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EAN : 9782246829690
288 pages
Grasset (08/03/2023)
3.86/5   22 notes
Résumé :
« Le 12 mai 2013, Fiona, 5 ans, disparaît à Clermont-Ferrand, juste à côté de chez moi. Quatre mois plus tard, sa mère, Cécile Bourgeon, avoue en garde à vue que l’enfant est enterré près d’un lac de la région. Elle accuse son compagnon, Berkane Makhlouf, d'avoir frappé sa fille. Le corps ne sera jamais retrouvé.
L’affaire Fiona commence là, suit un procès, puis un autre, un autre et encore un autre. La presse s’en est emparée, la vox populi aussi : le mal ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le 12 mai 2013, Fiona, 5 ans, disparaît. Quelques mois plus tard, sa mère avoue au cours d'une garde à vue avoir enterré son corps avec son compagnon qu'elle accuse d'avoir porté les coups fatals. Après IMPASSE VERLAINE et LE DOIGT, Dalie Farah poursuit son enquête littéraire sur les violences familiales, ce « mal qui échappe autant à ceux qui le jugent qu'à ceux qui le commettent ». Elle assiste aux différents procès pour saisir le processus qui a conduit à cette disparition, comprendre sa propre survie aux coups reçus.
(...)

Si le sujet affiché de cet ouvrage, le récit d'un fait-divers, peut dérouter –souvent considéré comme destiné à « faire vendre du papier » – son traitement s'inscrit dans la démarche personnelle de l'auteur et conclut, ou tout au moins poursuit, son cycle sur la violence familiale contre les enfants. Au-delà des utilisations racoleuses, on pourrait retracer une longue tradition (Voltaire et l'affaire Callas, etc) de romans d'analyse empruntant leur matière première dans cette rubrique des journaux. Dalie Farah règle ses propres comptes mais parvient également à monter en généralité, avec une grande finesse et sans jamais sombrer dans le pathos. Elle met la littérature au service des plus vulnérables, contre « la violence non pas des forts, mais des impuissants, de ceux qui ont besoin d'une victime pour s'exercer à la domination ».

Article complet à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Je me suis intéressée à ce livre dans le but de comprendre « l'incompréhensible » affaire Fiona, du nom de la fillette âgée de 5 ans disparue en mai 2013 à Clermont-Ferrand et dont le dénouement affreusement improbable a bouleversé la France entière. Faussement enlevée, Fiona est morte sous les coups de sa mère, Cécile Bourgeon et de son beau-père Berkane Makhlouf, qui ont ensuite orchestré l'abandon du corps qui n'a jamais été retrouvé et la comédie de la famille éplorée devant les journalistes et la justice.

Dalie Farah est clermontoise, elle a été touchée de près par cette affaire car d'une part elle vivait à quelques pas du parc Monjuzet, endroit où la petite fille a soi-disant disparue au cours d'une sortie avec sa mère, et d'autre part car elle a également été victime de violences parentales lorsqu'elle était enfant. Sa quête obsessionnelle de comprendre le mécanisme de la violence envers les enfants l'incite à mener « une enquête littéraire » sur l'affaire durant neuf ans avant d'écrire ce livre. Dès le départ, elle a assisté aux recherches comme nombre de voisins qui refusent l'inacceptable. Elle a ensuite suivi l'affaire de près et assiste aux multiples procès jusqu'à la condamnation en 2020 à 20 et 18 ans de prison pour Cécile Bourgeon et son compagnon.

Mon avis est mitigé sur ce livre. Bien évidemment dans les faits racontés, j'ai été touchée, bouleversée au souvenir de cette affaire qui à l'époque m'avait déjà considérablement choquée, ayant moi-même une enfant du même âge que Fiona à la même période, mon incompréhension était totale face à cette mère (enceinte) qui joue devant les caméras à un jeu sordide et ce durant quatre mois et 1/2. J'ai donc apprécié trouver des mots, un ressenti sur cette affaire, autre que les articles de journaux. Dalie Farah analyse l'affaire de son propre point de vue, en apportant son propre rapport à l'évênement, qui comme un jeu de miroir lui évoque son enfance violentée. L'introspection est profonde, douloureuse tout en restant froide, détachée. On sent l'autrice emplie de haine, de colère par rapport à son propre vécu. On la sent consternée par l'inaction, l'inefficacité du gouvernement, des services sociaux, de l'éducation nationale, des médecins (un médecin consulté par C.Bourgeon a fait un certificat d'absence scolaire de 21 jours pour Fiona sans avoir vu l'enfant!!). Consternée, comment peut-il en être autrement ? A travers ses mots, on parvient à comprendre que cette quête soit devenue obsessionnelle. Les réflexions sur les violences faites aux enfants sont terriblement pertinentes, claquantes. Quelle place donne t-on aux enfants, qui sont pourtant nos adultes de demain dans notre société? Certains reprocheront à l'auteure de vouloir faire de l'argent sur un fait divers, (c'est toujours le cas à propos de qui ose écrire sur un fait divers), mais à tort à mon avis, car écrire sur Fiona c'est d'abord refuser de l'oublier, refuser la banalisation de la violence et éveiller (ou plutôt secouer) les consciences car comme le prouvent les aveux tardifs de la mère, Fiona était régulièrement frappée : n'y a t-il jamais eu aucun témoin ? N'aurait-on pas pu tirer la sonnette d'alarme avant que le pire ne soit commis?

Le point négatif en ce qui me concerne est lié au style épuré, haché que j'ai eu peine à suivre. J'ai souvent eu l'impression de me perdre dans un fouillis de faits, de ressentis, d'allers et retours à différentes époques. Je m'attendais à un récit construit mais il tient plus du monologue incessant, épuisant parfois. le livre est relativement court, ce qui m'a permis d'aller au bout de ce témoignage pour lequel l'adjectif « littéraire » ne convient pas. Mais ce n'est que mon humble avis !

Je remercie les Editions Grasset via Netgalley pour cette lecture.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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L'affaire Fiona, on l'a tous en nous. Une petite fille a disparu du parc où elle était avec sa maman enceinte et sa petite soeur. le temps d'une sieste et la fillette disparaissait. Pauvre maman c'est horrible, encore un monstre en liberté... Et puis non ! 4 mois après, ravalez l'empathie, les monstres étaient là depuis le début, ils se sont moqués de nous, c'était la mère et le beau-père ! Ils la battaient la petite depuis longtemps et ils se droguaient, peut-être même bien que la petite a avalé des substances... Mais le corps est où ? Nulle part, ça on ne le saura sans doute jamais, les 2 monstres ne le diront jamais, 4 procès ont eu lieu sans que Fiona puisse avoir une sépulture correcte.
L'auteure n'est pas une auteure de faits divers mais une "locale d'étape", une voisine qui a entendu les hélicoptères faire les 1eres recherches de Fiona, elle connaît les lieux, le HLM où vivait Fiona. Et raisonne en elle aussi ces années de douleur et de souffrances qu'elle a elle-même vécue enfant, elle qui a pu y survivre. A chaque procès, @dalie.farah va prendre des uppercuts, elle fut une enfant battue sans procès, mais survivante.

Il faut s'accrocher à la lecture, nul ne peut parcourir ce livre sans accepter qu'il n'infuse en soi.
Les monstres sont en prison, Fiona sera restée leur otage et 3 autres petits sont aujourd'hui marqués à vie...
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Méfi, voila du chef d'oeuvre d'une autrice clermontoise, professeure de français à Thiers. A ne pas confondre avec l'infâme Thiers dont on a collé le blaze sur un Lycée et deux rues à Marseille.

La talent qui n'est qu'une sale manie sans travail, donc le talent de Dalie Farah m'était apparu pour Impasse Verlaine, un roman autobiographique sur son enfance et sa mère algérienne, déportée en Auvergne à la faveur d'un mariage non souhaité. Dalie, ou son héroïne qui grandissait dans l'impasse Verlaine à Clermont-Ferrand, sera sauvée par ses profs et l'impasse deviendra un boulevard pour la littérature. Dalie Farah explique qu'elle mâchouille les mots. Mais pour nous, ce n'est pas de la bouillie. La langue est claire, les phrases courtes et percutantes. On ne s'endort jamais. Ce qui est aussi un problème..Soit dit en passant.

Cette fois, Dalie Farah s'empare d'un fait criminel qui fut l'imaginaire enlèvement et la véridique disparition de la petite Fiona, âgée de 5 ans au parc Monjuzet de Clermont-Ferrand le 12 mai 2013. Elle va suivre les procès de la mère et de son compagnon et raconter de la salle publique, les errements de l'enquête, les envolées des avocats ou les diatribes des procureurs. Elle va surtout raconter les mots de la salle d'audience qui porte bien son nom, les mots vengeurs du public, les mots de la foule contre la mère infanticide. Ou supposée car le corps de Fiona n'a jamais été retrouvé.” …Le poids du corps pèse encore de son absence…” Entre misère et toxicomanie, on entre par effraction de le passé des accusés comme dans celui de l'autrice. Quid du père de Cécile Bourgeon, étrange refoulé et de sa mère, remariée à Perpignan.

Vies mêlées de l'autrice dont le parcours a dévié de sa trajectoire sociale et de Cécile, la mère de Fiona. Leurs mères ont travaillé à la laiterie de Theix, celle de Berkhane, son compagnon et co-accusé, n'a pas non plus choisi son mari d'Algérie et a enchainé les grossesses. Et tant d'autres détails qui disent la proximité entre Dalie et le couple maudit. Dalie Farah a été animatrice aux Vergnes où habitait Berkhane et où moi même j'ai été animateur à m'occuper d'enfants perdus, d'enfants qui se détruisaient dans la violence.

Au travers des rapports d'expert se lisent des portraits de nos pauvres tueurs d'enfants, de ces grands enfants qui ont tué leurs enfances dans la peau d'une petite, la petite Fiona, qui fut la somme de leurs malheurs, et pas l'ultime.

Dalie Farah ne cesse de se demander ce qui l'attire vers cette violence, vers cette enfance de pauvreté des deux accusés, eux mêmes battus ou violés, eux mêmes en recherche d'identité et d'équilibre. En somme pas les Thénardier décrits par l'avocat général qui trouve enfin l'occasion de coffrer une légende dans du Victor Hugo. Dalie Farah a un regard fin et plein d'humour sur la comédie judiciaire. Parfois elle nous fait rire sur l'époque avec une blague sur l'immortel académicien VGE, qui s'est éteint sous les feux du Covid.Mais elle revient sur l'origine de la violence avec acuité: “Personne ne frappe aussi fort que la vie“, écrit elle. Et la vie ça cogne. Pour les pauvres, ça assomme aussi.

Le procès de Lyon en appel est ainsi raconté comme un conte lorsque le président du tribunal prend la parole: “Il était une fois dans un pays lointain et auvergnat un immense parc et une mère qui faisait semblant d'avoir perdu sa fille.”

Si vous ne donnez pas le prix Goncourt à ce livre, vous n'avez rien compris.

BILLET DE BLOG par Christophe Goby, 24 avril 2023

Lien : https://marsactu.fr/agora/me..
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Quand je n'apprécie pas une lecture, elle me laisse indifférente. Plus rarement, elle me sort de mes gonds. Malheureusement pour la jeune Fiona, dont on imagine qu'elle a été tuée par sa mère et/ou son compagnon mais dont le corps n'a toujours pas été retrouvé, ce récit est de celles-là. Je n'ai aimé ni le traitement fait de ce “true crime” ni le style qui m'a semblé poseur de l'autrice. Une catastrophe que j'ai trouvée irrespectueuse, quand bien même les acteurs sont effectivement antipathiques.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Kader est arabe, enfin musulman et ça veut tout dire. Berkane Makhlouf serait coupable de radicalisation ayant entraîné la mort de Fiona avec intention islamique de la donner.
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Le déterminisme c’est du pipeau parce qu’il y a la volonté de faire le mal.
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La vulnérabilité attire la violence non pas des forts, mais des impuissants, de ceux qui ont besoin d’une victime pour s’exercer à la domination.
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Videos de Dalie Farah (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dalie Farah
Comment le traitement médiatique et judiciaire des faits divers peut-il nous éclairer sur des phénomènes de société plus larges ? Alice Géraud, journaliste et autrice de "Sambre. Radioscopie d'un fait divers", et Dalie Farah, professeure de lettres et autrice de "Retrouver Fiona", sont les invitées du Book Club pour évoquer deux affaires qualifiées de "faits divers" auxquelles elles se sont intéressées.
#faitdivers #crimes #bookclubculture
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