Olivia est un album très recherché graphiquement et qui utilise la bichromie du noir et du rouge sur le fond blanc. S'il n'y avait qu'une note esthétique, j'aurais poussé sans hésitation jusqu'à cinq étoiles car je trouve le trait, les éclairages, et les astuces graphiques très biens faits.
Par moments, le dessin très riche et très minutieux rappelle étonnamment
Chris van Allsburg, à d'autres, le trait minimaliste et l'absence de fond m'évoquent davantage
Grégoire Solotareff, et d'autres dessins encore me font penser aux ambiances de
Tex Avery.
Je suis un peu moins enthousiaste quant au fond et au texte, beaucoup plus ordinaires à mon goût. On y découvre
Olivia, une petite truie qui en tous points est une petite fille citadine, (je m'interroge donc sur la pertinence du transfert) pleine de vie, un peu trop pleine de vie même, qui saute dans tous les coins et qui fait mille bêtises, bref, une petite fille ordinaire.
L'album met aussi beaucoup l'accent sur des références culturelles, telles que des tableaux d'artistes (
Edgar Degas et
Jackson Pollock), l'Empire State Building, la cantatrice Maria Callas ou même, les ambiances du cinéma noir et blanc entre le Faucon Maltais et Certains L'Aiment Chaud, d'ailleurs la couverture à un petit côté des affiches de films à la
Billy Wilder lorsqu'il mettait en scène Audrey Hepburn.
En somme, un album qui a toutes les qualités du travail d'un authentique grand illustrateur mais aussi tous les défauts d'un manque de scénariste. Il s'agit du premier album de ce qui est devenu maintenant la série
Olivia. Je reste persuadée qu'il y a un gros potentiel mais que l'auteur,
Ian Falconer gagnerait à travailler en collaboration plutôt qu'en solo. Ceci dit, ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.