AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 44 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je me suis intéressée à ce livre dans le but de comprendre « l'incompréhensible » affaire Fiona, du nom de la fillette âgée de 5 ans disparue en mai 2013 à Clermont-Ferrand et dont le dénouement affreusement improbable a bouleversé la France entière. Faussement enlevée, Fiona est morte sous les coups de sa mère, Cécile Bourgeon et de son beau-père Berkane Makhlouf, qui ont ensuite orchestré l'abandon du corps qui n'a jamais été retrouvé et la comédie de la famille éplorée devant les journalistes et la justice.

Dalie Farah est clermontoise, elle a été touchée de près par cette affaire car d'une part elle vivait à quelques pas du parc Monjuzet, endroit où la petite fille a soi-disant disparue au cours d'une sortie avec sa mère, et d'autre part car elle a également été victime de violences parentales lorsqu'elle était enfant. Sa quête obsessionnelle de comprendre le mécanisme de la violence envers les enfants l'incite à mener « une enquête littéraire » sur l'affaire durant neuf ans avant d'écrire ce livre. Dès le départ, elle a assisté aux recherches comme nombre de voisins qui refusent l'inacceptable. Elle a ensuite suivi l'affaire de près et assiste aux multiples procès jusqu'à la condamnation en 2020 à 20 et 18 ans de prison pour Cécile Bourgeon et son compagnon.

Mon avis est mitigé sur ce livre. Bien évidemment dans les faits racontés, j'ai été touchée, bouleversée au souvenir de cette affaire qui à l'époque m'avait déjà considérablement choquée, ayant moi-même une enfant du même âge que Fiona à la même période, mon incompréhension était totale face à cette mère (enceinte) qui joue devant les caméras à un jeu sordide et ce durant quatre mois et 1/2. J'ai donc apprécié trouver des mots, un ressenti sur cette affaire, autre que les articles de journaux. Dalie Farah analyse l'affaire de son propre point de vue, en apportant son propre rapport à l'évênement, qui comme un jeu de miroir lui évoque son enfance violentée. L'introspection est profonde, douloureuse tout en restant froide, détachée. On sent l'autrice emplie de haine, de colère par rapport à son propre vécu. On la sent consternée par l'inaction, l'inefficacité du gouvernement, des services sociaux, de l'éducation nationale, des médecins (un médecin consulté par C.Bourgeon a fait un certificat d'absence scolaire de 21 jours pour Fiona sans avoir vu l'enfant!!). Consternée, comment peut-il en être autrement ? A travers ses mots, on parvient à comprendre que cette quête soit devenue obsessionnelle. Les réflexions sur les violences faites aux enfants sont terriblement pertinentes, claquantes. Quelle place donne t-on aux enfants, qui sont pourtant nos adultes de demain dans notre société? Certains reprocheront à l'auteure de vouloir faire de l'argent sur un fait divers, (c'est toujours le cas à propos de qui ose écrire sur un fait divers), mais à tort à mon avis, car écrire sur Fiona c'est d'abord refuser de l'oublier, refuser la banalisation de la violence et éveiller (ou plutôt secouer) les consciences car comme le prouvent les aveux tardifs de la mère, Fiona était régulièrement frappée : n'y a t-il jamais eu aucun témoin ? N'aurait-on pas pu tirer la sonnette d'alarme avant que le pire ne soit commis?

Le point négatif en ce qui me concerne est lié au style épuré, haché que j'ai eu peine à suivre. J'ai souvent eu l'impression de me perdre dans un fouillis de faits, de ressentis, d'allers et retours à différentes époques. Je m'attendais à un récit construit mais il tient plus du monologue incessant, épuisant parfois. le livre est relativement court, ce qui m'a permis d'aller au bout de ce témoignage pour lequel l'adjectif « littéraire » ne convient pas. Mais ce n'est que mon humble avis !

Je remercie les Editions Grasset via Netgalley pour cette lecture.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
Commenter  J’apprécie          120
Glaçant ...
Lire à propos de l'infanticide ne vous pose pas de problème ni ne vous effraie ? Alors, oui, ce récit d'investigation autour de l'"affaire Fiona", qui fait écho au parcours de vie de l'autrice est très juste et intéressant. Mais âme de parents sensibles s'abstenir ...
Commenter  J’apprécie          80
Je renouvelle l'expérience, car dans « le doigt », j'avais aimé le style mais pas la façon dont le thème était traité ; la curiosité ma pousse donc à lire « Retrouver Fiona ».
Ce fait « divers », je suppose que tout le monde le connait ; c'est vrai qu'il est plus sensible pour les gens comme quoi qui ont arpenté le parc Montjuzet à une certaine époque et qui connaissent les lieux du drame…
Alors voilà : « Retrouver Fiona », c'est d'abord le compte rendu, parfois détaillé, des jugements, audiences, procédures, une enquête quasi journalistique et vraiment intéressante.
Mais ce n'est pas que ça, bien sûr, et c'est là que je suis gênée, encore, pour les mêmes raisons que dans « le doigt » : parce que Farah, rien à faire, elle n'arrive pas à se sortir d'elle-même, elle utilise l'écriture comme une thérapie pour partir à la recherche de son propre passé, et vraiment, j'ai du mal avec ça, parce que cet exorcisme me paraît trop intime pour être partagé, mais aussi et surtout parce que ça n'apporte absolument rien au roman, au contraire, je m'explique :
- le style s'affirme : il y a parfois de sacrées formules, des réflexions qui font corps, une fluidité étrange (car elle n'est ni tranquille ni reposante), des respirations maîtrisées, des accentuations rythmiques (riche idée d'avoir incorporé des mots arabes, des vers…)
- L'analyse humaine est parfaitement incroyable, d'une justesse et d'une profondeur qui élèvent le débat, si débat il doit y avoir, bien au-delà du procès. Cette aptitude à sonder l'âme, à s'interroger sur la violence (thème déjà bien bien présent dans « le doigt »), sur la transmission de la violence, sur la répétition de la violence, sur l'enfance et la résilience ou l'absence de résilience d'ailleurs, sur le rôle fondamental de l'oubli, bref, toutes ces réflexions et cette grandeur d'âme si j'ose dire, on devine, on sait que c'est une âme blessée qui voit, qui regarde, qui observe, qui analyse, avec des questions et des éléments de réponse mais pas (ou si peu) de jugement. C'est cette âme blessée qui va pouvoir nous offrir son regard et ses mots, qui va transfigurer le réel pour nous offrir sa vision, littéraire et humaine.
- Alors pourquoi, oui pourquoi a-t-elle besoin de nous parler de son divorce, de sa culpabilité quand elle craque avec ses enfants, de son enfance et de ses placements à l'ASE, pourquoi ????
Voilà… J'attends toujours la Dalie Farah qui fera abstraction d'elle-même, ou plutôt de son autobiographie, pour ne conserver que cette richesse venue de son parcours chaotique… Parce qu'elle en a des choses à dire, mais je suis juste une lectrice, pas une thérapeute, et lire un roman qui me met parfois mal à l'aise parce que j'ai l'impression d'avoir dérobé des pages de journal intime, ce n'est pas ce que j'en attends.
Il parait que c'est "Impasse Verlaine", le meilleur, alors je vais tenter de le trouver ! ;-)
Commenter  J’apprécie          30
Une mère de famille affirme à la police le 12 mai 2013, que sa petite fille de 5 ans, Fiona, a disparu dans un parc à Clermont-Ferrand.

La mère de famille, interpelle les médias en disant :
« Je lance un appel à tout le monde, tout ceux qui peuvent nous aider, c'est vraiment un appel au secours. »

Puis : « N'importe qui qui voit Fiona, n'importe qui, qui a Fiona, qu'il nous la ramène ! »

La France entière s'inquiète, on a pitié pour cette femme éplorée. Les gens se mobilisent. La population Clairemontoise vient en aide à cette famille.

Mais coup de théâtre + de 4 mois + tard. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf (beau-père de la petite) sont placés en garde à vue et finissent par avouer leur mensonge. Ils disent avoir enterré Fiona dans la forêt d'Aydat. Des équipes sont mobilisées pour retrouver le corps de la petite, en vain. La France entière passe de l'émotion la + forte, à la haine la + absolue envers cette femme. On apprend que la petite a été battue à mort. En + d'avoir menti sur les causes de la disparition de la petite, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont dissimulé des faits importants aux autorités.

Presque 10 ans après les faits, et malgré de nombreuses recherches, le corps de Fiona n'a jamais été retrouvé.

Dalie Farah revient sur cette affaire qui nous a tous, beaucoup révolté. Une « enquête journalistique » documentée, intéressante, même si, personnellement, je n'ai pas appris grand chose. Si j'ai globalement aimé ce livre, je suis mitigée du fait que l'auteure mêle son histoire personnelle à ce fait divers. Elle même a été victime de mauvais traitements dans son enfance, donc l'affaire Fiona l'a particulièrement touché. Elle raconte de façon intime son histoire, ses traumatismes et les conséquences.

Pas que je me fiche de son parcours de vie, de son vécu ou que je n'ai pas été touché par son histoire, mais disons que j'aurai aimé qu'on se focalise uniquement sur Fiona.

C'est une lecture qui questionne sur la violence, les blessures de l'enfance, la maternité…

Quelques longueurs, mais un récit bouleversant, pour ne pas que Fiona soit oubliée, pour lui rendre hommage.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (107) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3680 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}