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Citations sur Le Buveur (28)

Je pouvais rester de longues minutes à me creuser la tête, cherchant un prétexte pour l'envoyer dehors. Une fois, alors que ne trouvais rien, j'allais même, en sa présence, jusqu'à poser discrètement la bouteille débouchée sur le sol - mon bureau me protégeait de sa vue -, je fis ensuite tomber la gomme, je me mis à la chercher frénétiquement, et je finis à quatre pattes sous le bureau, où très content de ma ruse, je laissai couler une belle quantité de cognac dans mon gosier.
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[…] un homme peut être aussi mauvais qu’il veut, tout vaut mieux que cette existence grise, usée, déguenillée que nous passons ici, déclinants de jour en jour – sans jamais aucune éclaircie en vue.
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Le ciel bleu n’est pas pour toi, prisonnier, si bleu pourtant ; le soleil, prisonnier, ne brille pas pour toi, si chaud pourtant sur ta peau. Il te manque l’étendue du paysage, tu es seulement de passage, un hôte du ciel, de l’air frais et du soleil, tes minutes sont comptées, prisonnier. Ton monde se cantonne à cette maison triste et à l’écho sinistre, cette maison morte, où jamais aucun rire n’éclate librement, tu es devenu étranger au soleil, prisonnier.
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Il y a une phrase toute simple qui dit : « Avoir faim fait mal », mais sa simplicité ne retire rien à sa vérité. Celui qui chaque nuit ne peut pas s’endormir tellement il a faim, celui qui chaque jour a des vertiges tellement il a faim n’a plus que très peu de scrupules quand il s’agit de l’assouvir.
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J’ai compté cette première nuit, « pour rire » : de dix heures du soir jusqu’à six heures moins le quart le matin, sept hommes sont allés trente-huit fois au seau. Lorsque j’ai voulu m’en servir le matin, il était tellement plein qu’il débordait. Et personne n’avait utilisé de papier – ils étaient déjà loin de ça. Oh, cette nuit-là m’a déjà donné un bon petit aperçu de l’enfer !
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Donc, je veux à partir de maintenant être tout à fait honnête avec moi-même : je ne peux pas renoncer complètement à l’alcool tout de suite, mais à partir de maintenant je vais boire en toute modération, peut-être seulement une demi-bouteille par jour, ou peut-être même juste un tiers. Un tiers, je devrais pouvoir y arriver. Déjà maintenant, un seul tout petit trait de schnaps me rendrait heureux, un minuscule petit godet, à peine une gorgée me suffirait.
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Quand à l’occasion je me regardais dans le miroir, je pouvais observer mon visage avec une volupté cruelle, couvert d’une vieille barbe de poils drus, qui semblait gonflé et pourtant décharné, oui, comme consumé. C’est ainsi que l’on s’autodétruit, me disais-je alors, jubilant.
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J’avais toujours considéré cette période de boisson comme une période passagère, j’avais été convaincu que je pourrais arrêter à n’importe quel moment, sans dommage pour moi – et maintenant ce serait donc déjà la fin ? Non, ce n’était pas possible ! Je ne voulais pas, j’allais guérir, bientôt, bientôt, demain peut-être déjà ; ces vomissements de bile devaient avoir une autre cause ! C’était certainement dû au repas !
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C’était précisément en sa compagnie, en la présence de ma femme si sobre, si propre et si compétente que je voulais boire comme un trou, que je voulais mettre les pieds sur la table et chanter des airs grossiers, faire des rimes grivoises et proférer des obscénités – quelle volupté de la traîner elle aussi dans la boue, et de lui montrer : celui-là, tu l’as un jour aimé, et voilà ce que ton amour en a fait…
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Elle commença à me parler des petites annonces et des journaux dans lesquels on pourrait insérer des avis pour vendre notre miel. Mais j’avais quant à moi à peine la force de l’écouter. Je n’étais pas vraiment fatigué, mais j’étais fatigué de toutes ces choses, de cet affairement incessant et infatigable – tout ça pour rien du tout. Car qu’est-ce que c’est après tout que vendre du miel par correspondance ? Ce n’est rien du tout, les gens le mangent, et puis c’est déjà fini, comme des bulles de savon, du néant chatoyant, rempli avec un peu d’air et inondé de lumière. La bulle éclate et il ne reste rien, tout ça n’est qu’illusion et magie noire ! Ah mais va-t’en donc ! Vas-tu t’arrêter de parler, ne cause donc pas tant que ça ! Laisse-moi en paix ! Pourquoi tu te fatigues ? […] Oui, si maintenant j’avais un schnaps, alors je pourrais à nouveau t’écouter avec attention. […] C’est parce que tu t’es installée dans ma vie que je ne peux pas faire ce qui me plaît dans la mienne. Non, non, bien sûr, c’est pas ce que je voulais dire, je l’aime bien quand même, la Magda, mais ce serait drôlement chic de sa part si elle pouvait pour un temps mettre les voiles et sortir complètement de ma vie – Oh la vache, quel ennui, quelle perpétuelle jacasseuse !
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