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Citations sur Nulle part sur la terre (58)

Dans les marais du sud du Mississippi on peut regarder le monde s'éveiller quand les rayons d'or pâle du soleil s'immiscent entre les arbres et la mousse et les grues aux larges ailes. Les libellules bourdonnent et les ratons laveurs sortent de leur tanière et crapahutent le long des troncs d'arbres effondrés. Les tortues vont se percher sur des souches qu'inondera bientôt la chaleur du jour et mille autres créatures cachées frétillent sous les eaux noires, armées d'une patience et d'une agilité meurtrières. Des branchages accablés par le temps, incapables de soutenir leur propre masse, ploient et se brisent tels des vieillards se résignant à rejoindre leur tombeau marécageux. Les reptiles ondoient et les merles criaillent dans le paysage zébré par la lumière de l'aube venue prendre la relève de la nuit profonde et paisible.
Tel était le monde auquel Russell songeait, assis dans le car, la tête appuyée contre la vitre. [...] Le monde dont il se rappelait avoir fait partie dans sa jeunesse. Dans son enfance.
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Il se demandait parfois s'il arriverait un jour à ne plus penser à tout ça. Ou peut-être qu'avec le grand âge, tout simplement, ces souvenirs lui échapperaient, comme un vieux numéro de téléphone ou la liste des courses. Mais il leva les yeux vers le ciel et écouta la nuit et il lui sembla entendre la réponse à ces questions.

p.174
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Il roula encore quelques kilomètres, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien autour de lui que des clôtures, une boîte aux lettres ici ou là, et dans cette partie de la région la nuit semblait ouvrir grand la bouche pour avaler la terre et tout ce qui la traversait.

p.201
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"C'est vous qui m'avez retrouvé", dit-il enfin. [...]
C'est comme si vous aviez un collier invisible autour du cou et moi aussi, continua Russell. Et comme si il y avait une même corde invisible qui nous tirait tous les deux en même temps.

p.328
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Elle reversa la tête et contempla le ciel immense de la nuit. La lune blanche et le panorama des étoiles et elle repéra la Grande Ourse et peut-être la Petite Ourse mais il y en avait tellement de ces fichues petites loupiotes qu'elles étaient toutes serrées les unes contre les autres et semblaient noyer les constellations. Ce tableau avait presque quelque chose de faux. Comme si les cieux faisaient semblant, se donnaient des allures grandioses mais qu'il aurait suffi de tirer le rideau pour dévoiler la noirceur obscure et abyssale qui se cachait derrière.

p.262
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Ça ne prendrait pas longtemps, se dit-elle. Ça n’avait jamais pris longtemps. Du moins dans son souvenir. Ils ne duraient jamais bien longtemps. Cinquante dollars. Pas moins. Disons quarante. La petite dormait à poings fermés et ne se rendrait compte de rien. Elle se leva et mit la clé de la chambre dans sa poche et alla au lavabo se donner un coup de brosse. Elle essaya de redonner un peu de volume à ses cheveux en les faisant bouffer entre ses doigts mais en vain et puis elle s’essuya les yeux avec un coin de serviette tout en se répétant qu’ils ne duraient pas longtemps. Ils ne durent jamais très longtemps.
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Elle continuait de se défendre mais putain j'ai rien fait et y a mon bébé là-bas je vous ai dit j'ai rien fait allez-y allez voir dans le camion et demandez-lui vous verrez bien. J'ai rien fait. Il monta en voiture, s'installa derrière le volant puis se retourna et lui dit de la fermer et il fit demi-tour sur l'aire de stationnement. Je vous en prie monsieur l'agent j'ai rien fait. Je vous en prie.
Et ça, c'était son moment préféré. Le moment où elles se mettaient à supplier.
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IL (Boyd) pensa de nouveau à ses fils. La vitesse à laquelle ils étaient en train de devenir des hommes, et des hommes de bien, espérait-il. Et il aurait voulu mieux comprendre ce que ça voulait dire au juste, être un homme de bien.  Il croyait le savoir jusqu'à ce soir. [...] mais il savait que la décision qu'il prendrait à propos de cette arme et de ce meurtre, qu'elle qu'elle soit, infléchirait d'une autre sa conception de ce qu'était un homme de bien.
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Elle en a bavé, Boyd. Elle en a bavé. Et si je te raconte tout ça c'est pour que tu comprennes tout de suite que je te demande de la laisser tranquille. Je te dis pas de le faire. Je te le demande. Laisse-la tranquille. L'autre connard a eu ce qu'il méritait. Laisse tomber. Boyd avait écouté Russel sans bouger, sans moufter. Et il resta immobile et silencieux encore un moment en réfléchissant à ce que lui avait demandé Russel.
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Y a-t-il quelqu'un, quelque chose qui pourrait m'aider à me sortir de la merde dans laquelle je me suis fourrée ?
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