AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782355848339
288 pages
Sonatine (15/04/2021)
3.44/5   108 notes
Résumé :
Vénéneux.
Après y avoir vécu un drame quand il était enfant, Colburn est de retour à Red Bluff, Mississippi. Il y trouve une ville qui se meurt en silence. Lorsque deux enfants disparaissent, les tensions alors sous-jacentes éclatent au grand jour, et la vallée s'embrase.

La prose lyrique de Michael Farris Smith est à l'image du kudzu, cette plante invasive qui s'accroche à tout ce qui se trouve sur son chemin et étouffe lentement Red Bluff : p... >Voir plus
Que lire après BlackwoodVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 108 notes
Redbluff , Mississipi , se meurt . le kudzu , une plante grimpante y " prend ses aises " , comme on dit . le shérif Myer vit en bonne harmonie avec une population de plus en plus parsemée.....C'est alors qu'arrive Colburn dont on sait seulement qu'il y a vécu, vingt ans plus tôt, un terrible drame....Retour sur un passé atroce , retour salvateur ou rédempteur ? Et puis , il y a aussi ce couple et un enfant qui échouent là , faute de pouvoir aller plus loin dans leur vieille Cadillac ...Le décor est planté, le rideau peut s'ouvrir sur la tragédie qui fait de ce roman une longue , lente , désespérante immersion dans les entrailles les plus sinistres d'un monde en voie de disparition. Et comme rien ne doit nous être épargné, la disparition de jumeaux viendra rendre encore plus atroce la recherche d'une vérité pour Colburn ....
L'atmosphère est étouffante, il ne se passe pas grand chose , on avance dans ce récit les jambes comme lestées par des bottes de plomb . C'est du " noir " comme il en existe peu , qui nécessite de prendre son temps , observer , analyser , un livre qui ne vous " emporte pas " mais qui , au contraire ,s'offre vicieusement à votre sagacité.
Le style , que je n'apprécie pas spécialement, ne nous aide en rien dans notre quéte . Un style particulier , parfois déroutant, ajoute aux efforts à fournir par le lecteur .Les dialogues sont assez convaincants, mais les paroles insérées dans le récit peuvent déconcerter , tout comme certaines constructions de phrases . Effet de traduction ?
Un roman un peu obscur pour moi , donc , salué aussi , force est de le reconnaître, par de nombreux amateurs du genre.
Personnellement , je reste un peu mitigé pour les raisons évoquées et je n'ai pas vraiment su m'immerger dans la quête de Colburn et autres . Aucun personnage ne m'a vraiment permis de m'identifier , voire permis de faire preuve de compassion envers les uns ou les autres .Je n'ai pas non plus songé à abandonner l'aventure , non , tout juste à souhaiter voir les pages se tourner un peu plus vite .
S'il m'arrive d'avoir de grandes difficultés à quitter un roman , ce ne sera pas vraiment le cas ici , même si je me dois de reconnaître que je n'ai pas non plus vécu cette lecture comme un pensum . 3 étoiles ? Oui , 3 étoiles, ça me va bien , on y va pour 3 étoiles. Ça vous arrange pas pour vous décider à le lire ou pas ? Ben , il faut lire les autres critiques , il y en a de fort intéressantes et ...différentes et ça, c'est super !
Commenter  J’apprécie          614
Long, très long. Il ne se passe pas grand chose dans ce roman et l'ennui pointe à la lecture de l'errance d'une famille de paumés au fin fond d'un Mississippi envahi par le kudzu (une espèce de plantes particulièrement envahissante, originaire d'Extrême-Orient). Reste une ambiance glauque assez bien rendue et un final plutôt étonnant. Michael Farris Smith a de quoi séduire les amateurs de roman noir au rythme lent et de plongée dans une Amérique de laissés-pour-compte où pauvreté rime avec précarité, mysticisme et violence.
Commenter  J’apprécie          684
D'emblée, le décor de ce roman noir crée une ambiance particulière. Ce village américain isolé et décrépi est cerné par une plante monstrueuse : le kudzu envahit tout, recouvre sans état d'âme tout relief en sculptant un paysage d'une monotone verte inquiétante.

Il ne s'y passe rien, et le shérif est bien démuni, peu habitué à gérer d'autres affaires que des bagarres de comptoir, lorsqu'un épave ambulante tombe en panne sur la place du village. Ses occupants sont visiblement des marginaux. Ils s'établiront pourtant dans les environs, vivant de rapines et de mendicité.

Une autre personnage attire l'attention. Colburn, dont l'histoire tragique ouvre le roman, s'est installé vingt ans plus tôt dans un local désaffecté que la commune propose gratuitement à des artistes pour redonner un semblant de vie à l'endroit.

Tout est en place pour que survienne une série de drames.

Les personnages au passé lourd, l'ambiance particulière au sein de cet envahissement végétal, l'isolement : on imagine sans peine un film tiré d'une telle histoire avec pour musique de fond un mix de Bagdad café et Il était une fois dans l'ouest.

Excellent roman, à la fois pour l'ambiance angoissante et les personnages dont la part de mystère se lève peu à peu. Un beau talent de conteur.

Merci à Netgalley et aux éditions Sonatine
#Blackwood #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          622
Parfois, prise d'un élan de grande mansuétude qui m'étonne moi-même, je laisse une deuxième chance aux choses, aux gens qui ne m'ont pas convaincue lors d'un 1er essai... Ainsi, les salsifis, le jazz manouche, Matrix, les strings, Guillaume Canet (non, là je vais trop loin, pas déconner quand même), ont tous eu une deuxième chance de me plaire et, manque d'efforts ou foutu d'avance, ils ne l'ont pas saisie (les fourbes !) A cette liste non exhaustive s'ajoute aujourd'hui Michael Farris Smith.
Nulle part sur la Terre m'avait laissé un goût de superficialité, comme si l'auteur s'était contenté de trouver un excellent sujet (et il l'était) sans juger bon de le creuser jusqu'à l'os.
Pour Blackwood, c'est pire car je n'ai même pas pigé l'intérêt de l'intrigue.
Que le suicide du père de Colburn Evans – personnage principal – pousse celui-ci, bien des années plus tard, à revenir dans son sudiste coin paumé natal pour tenter de comprendre – et vaincre, par la même occasion – les démons qui ne le lâchent jamais, soit, pourquoi pas mais alors il va falloir que l'écriture et la psychologie des personnages soient des petits bijoux de trouvaille, de minutie et d'enthousiasme parce que le postulat de départ n'est pas folichon ni assez original pour ne reposer que dessus.
Malheureusement, que ce soit Colburn le fils pansement, ou tous les protagonistes qui gravitent autour, pas un qui tire son épingle du jeu (si, peut-être la famille dysfonctionnelle sortie de nulle part égaye-t-elle un peu ce triste récit, mais là non plus, pas de quoi se relever la nuit). Non, à part le kudzu, considérable, envahissant, prépotent qui se pose en personnage à part entière...

Michael Farris Smith a sûrement des qualités d'écriture et de création qui m'échappent, comment sinon expliquer ce succès qu'il semble cultiver un peu partout ? Alors peut-être que tous les deux on ne se comprend pas, possible, et à tous les coups c'est moi qui rate quelque chose. Tant pis, il faudra s'en accommoder, mais s'il n'est bien sûr pas question d'apprécier aveuglément tous les écrivains, c'est toujours malheureux quand il s'agit d'un auteur qui avait quand même tout pour nous plaire.
Dans ces conditions, un troisième rendez-vous me semble bien compromis, mais après tout... who can tell ?
Commenter  J’apprécie          384
"Humain, trop humain" comme soupirait Friedrich.
Une famille de pauvres extrêmement pauvres arrive dans un petit bourg perdu du Mississippi : leur voiture les lâche, ils n'iront pas plus loin. Au même moment, un sculpteur y installe son atelier. Et des choses étranges et parfois belles vont alors survenir, et sortir la ville de sa léthargie.

Ce n'est pas un roman fantastique, ni un polar. C'est une histoire d'hommes et des démons intérieurs qui les hantent, et qui les empêchent de devenir bons comme ils y aspirent pourtant. Il est question de passés qui ne passent pas, et de présents et d'avenirs rongés par les secrets. Il est question aussi d'un pays impitoyable et violent, incapable de protéger les plus faibles. Mais ce n'est pas un roman déprimant pour autant, car malgré sa dureté, il est empreint de mystère et de douceur, notamment avec l'omniprésence d'une Nature foisonnante, pleine d'attraits et de pièges. Et puis, les femmes qui traversent cette histoire sont toutes lumineuses...
J'ai bien aimé l'ambiance qui se dégage de ce roman peuplé de fantômes et d'âmes en peine. J'ai beaucoup aimé sa rudesse et sa poésie surprenante, et j'ai particulièrement apprécié le style de l'auteur et sa façon d'enchaîner les "et" (mais j'aime les écrivains qui malaxent et se réapproprient la langue avec talent).

C'est donc une lecture qui dépayse, remue et émeut, et dont on sort un peu perturbé, comme après un rêve à la fois beau et dérangeant. A tester, pour voir ce que ça fait.
Commenter  J’apprécie          3714


critiques presse (2)
LeSoir
25 mai 2021
Michael Farris Smith propose la moiteur de «Blackwood».
Lire la critique sur le site : LeSoir
FocusLeVif
05 mai 2021
Habité par Joseph Conrad et Cormac McCarthy, Michael Farris Smith signe avec Blackwood un prodigieux roman claustrophobique et sensoriel dans un trou perdu du Mississippi avalé par le kudzu.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
La brutalité de l’indifférence et les années d’enfance qu’il avait gâchées à tenter de plaire à un homme à qui il n’était pas possible de plaire et les années de jeunesse qu’il avait gâchées à tenter de comprendre ce qu’il avait fait pour qu’il se passe la corde au cou. La main de sa mère tendue vers lui quand elle lui avait parlé de son frère. Comme si un geste aussi simple pouvait effacer une vie de questions et de culpabilité, et comment il avait laissé cette main posée là sur la table. Ouverte et vide.
Commenter  J’apprécie          230
Il toucha des livres sur l’astrologie, les sciences occultes, la magie noire, les religions orientales, le vaudou, les saints.
 Elle s’intéressait à beaucoup de choses.
— À tout ce qu’ils voulaient entendre.
— Elle n’était pas comme ça.
— Alors comment elle était ?
— Elle croyait.
— En quoi ?
— En la possibilité, je crois ? Qu’il y ait d’autres choses dans le monde que nous ne pouvons pas voir ou même connaître. Des choses qui nous guident et qui nous connectent. Qui nous sauvent.  
Commenter  J’apprécie          210
Il ne voulait plus être comme ses parents. Garder tout en soi après des années à se fatiguer les yeux et à faire des sourires forcés, ravalant leur chagrin dans un silence empoisonné qui ne pouvait que se répandre et tout gâcher.
Commenter  J’apprécie          170
Je devrais avoir mieux à faire mais je ne sais pas quoi, songea-t-il. Comment est-on censé savoir ? À un moment vous dégagez un cerf de la route et à l'instant suivant toute la ville vous demande des réponses que vous n'avez pas. Il secoua la tête. Regarda son ombre sur le sol. Conscient que toute sa vie durant il avait marché vers ce moment de grande attente et regrettant de ne pas avoir été plus attentif. De ne pas avoir affûté les choses en lui qui avaient besoin d'être affûtées. Ces événements se produisent et tu n'es pas prêt. Tu es en train de devenir un vieil homme qui n'a rien à donner. Un vieux boiteux. (P.234)
Commenter  J’apprécie          40
Tu serais étonné de voir où les gens vont chercher des réponses quand ils croient que personne ne regarde. 
Commenter  J’apprécie          271

Videos de Michael Farris Smith (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michael Farris Smith
Derniers conseils avant l'autoroute des vacances. Trois romans aux intrigues serrées, aux atmosphères singulières, ancrés dans une région : le Mississippi, la Sardaigne loin des dépliants touristiques, et le quartier de Kensington gangréné par la drogue à Philadelphie. À LIRE "L'île des âmes" de Piergiorgio Pulixi, traduit de l'italien par Anatole Pons-Reumaux, éd. Gallmeister. "Blackwood" de Michael Farris Smith, traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau, éd. Sonatine. "La rivière des disparues" de Liz Moore, traduit de l'anglais (États-Unis) par Alice Seelow, éd. Buchet-Chastel.
UNE ÉMISSION ANIMÉE PAR Michel Abescat Christine Ferniot
RÉALISATION Pierrick Allain François-Xavier Richard
TÉLÉRAMA - Juin 2021
Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤38Le Mississippi27¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux ! Facebook : https://www.facebook.com/Telerama Instagram : https://www.instagram.com/telerama Twitter : https://twitter.com/Telerama
+ Lire la suite
autres livres classés : mississippiVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (270) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1809 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..