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Citations sur Le Buveur (28)

Et alors que la dernière bouteille était encore à ma bouche, je pris conscience avec une certitude effroyable que j'étais perdu, qu'il n'y avait plus rien pour me sauver, que j'appartenais corps et âme à l'alcool. Il était désormais indifférent que j'arrive à maintenir encore pour quelques jours ou quelques semaines un semblant de respectabilité et de bienséance - c'en était fini.
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Donc, je veux à partir de maintenant être tout à fait honnête avec moi-même : je ne peux pas renoncer complètement à l’alcool tout de suite, mais à partir de maintenant je vais boire en toute modération, peut-être seulement une demi-bouteille par jour, ou peut-être même juste un tiers. Un tiers, je devrais pouvoir y arriver. Déjà maintenant, un seul tout petit trait de schnaps me rendrait heureux, un minuscule petit godet, à peine une gorgée me suffirait.
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Mais au milieu de la nuit, peu après une heure, je me trouvai à nouveau dans le cellier, pieds nus et en pyjama, en train de vider à toute vitesse ce qui restait des trois bouteilles. Et alors que la dernière bouteille était encore à ma bouche, je pris conscience avec une certitude effroyable que j’étais perdu, qu’il n’y avait plus rien pour me sauver, que j’appartenais corps et âme à l’alcool. Il était désormais indifférent que j’arrive à maintenir encore pour quelques jours ou quelques semaines un semblant de respectabilité et de bienséance – c’en était fini. Elle n’avait qu’à venir, la Magda, et me regarder boire. Je lui dirais en pleine face que j’étais devenu un vrai buveur, un ivrogne, et que c’était elle qui avait fait ça de moi, elle, avec sa compétence infernale ! Mais elle ne vint pas. Si bien que je laissai les trois bouteilles vides sur la table, leurs bouchons posés à côté ; qu’ils le sachent, que tout le monde le sache, Magda, Else, qui encore : je m’en fichais pas mal !
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"Sommer", comme cela me toucha, ce simple "Sommer", sans "Herr" devant ; être appelé ainsi par un homme tout simple, qui ne devait pas gagner plus de deux mille quatre cents marks par an, voilà ce qui me fit vraiment comprendre l'ampleur du changement qui s'était produit dans ma vie.
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Evidemment, je n’ai pas toujours bu, il n’y a d’ailleurs pas si longtemps que j’ai commencé de boire. Avant, l’alcool me dégoûtais, je devais boire tout au plus un verre de bière de temps en temps ; je trouvais le vin trop acide, et l’odeur du schnaps me rendait malade. Puis vint une période où je commençai à aller mal. Mes affaires ne marchaient pas comme elles auraient dû, et j’eus quelques revers avec les gens de mon entourage.
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Quelqu'un qui venait tout juste de perdre une belle valise en vachette avec ses plus belles affaires dedans et toute son argenterie, quelqu'un qui venait juste d'être délesté de quatre mille marks sur cinq n'aurait jamais pu se faire ne serait-ce que la plus petite idée du bonheur que ressentait l'homme qui était assis, un quart d'heure plus tard, dans un wagon de deuxième classe [...] Dieu seul sait comment cela fonctionnait en moi, mais je m'imaginais vraiment que je m'étais tiré à bon compte des griffes du misérable Polawski, et que je ne pouvais pas remercier suffisamment le ciel d'avoir réussi en plus à sauver mille marks de ce désastre. Je ne dois bien évidemment pas oublier de mentionner que ce sentiment de bonheur était essentiellement dû au fait que j'avais retrouvé la bouteille de schnaps...
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[…] un homme peut être aussi mauvais qu’il veut, tout vaut mieux que cette existence grise, usée, déguenillée que nous passons ici, déclinants de jour en jour – sans jamais aucune éclaircie en vue.
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Le ciel bleu n’est pas pour toi, prisonnier, si bleu pourtant ; le soleil, prisonnier, ne brille pas pour toi, si chaud pourtant sur ta peau. Il te manque l’étendue du paysage, tu es seulement de passage, un hôte du ciel, de l’air frais et du soleil, tes minutes sont comptées, prisonnier. Ton monde se cantonne à cette maison triste et à l’écho sinistre, cette maison morte, où jamais aucun rire n’éclate librement, tu es devenu étranger au soleil, prisonnier.
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J’avais toujours considéré cette période de boisson comme une période passagère, j’avais été convaincu que je pourrais arrêter à n’importe quel moment, sans dommage pour moi – et maintenant ce serait donc déjà la fin ? Non, ce n’était pas possible ! Je ne voulais pas, j’allais guérir, bientôt, bientôt, demain peut-être déjà ; ces vomissements de bile devaient avoir une autre cause ! C’était certainement dû au repas !
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C’était précisément en sa compagnie, en la présence de ma femme si sobre, si propre et si compétente que je voulais boire comme un trou, que je voulais mettre les pieds sur la table et chanter des airs grossiers, faire des rimes grivoises et proférer des obscénités – quelle volupté de la traîner elle aussi dans la boue, et de lui montrer : celui-là, tu l’as un jour aimé, et voilà ce que ton amour en a fait…
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