des défauts, ce me semble, bref, un peu plus "proche" de nous, pauvres humains...
De plus, c'est un peu construit comme ce précédent roman, Gréville y reprenant le rôle de Galand. Bref, ce n'est pas aussi génial...

Mais ça se laisse lire avec plaisir, quand même ! C'est bien écrit, avec des tournures de phrases "à l'ancienne", tout en restant très compréhensible.
On regrette les ferraillages à l'épée des "Foulards rouges", oui, parce que les batailles navales, ici, sont trop faciles. Par ailleurs on frise le fantastique (voire le steampunk, même si c'est pas la bonne époque, lol) parce que j'aurais bien aimé savoir le pourquoi du comment technique du "lancement" de l'arme secrète de Valencey d'Adana...

Ce n'est toutefois pas une déception, ça m'a bien distrait, agréablement, et le "méchant", lui, sauve l'ensemble du naufrage...

1780, une frégate mystérieuse sème la panique dans la flotte Anglaise partout sur l'Atlantique au profit de la France et de l'Amérique qui se bat pour son indépendance. A son bord, Joachim Valencey d'Adana, un noble à l'esprit chevaleresque, concepteur de genie, maitrisant les sciences et le maniement de l'épée. Son destin s'accèlere lorsque le roi d'Angleterre, îvre de rage face à cette frégate maudite, lance à sa poursuite trois navires gigantesques gavés de canons et de marins. Pendant ce temps, en France, un être à l'âme ravagée, le visage dissimulé sous un masque de sanglier, se lance dans la destruction de Joachim Valencey en tuant tous ceux qui lui sont chers. Et nous voici baloté entre batailles navales, complots à la Cour de France, traitrises, tout cela avec une plume très "chevaleresque" qui nous plonge merveilleusement dans l'histoire. Moi qui ne suis gère roman historique, j'ai dévoré celui-ci et vous engage à en faire autant. Passionnant !